samedi 7 juillet 2018

Les entretiens annuels d’évaluation de la Macronie


christophecroshouplon

Imitant les méthodes du management en entreprise, voilà que notre premier des ministres se lance en ce début juillet dans une campagne d'entretiens annuels d'évaluation.

Un à un il s'en va donc plusieurs heures – ça a commencé par Blanquer, considéré comme le chouchou – recevoir sous les ors ses ministres ainsi que les seuls secrétaires d'état qui lui sont directement rattachés. Afin de faire le bilan de l'année écoulée, de définir les objectifs de l'année à venir ainsi que les moyens a prévoir.

Les cadres sup qui nous servent de ministres, ceux dont on peut dire que 9 sur 10, inconnus des français ou jugés sévèrement, sont nuls en politique, vont retrouver une petite boîte à outils confortable de leur ancienne vie dite civile. Quoi de plus simple que ces entretiens auto-centrés sur soi et sa mission et où on peut à l'infini ergoter sur la turbine du navire tout en s'attribuant mille qualités. L'EAE c'est typiquement – en tant qu'ancien consultant RH j'en sais quelque chose – un truc de managers pour faire croire qu'on donne et qu'on produit du sens à propos de choses qui n'en ont pas, ou plutôt si, un et un seul, produire davantage de dividendes pour de gros actionnaires invisibles. L'objectif étant quelque peu bas de plafond, enrober l'intérêt du job tout en flattant l'égo du soutier compte.

Donc c'est parti pour tout juillet. On notera donc ces messieurs dames mais sans, précise Edouard Philippe le bon gendre, vouloir prendre de sanctions. On pourra quand même faire passer quelques messages sur un ton mielleux et feutré, du genre à Madame Belloubet, Nicole, s'il te plaît prépare mieux tes interventions, ou à Madame Pénicault, Monique, le Yogi essaie d'éviter à l'avenir.

Macronneuses et macroneux s'en iront j'imagine obtenir – on parle de collégialité, d'excellence et d'efficacité pour la presse – un blanc seing de lèche Monarque, avec ou sans félicitations du jury. Comme au temps de ce bon Sarkozy qui avait mis, via Fillon, le truc en application une et une seule fois en 2008, dire du bien du chef, c'est plus que bien vu. Bien, à chaque fois, rappeler que juste avant d'être élu, le candidat avait promis que, et que la promesse 57 est en cours d'exécution, les décrets sont dans le pipe. Penser à reprendre les éléments de langage sur les trahisons bien sûr, ne pas improviser, surtout pas – c'est ça aussi, la collégialité.

Ainsi evalués, ainsi notés, les petits soldats de la Macronerie pourront alors, lestés d'une feuille de route, prendre le chemin de leurs congés. Frimer un peu en exhibant leurs carnets de notes auprès de leurs entourages proches, tout en tenant secret le fond des échanges. Manu, depuis son Fort de Bregançon, relira d'un oeil distrait les dossiers d'évaluation entre un Levy et un Musso, Brigitte y glissera de petits mots dans la marge au stylo rouge en s'essuyant les lèvres.

Non vraiment, chéri, cette Belloubet, non mais ça va pas du tout.

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