Louise Vivien
Alors que Total a réalisé un profit record de 19,8 milliards d’euros en 2023 sur les dos des travailleurs et des populations spoliées, son PDG Patrick Pouyanné a expliqué aux journées d'été du MEDEF tout le mal qu'il pensait de l'augmentation du SMIC.
Interviewé par BFMTV, Patrick Pouyanné, PDG de Total Énergies, a réagi à la proposition du NFP concernant l’augmentation du SMIC à 1600 euros, la qualifiant de « politique-fiction » et de « mesure extrême qui serait dommageable pour le pays ». Pour le patron du fleuron de l’impérialisme français, une telle mesure reviendrait principalement à accabler « les patrons de PME » entrainant inévitablement une vague de licenciements et donc une augmentation du chômage.
Car, pour le patron de la plus puissante entreprise française, mieux vaut s’attaquer aux plus précaires plutôt qu’aux plus riches. Il rejette en effet la faute des bas salaires sur les personnes qui bénéficient des aides sociales : « Il y a quelque chose de vrai dans notre pays, c’est qu’entre les gens qui travaillent et ceux qui aujourd’hui bénéficient de l’assistance collective, il y a un écart assez faible qui crée une vraie insatisfaction. » D’où l’importance, pour lui de mener une traque sociale afin de « réfléchir à comment les personnes qui travaillent profitent de leur travail par rapport à celles qui ne travaillent pas. »
Enfin, dans un élan d’hypocrisie, il affirme que, bien qu’étant « à la tête de l’entreprise la plus imposée au monde, qui a payé 25 milliards d’impôts mondialement », il n’a « pas de problème » à « payer plus d’impôts ». Un comble lorsque l’on sait que l’entreprise n’a pas payé l’impôt sur les sociétés en France entre 2020 et 2022. Et pourtant, Total Énergies n’a cessé de réaliser des bénéfices records ces dernières années. En 2023, elle a ainsi engrangé 19,8 milliards d’euros de bénéfice. Autant de profits qui se font sur le dos des travailleurs, à l’image des pompiers de la raffinerie de Grandpuits en grève en mai dernier pour dénoncer le mépris des normes de sécurité, ou des populations exposées aux conséquences sanitaires ou environementales des activités du groupe.
Rien d’étonnant, donc, à ce que Pouyanné s’oppose si fortement à une amélioration des conditions de vie des travailleurs. Rien d’étonnant non plus à ce qu’il partage la même ligne que macron, tant les intérêts de total Energies sont étroitement liés à ceux de nos dirigeants politiques.
Une situation qui pose plus que jamais la question de l’expropriation et de la mise sous contrôle démocratique des géants de l’énergie par les travailleurs et les consommateurs. Fin du monde, fin du mois : même combat !
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