samedi 28 septembre 2024

Supprimer l’AME : une nouvelle offensive raciste de Retaillau qui promet une catastrophe sanitaire

CHU Bordeaux

Le groupe Droite Républicaine à l’Assemblée a présenté une nouvelle proposition de loi visant à restreindre l’Aide Médicale d’État (AME). Une attaque raciste brutale pour les plus précaires, mais qui heurtera également de plein fouet l’hôpital public.

L’Aide Médicale d’Etat (AME), qui permet à toute personne pouvant prouver qu’elle réside sur le territoire depuis au moins 3 mois de bénéficier d’une couverture médicale pour un an renouvelable, est une véritable obsession pour l’extrême droite. « Appel d’air » à l’immigration clandestine selon Bruno Retailleau (LR), « puits sans fond » pour Le Pen, les sorties toutes plus xénophobes les unes que les autres s’enchaînent au quotidien. Michel Barnier a affirmé que son gouvernement pourrait en envisager la suppression. Le 17 septembre, le groupe Droite Républicaine a décidé de relancer le débat à l’Assemblée nationale, en émettant une proposition de loi visant à réduire drastiquement les droits d’accès à l’AME.

Réduction du panier de soins, restriction de la prise en charge aux seuls mineurs, limitation des conditions de renouvellement des soins et diminution dans le temps de la prise en charge : un déluge de mesures nauséabondes, que la droite a le culot de présenter comme des mesures pour l’hôpital public, qu’elle n’a cessé d’attaquer. Aucune de ces mesures inhumaines ne figure parmi la liste des revendications d’aucun des syndicats du corps médical, pas plus qu’elles ne résoudront un seul des problèmes que les soignants, confrontés au manque de moyens, dénonce depuis des années. Car la droite et l’extrême droite n’ont rien à faire de l’hôpital public, elles souhaitent simplement semer leur haine raciste parmi les travailleurs et les classes populaires. À l’heure où le gouvernement de Barnier, soutenu par le RN se prépare à couper pour 20 milliards d’euros dans les dépenses de l’Etat et de ruiner les services publics, la droite et l’extrême droite prétendent que l’AME serait le problème. Or, l’AME ne représente que 0,47% des dépenses du système de santé, bien loin des mensonges de Le Pen, bien loin des fortunes qui vont dans les poches des grands patrons.

À terme, comme elle a tenté de le faire avec la Loi Immigration en 2023 la droite veut supprimer l’AME pour la remplacer par une « Aide médicale d’urgence » qui se limiterait aux simples urgences vitales, et de manière bien plus restrictive. Une mesure inscrite dans le programme de Marine Le Pen depuis 2022 qui est une menace autant pour son racisme que pour les drames en termes de santé publique qu’elle promet.

Les effets de la suppression de tels dispositifs sont bien connus. En 2012, l’Etat Espagnol s’était essayé à l’exercice. Décidant sous impulsion du Sénat de supprimer son équivalent de l’AME, le pays s’est immédiatement trouvé confronté à une crise sanitaire d’ampleur. Augmentation de 22% du taux de mortalité chez les sans-papiers, explosion des maladies transmissibles, multiplication des cas d’hépatite B et du SIDA et surmortalité des victimes de cancer. Confrontés à des maladies plus graves, en plus grand nombre et à des stades plus avancés, le personnel soignant espagnol a vu sa charge de travail exploser. Les dépenses du système de santé s’en sont trouvées alourdies. Face à l’échec, le gouvernement revient sur la mesure en 2018.

Cette nouvelle offensive contre l’AME rappelle la fusion des programmes qui a eu lieu entre LR et le RN et une frange du macronisme qui a voté cette mesure dans la loi immigration de 2023. Qu’importe à ces politiciens que les travailleurs de l’hôpital se retrouvent en première ligne d’une crise sanitaire, tant que plus d’immigrés sont victimes de maladie et en meurent. Car c’est bien le but même des campagnes racistes permanentes contre les immigrés : diviser les travailleurs sous prétexte de nationalités, de couleur de peau ou de confession pour mieux les attaquer un par un.

Néfaste pour le personnel soignant, dangereux pour le public et mortifère pour les précaires, cette offensive le confirme : Michel Barnier et son gouvernement, soutenu par Macron et Le Pen, sont un danger mortel pour notre classe.

Révolution Permanente

Aucun commentaire: