Politis
Coup de force du gouvernement, qui maintient son refus de dé-conjugaliser l’AAH.
Un portefeuille à la place du cœur », dixit François Ruffin (LFI). Voilà un sentiment qui semble partagé au sein de l’Assemblée nationale, le 17 juin, à l’occasion du vote sur la révision du calcul de l’allocation aux adultes handicapés (AAH), un revenu de solidarité octroyé aux personnes en situation de handicap, conditionné, notamment, par le statut marital. Un critère largement contesté par les associations, qui estiment qu’il crée une dépendance financière insupportable de la personne handicapée vis-à-vis de son ou sa conjoint·e, et peut éventuellement être dangereux en cas de maltraitance conjugale.
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En débat dans l’hémicycle, cette mesure a largement été considérée comme injuste par les députés, qui se sont déclarés favorables à l’individualisation de l’AAH, contre l’avis du gouvernement. Faisant fi des protestations (et du jeu démocratique), le gouvernement a d’abord demandé un report du vote pour mettre fin à la contestation générale puis recouru au vote fermé. Une manœuvre politicienne qui oblige les élus à voter le texte tel qu’il a été approuvé par l’exécutif, sans pouvoir voter les amendements proposés par les oppositions qui n’ont pas préalablement été acceptés par la majorité. Bronca général face à ce coup de force du gouvernement, qui maintient son refus de dé-conjugaliser l’AAH – lui préférant « un nouvel abattement forfaitaire », a priori de 5 000 euros, qui doit être fixé par décret. Amers, de nombreux députés, de droite comme de gauche, ont préféré quitter la salle…
Le texte, lui, a finalement été adopté et doit repasser au Sénat, où un nouveau débat pourrait se dérouler. À suivre.
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