lundi 2 septembre 2024

A69 : la gendarmerie blesse gravement un manifestant et en interpelle 6 lors de l’expulsion de la ZAD

Arthur Fabre

Vendredi 30 août, une importante opération de gendarmerie a été initiée sur la ZAD de la Cal’Arbre à Saix près de Castres pour déloger les opposants au prolongement autoroutier A69. 

Les gendarmes ont procédé à six interpellations, blessé gravement un manifestant et mis en danger plusieurs autres, logés dans un arbre qui menace de chuter. 

Entre 200 et 300 policiers ont été déployés vendredi à l’aube à Saïx dans le Tarn, en vue de procéder à l’expulsion de la ZAD de la Cal’Arbre qui lutte contre le projet autoroutier de l’A69. En plus des policiers, l’imposant dispositif répressif était composé d’engins de chantiers, d’hélicoptères, et de la CNAMO, une unité de gendarmes habilitée à grimper dans les arbres.

L’objectif est clair : déloger quoi qu’il en coûte les militants pour que les coupes d’arbres, qui doivent reprendre en début de semaine, puissent continuer, saccageant les zones boisées qui se situent sur le trajet de la futur autoroute.

D’après un bilan provisoire de la Préfecture, six personnes ont été interpellées lors des opérations, qui ont également blessé gravement un manifestant. Pourchassé par la CNAMO et braqué par des LBD, ce militant a chuté de 8 mètres, provoquant de multiples factures de la colonne vertébrale et une hospitalisation d’urgence. Une répression qui témoigne des méthodes violentes utilisées pour déloger au plus vite les militants et abattre les derniers arbres encore debout.

En effet, sous les gaz lacrymogènes, une pelleteuse a ainsi percuté le tronc d’un arbre dans les branches duquel les plusieurs militants, surnommés les « écureuils », demeurent postés. Un zadiste raconte la scène dans le journal Reporterre : « Ils se sont déployés en nombre à 7 heures du matin, beaucoup d’entre nous dormaient encore ou venaient de se réveiller. Ensuite, cela a été extrêmement violent, les trois sommations ont été faites à la chaîne et on s’est fait gazer sur tout le site. »

Depuis le début des mobilisations contre le projet de l’A69, la répression est particulièrement intense envers les militants écologistes. En effet, une autre ZAD contre l’A69 avait déjà été évacuée violemment en février dernier, marquant la première utilisation des nouveaux véhicules blindés Centaures contre des militants écologistes. Ces dernières semaines, le gouvernement est passé à la vitesse supérieure. Début mai, un militant du collectif écologiste « La voie est libre » a été violemment interpellé chez lui devant sa famille et livre un témoignage édifiant de son arrestation : « À peine le temps d’ouvrir les yeux et de sortir du lit, me voici plaqué au sol par des gendarmes, avec le visage trois fois fracturé, un genou fracassé au sol, j’entends hurler derrière moi... ».

L’acharnement répressif est permanent sur la zone du chantier, où des forces de répression patrouillent jour et nuit, intimidant les militants à coups d’insultes, de jets de projectiles, versant même des jerricanes d’essences au pied des arbres où sont niché les « écureuils ». Une véritable opération de protection policière d’un projet écocide aux profits du groupe pharmaceutique Pierre Fabre et du concessionnaire Atosca/NGE, soutenue de longue date par les élus locaux et macronistes de tout bord.

Violemment attaquée, la mobilisation se poursuit malgré la répression que les élus locaux soutiennent, dont Carole Delga, présidente de la région Occitanie et membre du Parti Socialiste, qui s’est toujours prononcée en faveur du projet d’autoroute. Au regard du contexte de répression généralisée à l’égard des mobilisations écologiques et des militants de la cause palestinienne, ainsi que de la vague de répression antisyndicale sans précédent qui s’abat sur le pays...

... il est urgent de construire des cadres collectifs à partir desquels organiser la riposte. Soutien aux militants réprimés et non à l’expulsion de la ZAD de la Cal’Arbre !

Aucun commentaire: