Jean-Michel Larhot
La branche européenne de l’OMS a mis en garde les pays d’Europe face au risque d’une résurgence du covid à l’occasion de l’été et de l’affaiblissement des mesures de confinement et l’approche des vacances d’été.
En France, le gouvernement poursuit le déconfinement sans stratégie de prévention sanitaire et en s’en remettant intégralement au vaccin.
Le directeur de la section européenne de l’OMS, Hans Kluge, a mis en garde ce jeudi les dirigeants européens face au risque d’une résurgence de la pandémie de covid-19 avec l’arrivé des congés d’été et de l’affaiblissement des mesures de confinement un peu partout en Europe. Pour Hans Kluge, il s’agit de ne pas reproduire « l’erreur » que fut l’été 2020 qui conduisit à l’augmentation rapide de cas à l’automne et au reconfinement. Le déconfinement sans véritable plan ou moyen sanitaires avait conduit à une augmentation des cas chez les jeunes qui s’était par la suite en une augmentation de l’incidence chez les personnes plus âgées et fragiles.
En effet, pour arriver à une forme d’immunité collective, il faut un taux de vaccination de 80% des adultes. Dans la région, la moyenne est de 30% pour une seule dose et seulement de 17% pour les personnes complètement vaccinées. On est donc bien loin du taux nécessaire. En France, seul 22% de la population est complètement vaccinée, tandis que 44.55% des Français ont reçu au moins une dose de vaccin d’après Covid tracker.
En outre, l’enjeu est renforcé par la diffusion en Europe du variant « delta ». Bien que les vaccins semblent protéger contre les variants, avec à peine 30% de la population européenne qui a reçu une première dose la pandémie de covid-19 et les morts qu’elle entraine ne sont pas derrière nous, quand bien même le taux de vaccination chez les publics les plus fragiles est plus important.
Une situation qui rappelle l’importance d’une véritable stratégie sanitaire pour organiser le déconfinement et limiter la circulation de l’épidémie. Or, en France, Macron continue son déconfinement sans mesure de prévention sanitaire, avec le risque de favoriser une circulation élevée du virus. Une logique déjà assumée par le gouvernement tout au long de la crise, et qui a eu des conséquences dramatiques avec plus de 100.000 morts.
Mais si la vaccination est un enjeu pour l’Europe, elle l’est tout autant à l’échelle mondiale. Or, en dehors de l’Europe et des pays impérialistes, la vaccination prend un retard très important dans de nombreux pays d’Afrique où le taux de vaccination ne dépasse pas les 1%. En Amérique latine, en dehors du Chili et de l’Uruguay, les taux ne dépassent guère les 10% de personnes complétement vaccinés. En Inde, un des pays les plus durement touchés, le taux de personnes complétement vaccinées n’est que de 3% d’après le site Our world in data.
Une situation dans laquelle la responsabilité du nationalisme vaccinal et de la défense des profits des laboratoires pharmaceutiques est écrasante.
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