Bernard Gensane
Selon le site Dômes et Minarets, après l’ouverture du collège en 2014 et l'école élémentaire en 2019, le groupe scolaire privé “Eyyûb Sultan” de
Strasbourg va s’agrandir à la rentrée 2020/2021 en accueillant un
lycée...
...qui sera ouvert dans un premier temps aux élèves de seconde
générale. Les pré-inscriptions sont ouvertes jusqu’au 15 juillet. 130
élèves sont actuellement inscrits dans ce groupe scolaire, répartis sur
neuf classes du CP à la troisième.
Des
établissements scolaires hors contrat essaiment dans tout le pays. Ils
sont le plus souvent regroupés dans le réseau d’écoles musulmanes UEPM (Union Européenne pour l’Enseignement Privé Musulman), fondé en 2016.
L’UEPM dépend de la Confédération Islamique du Millî Görü qui compte
des établissements à Vénissieux, Strasbourg, Clichy,
Villefranche-sur-Saône. D’autres établissements sont en projet à Belfort, Bordeaux, Albertville, Metz, Besançon et Rennes.
Le privé hors-contrat connaît une progression remarquable : 85 % en dix ans. 60% sont des écoles musulmanes. Trente se sont vus refuser leur ouverture depuis 2018.
La future école privée qui sera hors contrat avec l’État est affiliée à un réseau d’écoles musulmanes, l’UEPM. “Fondée
en 2016 pour fédérer des établissements privés musulmans autour de
valeurs communes, telles que le respect et la dignité des personnes,
l’épanouissement de la personnalité, la réussite de chacun, l’éducation à
la responsabilité et à la citoyenneté”, l’UEPM dépend de la puissante Confédération Islamique du Millî Görüş (CIMG) qui
compte déjà plusieurs établissement fonctionnels comme le groupe
scolaire la Maison d’Alarqam à Vénissieux, le groupe scolaire Eyyûb
Sultan à Strasbourg, le groupe scolaire Bellevue Muhammes Hamidullah à Clichy, le groupe scolaire La Lumière du Savoir à Corbeil-Essonnes et l'école primaire La Plume Bleue à Villefranche-sur-Saône. Sont en projet des établissements à Belfort, Bordeaux, Albertville, Metz, Besançon et Rennes.
Le Millî Görüş est
une organisation islamique européenne siégeant à Cologne en Allemagne
et présidée par Kemal Ergün depuis 2011. Fondée en 1969 par l'ancien
Premier ministre turc Nekmettin Erbakan, cette organisation religieuse
s'est répandue progressivement dans l'Europe entière, sous l'impulsion
de membres de la diaspora turque en Allemagne. En France, elle gère 70
mosquées.
Millî Görüş
est une sorte de cheval de Troie de la Turquie d’Erdogan en France.
« Les Européens sont malades. Nous leur donnerons les médicaments.
L’Europe entière deviendra islamique. Nous conquerrons Rome », déclarait
l’ancien premier ministre Turc Necmettin Erbakan après s’être vu
signifier une interdiction de son activité politique pour deux ans, et
quatre mois de prison pour incitation à la haine raciale et religieuse.
D’après Marianne,
le président du groupe scolaire à Décines-Charpieux dans la banlieue
lyonnaise est proche d’une organisation suédoise islamiste qui a procuré
des armes à Al-Qaïda en Syrie. Jean-Michel Blanquer s’affiche comme un
ministre vigilant par rapport aux excès de l’islam. Mais il ne l’a pas
toujours été, bien au contraire.
En
2007, Alain Morvan, recteur d'académie de Lyon, était limogé pour son
opposition à la création de l'école Al Kindi. Sa prise de position,
raconte-t-il, lui a valu de nombreuses pressions dont celles de
Jean-Michel Blanquer, alors directeur adjoint du cabinet de Gilles de
Robien.
Après
une année à s’opposer au projet d’installation du groupe scolaire Al
Kindi à Décines-Charpieu, Alain Morvan s’est vu remercier le 21 mars
2007, un mois avant le premier tour de l’élection présidentielle.
D’abord «liée à de simples questions techniques et des considérations juridiques », son
opposition à l’encontre de l’installation du centre Al Kindi avait par
la suite évolué vers la défense de la laïcité et les risques
d’intégrisme religieux.
Pourquoi
les autorités supérieures de l’Etat ont-elles voulu la peau d’Alain
Morvan, ce pur produit de l’école de la République qui a, par ailleurs,
lutté contre le négationnisme et l’antisémitisme à l’université Lyon 3 ?
Parce que, selon lui, le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas
Sarkozy, jouait «clairement la carte communautaire pour consolider sa
future candidature à la présidentielle. « Le Jean-Michel Blanquer que
j’ai connu est très loin de l’image qu’il s’est construit aujourd’hui », estime Alain Morvan.
Un jour, peut-être, la classe politique, de gauche comme de droite, ouvrira les yeux…
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