Patrick Angevin
L’Autorité palestinienne a finalement annulé l’accord prévoyant la fourniture par Israël d’un million de doses de vaccin Pfizer contre le Covid-19.
Selon elle, les vaccins censés être valables jusqu’en août seraient périmés dès la fin du mois de juin. Ils ne laisseraient pas assez de temps pour organiser distribution et injection.
L’Autorité palestinienne a annulé l’accord conclu vendredi avec Israël portant sur le transfert de plus d’un million de doses de vaccins contre le coronavirus. Les doses sont « en passe d’être périmées », soutient l’Autorité présidée par Mahmoud Abbas, qui contrôle les grandes villes de Cisjordanie occupée.
Israël avait proposé de livrer jusqu’à 1,4 million de ses doses de vaccin Pfizer arrivant à expiration, à l’Autorité palestinienne. En échange, cette dernière s’était engagée à remettre à Israël un nombre équivalent de doses du même vaccin provenant de ses propres commandes, attendues en septembre ou octobre. Un échange « gagnant-gagnant » : il devait permettre à Israël, dont la population est déjà largement vaccinée, de ne pas jeter des doses à la poubelle, et aux Palestiniens, dont très peu sont protégés, d’accélérer leur campagne d’injections.
Une date de péremption antérieure à celle convenue
Sauf que la première livraison israélienne de 90 000 doses a révélé une date de péremption antérieure à celle convenue, a déclaré la ministre de la Santé de l’Autorité palestinienne. « Ils nous ont dit que la date d’expiration était en juillet ou en août, ce qui laisserait beaucoup de temps pour l’utilisation. Mais la date s’est avérée être en juin. Ce qui ne laisse pas assez de temps pour les utiliser, donc nous les avons refusées », a expliqué Mai al-Kala.
Des photographies des doses livrées par Israël, indiquant « juin 2021 » comme date de péremption, ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux et ont mis sous pression l’Autorité palestinienne.
Alors qu’une certaine défiance s’est imposée en Palestine contre les vaccins AstraZeneca, fournis dans le cadre de l’initiative Covax de l’Organisation mondiale de la santé, certains suggéraient que ces nouvelles doses pourraient ne pas être efficaces.
À Gaza et en Cisjordanie, la vaccination patine
En attendant, la vaccination patine dans les territoires palestiniens de Cisjordanie et de Gaza. Les organisations de défense des droits humains pointent la responsabilité d’Israël, en citant la quatrième convention de Genève, qui l’oblige en tant que puissance occupante à assurer l’accès aux soins des populations occupées. Les responsables israéliens font eux valoir qu’en vertu des accords d’Oslo (1993), le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne est responsable de la vaccination des habitants de Gaza et de Cisjordanie.
Israël a vacciné quelque 100 000 travailleurs palestiniens qui sont employés sur son territoire et dans les colonies de Cisjordanie, ainsi que les habitants de la part orientale de Jérusalem, conquise en 1967 puis annexée.
Mais seulement 380 000 Palestiniens de Cisjordanie (sur 2,5 millions hors Jérusalem-Est) et 50 000 à Gaza (sur 2 millions) ont été vaccinés.
Source : Ouest-France
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