jeudi 16 avril 2009

Quatre ans après le massacre de San José de Apartadó

Terreur et mort de la part d'un État colombien complice

AUTEUR: Adriana PETRO

En février 2005, peu après la réélection du président colombien Alvaro Uribe Vélez, a eu lieu le massacre de San José de Apartadó. Comme aucun autre acte de terreur commis par les paramilitaires, celui-ci a permis d'établir clairement la complicité de l'armée colombienne avec les groupes paramilitaires, qui appliquent le principe ténébreux dominant que «la fin justifie les moyens» en matière de lutte contre la subversion, invoqué par l'administration Uribe, qui, au cours des dix dernières années, a semé la mort et la terreur dans tout le pays.

Dire «comme aucun autre acte de terreur» ne signifie nullement qu'il s'agit d'un acte isolé. En effet très nombreux sont les massacres, les assassinats sélectifs, les « déplacements forcés » (expulsions de population par l'emploi de la violence) et les cas de personnes portées disparues. Au cours des mandats d'Alvaro Uribe Vélez, d'abord en tant que gouverneur d'Antioquia puis en tant que président de la Colombie, ces actes ont été commis au nom de la pensée uribienne sur la lutte anti-guérilla.

Car selon le discours d'Uribe, il n'y aurait qu'un seul ennemi, la guérilla colombienne, qu'elle porte le nom de FARC, d'ELN ou d'EPL, et c'est contre elle qu'il a orienté presque toutes les activités de son administration. Mais la réalité s'impose malgré le discours du maître. Les justifications et les mensonges ne peuvent être maintenus éternellement. Par exemple le magazine «Semana», l'un des principaux médias colombiens faisant du journalisme d'enquête, a publié un long dossier sur le massacre de San José de Apartadó. Ce dossier contient plusieurs témoignages, entre autres ceux qui font partie du processus que continue de mener la Fiscalía (services du Procureur de la Pépublique), ceux du capitaine d'armée Armando Gordillo et ceux qui portent sur les sanglants événements de l'opération «Phoenix», planifiée par 17e Brigade d'Urabá, qui a constitué l'un des épisodes les plus sanglants de la guerre en Colombie : les massacres de «Mulatos» et de «La Resbalosa».

Le capitaine Gordillo affirme que quand il est arrivé à Nueva Antioquia, ses supérieurs du Bataillon Vélez (le lieutenant-colonel Orlando Espinoza et le major José Fernando Castaño) avaient coordonné entièrement le massacre, qui allait avoir lieu conjointement avec le groupe paramilitaire «Bloque Héroes de Tolová». Ce groupe était dirigé par un paramilitaire récemment démobilisé, connu sous le nom de «Melaza» (mélasse), qui est une vieille connaissance de l'armée, et qui était un visiteur assidu de la 17e Brigade.

Photo: El Colombiano

Les supérieurs de Gordillo ont attribué à ce dernier un groupe paramilitaire, qui était coordonné par le paramilitaire surnommé "Quarante-quatre". Les événements qui s'en suivirent montrent que l'opération était une forme de représailles contre la guérilla. Les victimes du raid étaient des civils, dont de nombreux enfants, qui ont eu la gorge tranchée ou ont été démembrés. Cet acte de barbarie a été perpétré dans la meilleure tradition des massacres commis par les «chulavitas», bandes criminelles qui défendaient les idées du Parti conservateur à l'époque de «La Violencia», en Colombie entre 1936 et 1948.

Photo Jesús Abad Colorado, El Tiempo

Le paramilitaire Jorge Luis Salgado, alias "Kiko", du «Bloque Héroes de Tolová», actuellement en prison, a raconté au Bureau du procureur général ce qui s'est passé ce soir-là : «(...) j'ai vu qu'il y avait une femme morte sur le sol (...) soudain, ils ont signalé aux commandants qu'il y avait des enfants à l'intérieur de la maison (...). Je crois qu'ils étaient sous le lit (...) ils ont été emmenés de là dans la cour de la maison (...) quelqu'un a demandé au commandant ce qu'on allait faire avec ces enfants et on est arrivés à la conclusion que ces derniers seraient une menace à l'avenir, et on a dit textuellement qu'en grandissant ils deviendraient des guérilleros (...) pour cela on a donné l'ordre de les exécuter en silence (...) à ce moment leur père est arrivé tenant une machette dans sa main (...) les petits ont crié «Papa!» (...) il leur a dit qu'il ne se passerait rien et a supplié les commandants de bien vouloir ne pas tuer les enfants (...) il s'est ensuite mis à genoux les mains sur la nuque (...) les enfants ont couru vers lui (...) et c'est alors que le père, conscient de ce qui allait arriver, a dit aux enfants qu'ils allaient faire un long voyage et que probablement ils n'en reviendraient pas (...) la petite fille est alors allée chercher dans un sac de plastique des vêtements pour enfants et en les lui remettant a fait un geste d'adieu de la main (...)»

L'opération conjointe a duré encore trois jours, c'est-à-dire presque jusqu'à la date où le scandale du massacre a été annoncé par les médias du monde entier.

De son côté, le général Carlos Alberto Ospina, commandant des forces armées, qui est placé directement sous les ordres du président de la République, a essayé de faire croire aux médias, cartes en main, que les militaires, selon les coordonnées au moment du massacre, étaient loin du lieu où celui-ci a été commis. Or on a établi qu'un officier avait donné l'ordre de modifier les coordonnées de l'emplacement de l'armée au moment de l'opération. Et, comme si cela ne suffisait pas, le président Uribe lui-même, au lieu de condamner le massacre, de demander des clarifications sur les faits et de chercher à trouver et punir les auteurs, a accusé la communauté de San José de Apartadó de refuser aux militaires et aux policiers l'entrée dans la région.

Saisie de méfiance, la «Communauté de Paix de San José de Apartadó», a refusé de parler avec les représentants de la justice. Les procureurs et les enquêteurs ont donc commencé à chercher des preuves de tous les côtés, et, il y a deux ans, le Bureau du procureur général, dans un acte inhabituel et surprenant, a convoqué pour interrogatoire 60 militaires de la 17e Brigade qui avaient été impliqués dans les faits, pour essayer de briser le pacte de silence qui semblait exister entre eux.

Les organismes de justice ne savaient pas quoi faire : il était clair que le massacre avait été perpétré conjointement par des militaires et des paramilitaires, mais ils ne savaient pas par où commencer, et la «Communauté de Paix» refusait de parler. C'est grâce au témoignage de "Melaza" qu’ ils ont pu commencer à démêler l'écheveau.

À la fin de 2007, cette histoire a pris une tournure définitive, "Melaza" ayant été capturé dans le cadre de l'enquête qui a suivi la mort de Carlos Castaño (chef paramilitaire assassiné par ordre des autres chefs paramilitaires).

Le témoignage de "Melaza" a, dès le début, incriminé le capitaine Armando Gordillo relativement au massacre. À son tour, ce dernier a déclaré que ses supérieurs étaient impliqués. En novembre 2007, il a déclaré textuellement ce qui suit : «J'ai rencontré mon général Fandiño à un appartement de la rue 106 (Bogotá). Il m'a montré la déclaration du surnommé "Melaza" et a dit qu'on m'appellerait, très probablement, pour un interrogatoire. Il m'a dit que je ne devais jamais dire que les militaires allaient avec des "guides civils armés" (c'est ainsi qu'il avait appelé les paramilitaires), ou avec d'autres personnes que des soldats, qu'il y avait déjà des déclarations de deux informateurs des FARC, qui avaient dit que ces personnes avaient été tuées par le Front 58 des FARC.

Pour cacher la vérité, les commandants de l'armée ont donné l'ordre à l'un de leurs subordonnés de mentir à la justice colombienne, mais il est clair que les commandants de l'armée n'agissent pas de leur propre chef mais obéissent à des ordres directs du président dans la conduite de la guerre.

C'est pour cela qu'aujourd'hui, dix militaires sont appelés à comparaître à un procès, entre autres le colonel Espinoza et le major Castaño. Le procureur Mario Iguarán a annoncé que l'on fera une enquête sur le général Héctor Fandiño, qui était alors commandant de la Brigade.

Au moins six des paramilitaires qui ont participé au massacre sont morts. Le surnommé "44", qui connaissait des éléments-clé de ce qui s'est passé, a été tué à Valencia, Córdoba, l'an dernier. «Mélasse» et «Kiko» sont fortement gardés en prison pour les menaces qu’ils ont reçu. Le procès se poursuit.

Voir le reportage de Hollman Morris, La Masacre de San Jose de Apartadó (Espagnol, sous-titres anglais), ci-dessous vers la fin de la version espagnole

Source : Cuatro años de la masacre de San José de Apartadó: Terror y muerte de un estado colombiano cumplice
Article original publié le 13/4/2009

Sur l’auteure Cette traduction est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner l’auteure et la source.

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Cuatro años de la masacre de San José de Apartadó : Terror y muerte de un estado colombiano cumplice

AUTOR: Adriana PETRO

En febrero de 2005, poco después de la reelección presidente colombiano Álvaro Uribe Vélez, la masacre de San José de Apartadó, como ninguno otro hecho de terror cometido por los paramilitares ha logrado establecer claramente la complicidad del Ejército colombiano con el accionar paramilitar que obedeciendo a la tenebrosa e imperante concepción del fin justifica los medios en la lucha anti-subversión implantada por el gobierno Uribe , han sembrado en los últimos diez anos el muerte y terror en todo el territorio nacional.

Cuando se dice como ningún otro hecho de ninguna forma significa el único, ya que son múltiples las masacres, los asesinatos selectivos, los desplazamientos forzosazos y las desapariciones, que desde la administración de Álvaro Uribe Vélez, primero como gobernador de Antioquia y luego como presidente de Colombia se han cometido a nombre del pensamiento uribiano anti-guerrilla.

Y es que para Uribe Vélez, parece no existir sino un solo enemigo la guerrilla colombiana llámese FARC, ELN, EPL ... y contra ella ha enfilado casi todos los procederes desde su administración. Sin embargo, la realidad esta superando al maestro, la justificación y el engaño no se mantienen de forma permanente y es como ahora uno de los principales medios investigativos de Colombia la revista SEMANA, ha publicado el extenso reportaje sobre la masacre de San José de Apartadó donde se pueden leer los testimonios, que hacen parte del proceso que lleva aun la Fiscalía, del capitán del Ejercito Armando Gordillo y los hechos sangrientos de la llamada operación 'Fénix', programada por la Brigada XVII de Urabá, que generó uno de los episodios más sangrientos de la guerra en Colombia: la masacre de Mulatos y La Resbalosa.

Gordillo dice que cuando llegó a Nueva Antioquia sus superiores del Batallón Vélez, el teniente coronel Orlando Espinoza y el mayor José Fernando Castaño, tenían todo coordinado con los paramilitares del Héroes de Tolová. Este grupo iba guiado por un paramilitar recién desmovilizado conocido como 'Melaza', viejo conocido de los militares, asiduo visitante de la Brigada XVII.

Los superiores de Gordillo le asignaron un grupo paramilitar coordinado por alias '44'. Los acontecimientos que siguieron muestran que la operación tenía el sello de la venganza contra el accionar guerrillero en la zona. Las víctimas de la incursión iban a ser civiles, varios de ellos niños, que morirían degollados y descuartizados, en un acto de barbarie al mejor estilo de las matanzas de 'chulavitas' (bandas criminales defensoras de ideas conservadoras de la época de "La Violencia", en Colombia, en los anos 1936-1948).

Jorge Luis Salgado, alias 'Kiko', paramilitar del Bloque Héroes de Tolová, ahora en prisión, la contó a la Procuraduría lo que ocurrió esa tarde: "…vi que había una mujer muerta en el piso… de repente reportaron a los comandantes de unos niños que estaban adentro de la casa… creo que estaban debajo de la cama… fueron sacados de allí al patio… se le preguntó al comandante que qué se hacía con estos niños y llegaron a la conclusión de que serían una amenaza en el futuro diciendo textualmente que ellos crecían y se volverían guerrilleros… por ese motivo se ordenó ejecutarlos en silencio… fue cuando en esos instantes apareció el papá de ellos, con una rula en la mano… los peladitos gritaron ¡papá!... él les decía que no iba a pasar nada y les suplicó a los comandantes que por favor no fueran a matar a los niños… entonces él se arrodilla con las manos en la nuca… los niños corrieron hacia él… y es cuando el papá, ya consciente de lo que iba a suceder, le dice al niño que ellos iban a hacer un viaje largo y que posiblemente no iban a regresar… entonces la niña le busca al niño una ropita en un taleguito, y se lo entrega diciendo adiós con la mano…".

