lundi 10 août 2020

Plein succès pour les écoles islamiques en France


Bernard Gensane

Selon le site Dômes et Minarets, après l’ouverture du collège en 2014 et l'école élémentaire en 2019, le groupe scolaire privé “Eyyûb Sultan” de Strasbourg va s’agrandir à la rentrée 2020/2021 en accueillant un lycée...

...qui sera ouvert dans un premier temps aux élèves de seconde générale. Les pré-inscriptions sont ouvertes jusqu’au 15 juillet. 130 élèves sont actuellement inscrits dans ce groupe scolaire, répartis sur neuf classes du CP à la troisième.
Des établissements scolaires hors contrat essaiment dans tout le pays. Ils sont le plus souvent regroupés dans le réseau d’écoles musulmanes UEPM (Union Européenne pour l’Enseignement Privé Musulman), fondé en 2016. L’UEPM dépend de la Confédération Islamique du Millî Görü qui compte des établissements à Vénissieux, Strasbourg, Clichy, Villefranche-sur-Saône. D’autres établissements sont en projet à Belfort, Bordeaux, Albertville, Metz, Besançon et Rennes.

Le privé hors-contrat connaît une progression remarquable : 85 % en dix ans.  60% sont des écoles musulmanes. Trente se sont vus refuser leur ouverture depuis 2018.

La future école privée qui sera hors contrat avec l’État est affiliée à un réseau d’écoles musulmanes, l’UEPM. “Fondée en 2016 pour fédérer des établissements privés musulmans autour de valeurs communes, telles que le respect et la dignité des personnes, l’épanouissement de la personnalité, la réussite de chacun, l’éducation à la responsabilité et à la citoyenneté”, l’UEPM dépend de la puissante Confédération Islamique du Millî Görüş (CIMG) qui compte déjà plusieurs établissement fonctionnels comme le groupe scolaire la Maison d’Alarqam à Vénissieux, le groupe scolaire Eyyûb Sultan à Strasbourg, le groupe scolaire Bellevue Muhammes Hamidullah à Clichy, le groupe scolaire La Lumière du Savoir à Corbeil-Essonnes et l'école primaire La Plume Bleue à Villefranche-sur-Saône. Sont en projet des établissements à Belfort, Bordeaux, Albertville, Metz, Besançon et Rennes.
Le Millî Görüş est une organisation islamique européenne siégeant à Cologne en Allemagne et présidée par Kemal Ergün depuis 2011. Fondée en 1969 par l'ancien Premier ministre turc Nekmettin Erbakan, cette organisation religieuse s'est répandue progressivement dans l'Europe entière, sous l'impulsion de membres de la diaspora turque en Allemagne. En France, elle gère 70 mosquées.
Millî Görüş   est une sorte de cheval de Troie de la Turquie d’Erdogan en France. « Les Européens sont malades. Nous leur donnerons les médicaments. L’Europe entière deviendra islamique. Nous conquerrons Rome », déclarait l’ancien premier ministre Turc Necmettin Erbakan après s’être vu signifier une interdiction de son activité politique pour deux ans, et quatre mois de prison pour incitation à la haine raciale et religieuse.
 D’après Marianne, le président du groupe scolaire à Décines-Charpieux dans la banlieue lyonnaise est proche d’une organisation suédoise islamiste qui a procuré des armes à Al-Qaïda en Syrie. Jean-Michel Blanquer s’affiche comme un ministre vigilant par rapport aux excès de l’islam. Mais il ne l’a pas toujours été, bien au contraire.
En 2007, Alain Morvan, recteur d'académie de Lyon, était limogé pour son opposition à la création de l'école Al Kindi. Sa prise de position, raconte-t-il, lui a valu de nombreuses pressions dont celles de Jean-Michel Blanquer, alors directeur adjoint du cabinet de Gilles de Robien.
Après une année à s’opposer au projet d’installation du groupe scolaire Al Kindi à Décines-Charpieu, Alain Morvan s’est vu remercier le 21 mars 2007, un mois avant le premier tour de l’élection présidentielle. D’abord «liée à de simples questions techniques et des considérations juridiques », son opposition à l’encontre de l’installation du centre Al Kindi avait par la suite évolué vers la défense de la laïcité et les risques d’intégrisme religieux.
Pourquoi les autorités supérieures de l’Etat ont-elles voulu la peau d’Alain Morvan, ce pur produit de l’école de la République qui a, par ailleurs, lutté contre le négationnisme et l’antisémitisme à l’université Lyon 3 ? Parce que, selon lui, le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, jouait «clairement la carte communautaire pour consolider sa future candidature à la présidentielle. « Le Jean-Michel Blanquer que j’ai connu est très loin de l’image qu’il s’est construit aujourd’hui », estime Alain Morvan.
Un jour, peut-être, la classe politique, de gauche comme de droite, ouvrira les yeux…

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