Charles Sannat
Des voitures de course sans pilotes… Voici le sujet de l’un des
derniers articles de notre camarade Sylvain Devaux de La Robolution.
Je trouve cela d’une tristesse insondable et c’est un peu comme une
course cycliste… sans coureurs, ou un tournoi de tennis sans joueurs ;
voir des robots s’affronter c’est bien, mais on va vite trouver cela
pénible.
Des voitures de course sans pilote ? Si le football, coupe du monde
oblige, n’est pas encore vraiment concerné par la robotique, la
compétition automobile pourrait l’être. Dans une course d’endurance
aussi mythique que les 24 heures du Mans qui ont vu ce week-end, dans la
Sarthe, la victoire de Toyota, on se dit que les voitures autonomes
pourraient bien faire un jour leur apparition. L’épreuve est extrême au
niveau physique et un robot pourrait se passer de relais. Évidemment,
avec le développement des voitures autonomes, certains y ont pensé.
C’est au cours du grand prix de Rome en Formule E (le championnat de F1
version électrique) que Roborace a confronté sa voiture autonome Devbot à
un pilote en chair et en os. Le pilote en question, Ryan Tuerck, un pro
de la formule drift (dérapages), a d’abord établi son temps de
référence. Il s’est établi à 1min 51s au tour.
Autant le dire tout de suite, le robot n’a pas fait l’exploit
attendu. Le temps a été de 2min 18s, soit 26 secondes plus lent que
l’humain, c’est-à-dire un véritable gouffre lorsque les écarts se
chiffrent habituellement en dixièmes de secondes entre les pilotes. Mais
il ne faudrait pas oublier l’Audi RS7 autonome qui, en 2015, a battu
les meilleurs pilotes, aux États-Unis d’abord puis sur le circuit
espagnol de Barcelone. Un vrai exploit que n’aura pas atteint Roborace,
ce qui soulève deux points essentiels.
Le premier c’est que les
start-ups qui développent des voitures autonomes n’ont à priori pas les
mêmes compétences que les constructeurs automobiles. Et il y a fort à
parier qu’à terme, ce sont ces derniers, avec leurs fournisseurs, qui
seront les plus performants dans ce domaine. Cela s’explique aussi par
leur maîtrise du secteur !
L’autre point, c’est l’intérêt. Si dans des embouteillages ou sur des
grands axes monotones, la conduite autonome peut se concevoir,
l’intérêt en course, lui… reste à démontrer. Il s’agit plus là de
prouver les performances des systèmes que d’une volonté de remplacer les
pilotes en course. Quel intérêt y aurait-il, pour les amateurs, à
suivre un grand prix de F1 ou les 24 heures du Mans sans pilotes ?
Effectivement aucun, et c’est aussi ce qui fait l’intérêt de la conduite
qui, pour certains et encore nombreux, reste un plaisir.
Sylvain DEVAUX - Rédacteur en chef -
« L’homme a la possibilité non seulement de penser, mais encore de
savoir qu’il pense ! C’est ce qui le distinguera toujours du robot le
plus perfectionné ». (Jean Delumeau)
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Larobolution.com est le site sur lequel Sylvain Devaux s’exprime quotidiennement et livre une vraie analyse du monde de la robotique à même de vous permettre d’en profiter. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.larobolution.com. »
Source : Larobolution.com ici
insolentiae.com
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