La operación conjunta siguió, sin embargo, tres días más. Prácticamente hasta cuando el escándalo de la masacre ya estaba en la prensa de todo el mundo.

De otro lado, el comandante de las Fuerzas Armadas, general Carlos Alberto Ospina, que obedece órdenes directas del Presidente de la Republica, se esforzó en explicar a través de los medios de comunicación, con mapas en la mano, que las coordenadas de ubicación de los militares demostraban que estaban lejos de la zona de los hechos. Se ha conocido que un oficial había ordenado alterar la ubicación desde el mismo momento en que se desarrolló la operación. Como si fuera poco, el propio Presidente Uribe, antes que lamentar la masacre e instar porque se aclarara los hechos y se culpara a sus autores, salió a enjuiciar a la comunidad de San José de Apartadó, por su negativa a la presencia de militares y policías en la zona.

Como la "Comunidad de Paz de San José de Apartadó", embargada por la desconfianza, no quiso hablar con la justicia, los fiscales y los investigadores de la Procuraduría General empezaron a arañar evidencias de un lado y de otro. Hace dos años la Fiscalía, en un acto inusual y hasta insólito, llamó a indagatoria a 60 militares de la Brigada XVII que habrían participado en los hechos, para intentar romper el pacto de silencio que, al parecer, se había hecho.

La justicia estaba en la encrucijada de que era evidente que la masacre había sido acto de militares y paramilitares, pero no había por dónde empezar, pues la Comunidad de Paz se negaba a hablar. Vino a ser el testimonio de 'Melaza' el que empezó a desenredar la madeja.

A finales de 2007 la historia toma un giro definitivo. 'Melaza' había sido capturado dentro de la investigación que se seguía por la muerte de Carlos Castaño, (líder paramilitar asesinado por orden de los otros jefes paramilitares.)

El testimonio de 'Melaza' incriminó desde el primer momento al capitán Armando Gordillo, y éste a su vez ha involucrado a sus superiores, pues dice textualmente: en noviembre de 2007 "me encontré con mi general Fandiño en un apartamento de la calle 106 (Bogotá-Colombia). Me mostró la declaración de alias 'Melaza' y dijo que lo más probable era que me llamaran a indagatoria. Me dijo que en ningún momento debía decir que iban "guías civiles con armamento" (así llamó a los paramilitares), ni otro personal diferente a soldados, que ya había declaraciones de dos informantes de las FARC que habían dicho que a esa gente la habían matado los del frente 58 de las FARC.

Todo en un esfuerzo de los comandantes del Ejército para encubrir los hechos y ocultar la verdad, ordenándole a un subalterno que le mienta a la justicia colombiana, pero es claro que los comandantes del Ejercito no actúan por propia, que obedecen ordenes directas del Presidente en la conducción de la guerra.

Por eso hoy 10 militares están llamados a juicio, entre ellos el coronel Espinosa y el mayor Castaño. El fiscal Mario Iguarán anunció que también que se investigará al general Héctor Fandiño, el comandante de la Brigada en aquel entonces.

Por lo menos seis de los paramilitares que participaron en la masacre han muerto. Alias '44', quien conocía piezas clave de lo que ocurrió, fue asesinado en Valencia, Córdoba, el año pasado. 'Melaza' y 'Kiko' están fuertemente custodiados en la cárcel, por las amenazas que han sufrido. El proceso aún continua.

La Masacre de San Jose de Apartadó

English Subtitles.

Serie de TV. Contravía.

Realizado y dirigido por el periodista colombiano Hollman Morris. Narra la masacre de tres niños y sus familias y la posible autoria de èsta por el ejèrcito y los paramilitares.

Part I




Part II





Fuente: la autora
Artículo original publicado el 13 de abril de 2009


Este traducción se puede reproducir libremente a condición de respetar su integridad y mencionar a la autora y la fuente.URL de este artículo en Tlaxcala: http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=7431&lg=es

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