christophecroshouplon
Après l'empoisonnement au Novitchok de deux personnes à Amesbury, le
secrétaire d'Etat britannique à la Sécurité somme Moscou de fournir des
explications. Le Kremlin assure ne pas disposer d'informations.
Lors d'une conférence de presse le 5 juillet, Dmitri Peskov,
porte-parole du Kremlin, a déclaré que son gouvernement était « très
inquiet » de « l'utilisation répétée de telles substances [les agents
innervants] en Europe » et a précisé : « Nous n'avons pas d'informations
sur la substance en réalité utilisée, la façon dont elle a été
utilisée ».
Une deuxième affaire Skripal en tous points analogue à la première.
Même poison, mêmes accusations, même système de défense russe. La
première n'ayant finalement point convaincu mais permis à une opinion
amorphe de gober sans réfléchir la propagande du 10 Downing Street, on
recommence. Histoire de faire diversion – en pleine coupe du monde – sur
les armes trouvées en Syrie par les russes et le refus occidental de se
rendre sur place pour les étudier.
Le poker menteur se joue toujours à deux, certains jouent mieux que
d'autres. Depuis les fioles brandies à l'ONU par Collin Powell – bien
après les fausses couveuses de Saddam Hussein lors de la 1ère guerre du
Golfe -, les scénarii americano-européens ne dépassent pas le niveau
d'un Cluedo pour grands enfants. Le fameux Novitchok tu en trouves où tu
veux, tu peux même le fabriquer tout seul si tu as acheté ce livre
écrit par un israélien, en vente sur Amazon, où il y a la recette.
Novitchok dans la tête des gens ça sonne russe, donc ça vient des
russes. Le téléspectateur a besoin de stimuli simples, fabriqués sur le
principe de la publicité. Un mot une idée un avis. Point.
Sur les réseaux en Angleterre, les internautes se déchainent. Le
remake fait rire, les blagues de potaches se multiplient. L'une
mentionne qu'à ce rythme de deux morts anglais par an les russes sont
gentils. La dérision immédiate montre que le plan marche moins bien que
la fois précédente, May et Johnson en ont trop fait, tout le monde a en
mémoire les larmes feintes de Nikky Haley à l'ONU avec ses
photomontages, Khadafi et sa garde rapprochée de violeurs en série de
marocaines emprisonnées dans un harem, tout ce cinéma quelque peu
grossier. Les ficelles hollywoodiennes sont par trop répétitives et bien
des citoyens, rompus aux intrigues allambiquées de bonnes séries US, ne
se font plus avoir. D'autant que les pinocchios ne font même plus
l'effort de renouveler leurs mensonges, ils se contentent de copiers
collers et de surjouer l'émotion. À la longue, le doute s'installe et
finit par élire domicile. On ne sait si les russes disent vrai, eux
aussi ont des intérêts en jeu, ce ne sont pas des anges loin de là. Mais
force est de constater que des manigances aussi grossières, jamais ils
ne nous en ont concoctées.
Ca sent le réchauffé, le trop plein, le trop tard. Trop d'évènements
en ce moment, le Foot, le Tour de France, les vacances qui approchent,
la chaleur. Les gens ont la tête ailleurs, l'histoire aura du mal à
prendre, ça sent l'erreur au niveau du tempo.
La diplomatie et les
services secrets britanniques pataugent de plus en plus dans la
guimauve, ils ont dû égarer 007. Ian Flemming, où es-tu, s'il te plait,
reprends la plume.
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