jeudi 17 juin 2021

En attendant le prochain génocide

 Elson Coception Pérez

La trêve qui a été obtenue vendredi devrait être quelque chose de plus qu’une trêve militaire. Elle doit devenir un appel à la conscience universelle et l’expression d’une véritable condamnation du génocide, celui qu’Israël pratique contre le peuple palestinien avec l’aide militaire américaine.

Les médias voudraient que l’on s’habitue à ce qu’une nouvelle trêve – parmi des dizaines conclues les années précédentes – nous fasse passer à une autre page, celle de l’oubli, dans la longue liste qu’occupe le génocide israélien contre la population palestinienne.

Mais il vaudrait au moins la peine de rappeler que les bombardements israéliens ont tué un jour avant un Palestinien handicapé, sa femme enceinte et leur fille, à Deir al-Balah, au centre de la bande de Gaza assiégée. Il s’agit d’Eyad Saleha, âgé de 33 ans, amputé des deux jambes, de son petit Nagham, âgé de trois ans, et de sa femme Amani Yousef Mohawesh, qui était à son septième mois de grossesse.

Cette nouvelle à elle seule est plus que suffisante pour qualifier de génocide le bombardement israélien de la population civile palestinienne.

Mais il y a bien plus. Les images télévisées montrent une réalité terrifiante : des immeubles entiers de plus de 12 étages disparaissant sous l’impact des roquettes lancées par l’aviation israélienne contre Gaza. Ses habitants, soit tués par l’impact, soit étouffés sous une masse de décombres de ce qui était auparavant des bureaux, des maisons, des commerces et d’autres bâtiments. Des corps détruits par des éclats d’obus. Des enfants déchiquetés sur les épaules de leurs parents en pleurs.

Les derniers chiffres [au 22 mai 2021] sont de 227 Palestiniens tués, dont 64 enfants, depuis le début de ce dernier affrontement, le 10 mai. En outre, il y a 1600 blessés, selon les données fournies par le ministère palestinien de la Santé.

Pendant ce temps, 12 personnes seraient mortes en Israël à cause des roquettes tirées depuis la bande de Gaza.

À l’opposé de toute logique, selon plusieurs diplomates interrogés par l’AFP, les États-Unis, affichant une position que nombre de leurs alliés jugent incompréhensible, ont à nouveau refusé de publier une déclaration commune qui permettrait un arrêt rapide des combats.

Et c’est le moment choisi par Washington pour approuver un financement de 735 millions de dollars pour la vente d’armes à Israël, a rapporté le Washington Post.

Une fois cette trêve conclue, le président américain Joe Biden a déclaré que son gouvernement continuerait néanmoins de soutenir Israël et de lui fournir les ressources militaires nécessaires pour garantir son programme belliciste, y compris le système de défense aérienne dit Iron Dome.

Ce qui a été obtenu vendredi devrait être quelque chose de plus qu’une trêve militaire. Elle doit devenir un appel à la conscience universelle et l’expression d’une véritable condamnation du génocide, celui qu’Israël pratique contre le peuple palestinien avec l’aide militaire américaine.

22 mai 2021 – Granma.cu – Traduction : Chronique de Palestine

Chronique de Palestine

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