lundi 5 juillet 2021

Alors que les colons se préparent à l’évacuation de l’avant-poste de Beita, certains continuent à construire jusqu’au dernier moment

AFPS

Si l’avant-poste d’Evyatar en Cisjordanie est approuvé par Israël, les colons, qui ont emménagé il y a un mois et demi, seront autorisés à revenir.  

L’atmosphère à Evyatar mercredi matin était un mélange d’acceptation et de défi. Alors que certains colons faisaient leurs bagages en vue de l’évacuation, d’autres, surtout les plus jeunes, continuaient à travailler, notamment à la construction de maisons. Ils ont déclaré qu’ils continueraient à travailler jusqu’à vendredi, date à laquelle l’évacuation doit avoir lieu, conformément à l’accord conclu. S’ils voient qu’elle a effectivement lieu, ils partiront, ont-ils dit.

Le groupe de familles de l’avant-poste s’est réuni mardi pour discuter du compromis final proposé par le gouvernement. Les émotions étaient vives et les réactions dures. Selon le plan, les colons quitteront l’avant-poste d’ici vendredi mais les bâtiments qu’ils ont érigés resteront, l’État examinant à nouveau le statut juridique du terrain sur lequel ils ont été construits. S’il s’avère que l’avant-poste peut être approuvé, les colons, qui se sont installés il y a un mois et demi, seraient autorisés à revenir.

Une version antérieure de l’accord, annoncée par les colons lundi dernier, contenait prétendument un engagement du gouvernement à ériger une yeshiva liée aux FDI sur le site en août, indépendamment des conclusions de l’examen du statut du terrain. La version finale stipule que la yeshiva ne serait établie qu’après la détermination de ce statut.

Ce changement est apparemment dû aux problèmes juridiques soulevés par l’établissement d’une yeshiva. Le chef du Conseil régional de Shomron, Yossi Dagan, s’est empressé de célébrer la version précédente bien qu’il soit conscient des difficultés juridiques, et il est maintenant critiqué par des colons plus combatifs. Mercredi matin, il était évident que la plupart des colons d’Evyatar n’étaient pas satisfaits de l’accord.

"Il y a beaucoup de trous dans cet accord, il n’y a aucun engagement sur un calendrier ou une explication de ce qui va se passer. Tout pourrait s’effondrer", a déclaré à Haaretz un colon opposé à l’accord. À ce stade, il n’est pas clair si le gouvernement a l’intention de signer un accord écrit avec les colons ou s’il se basera sur des accords oraux. Cela aussi suscite des inquiétudes parmi les colons.

"Je crains que nous ayons cédé trop vite, nous aurions pu obtenir beaucoup plus. Je n’étais pas non plus d’accord avec la version précédente", a déclaré une autre femme qui faisait partie du premier groupe à s’installer là. Elle n’a toutefois pas l’intention de résister à l’évacuation, affirmant que si un accord est signé, elle quittera les lieux à l’heure prévue.

Les jeunes qui ont répondu à l’appel à venir à l’avant-poste pour montrer leur présence et aider à la construction ont également exprimé leur mécontentement, mais seuls quelques-uns d’entre eux ont murmuré qu’ils refuseraient de partir.

Contrairement à certains rapports, les colons affirment qu’aucune base militaire ne sera établie sur le site et que l’intention est seulement de maintenir une certaine présence militaire pour protéger le terrain et les bâtiments. Ils affirment qu’aucun calendrier précis ne leur a été communiqué concernant l’achèvement de l’examen du statut juridique du terrain, l’établissement d’une yeshiva ou leur éventuel retour. 

Dans tous les cas, l’expérience montre que l’avant-poste, comme l’ensemble du mouvement de colonisation, saura encaisser les engagements qu’il a reçus.

Traduction : AFPS 

Source : haaretz

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