Le résultat d’une démarche arrogante et dédaigneuse de l’exécutif péruvien.
Voila une chronologie qui peut aider à éclaircir les derniers évènements.
- Considère les terres de la forêt amazoniennes, boisées ou non, comme ressources naturelles non renouvelables et donc non privatisables, exploitables seulement sous forme de concessions d’une durée de 60 ans.
- Elle reconnaît le droit des peuples amazoniens à l’usufruit des terres ancestrales sur lesquelles ils habitent ainsi que le droit à être consultés sur l’utilisation de ces terres.
- Un droit de veto leur est concédé et ils peuvent approuver ou rejeter les propositions gouvernementales avec 60% des voix des membres de la communauté concernée.
- Elle reconnaît le droit des peuples amazoniens à l’usufruit des terres ancestrales sur lesquelles ils habitent ainsi que le droit à être consultés sur l’utilisation de ces terres.
- Un droit de veto leur est concédé et ils peuvent approuver ou rejeter les propositions gouvernementales avec 60% des voix des membres de la communauté concernée.
Décembre 2006
Alan Garcia présente au Congrès de la république(1) le projet de la loi 840 (loi de la Selva), qui entre autres propose de modifier la loi 28852, en vigueur :
Dorénavant, les terres non boisées de la forêt amazonienne peuvent être « adjugées en vente » aux privés.
Les réactions des peuples amazoniens ne se sont pas faites attendre, ni celle des investisseurs.
Ces derniers ont tout bonnement commencé à déforester.
Dorénavant, les terres non boisées de la forêt amazonienne peuvent être « adjugées en vente » aux privés.
Les réactions des peuples amazoniens ne se sont pas faites attendre, ni celle des investisseurs.
Ces derniers ont tout bonnement commencé à déforester.
Si l’on rajoute les facteurs contextuels comme la corruption des fonctionnaires, l’absence de cadastre, la non reconnaissance officielle des territoires ancestraux des communautés natives et le processus inachevé de reconnaissance et titularisation des terres au bénéfice des communautés indiennes, on obtient une situation inextricable et très tendue.
Juin 2007
Un protocole conduisant vers un TLC est signé entre les EEUU et le Pérou.
L’exécutif demande alors l’accord du congrès pour légiférer par décret afin d’adapter certaines lois au TLC et éviter ainsi les discussions avec les parlementaires dont le gouvernement ne possède pas la majorité :
102 décrets législatifs sont ainsi produits en 180 jours, une performance…
Parmi ces décrets, une dizaine altèrent les droits des peuples indiens (994, 1015, 1064, 1079, 1081, etc…)
L’exécutif demande alors l’accord du congrès pour légiférer par décret afin d’adapter certaines lois au TLC et éviter ainsi les discussions avec les parlementaires dont le gouvernement ne possède pas la majorité :
102 décrets législatifs sont ainsi produits en 180 jours, une performance…
Parmi ces décrets, une dizaine altèrent les droits des peuples indiens (994, 1015, 1064, 1079, 1081, etc…)
Depuis lors commence un bras de fer.
Les premiers mois de 2008 :
Le gouvernement et les représentants des peuples amazoniens menés par l’AIDESEP(2) , s’affrontent.
Le gouvernement, à ce moment là, traverse une crise liée à une grosse affaire de corruption touchant au plus haut niveau de l’exécutif.
En Juin, les indiens menacent de couper routes, rivières et d’occuper les centres de distribution de gaz qui alimentent la côte.
Ces menaces sont mises à exécution en Juillet.
Le gouvernement envoie 1500 policiers dans la zone du conflit.
En Août, le gouvernement, affaibli par des manifestations à la capitale et des confrontations musclées sur la route Fernando Belaunde véritable cordon ombilical reliant la côte à la jungle (et qui approvisionne Lima de tous les produits et personnes qu’elle nécessite pour sa survie), accepte des négociations et fait la promesse de revoir les décrets litigieux. Ces affrontements laissent des dizaines de blessés.
Et les promesses ne sont pas tenues.Le gouvernement, à ce moment là, traverse une crise liée à une grosse affaire de corruption touchant au plus haut niveau de l’exécutif.
En Juin, les indiens menacent de couper routes, rivières et d’occuper les centres de distribution de gaz qui alimentent la côte.
Ces menaces sont mises à exécution en Juillet.
Le gouvernement envoie 1500 policiers dans la zone du conflit.
En Août, le gouvernement, affaibli par des manifestations à la capitale et des confrontations musclées sur la route Fernando Belaunde véritable cordon ombilical reliant la côte à la jungle (et qui approvisionne Lima de tous les produits et personnes qu’elle nécessite pour sa survie), accepte des négociations et fait la promesse de revoir les décrets litigieux. Ces affrontements laissent des dizaines de blessés.
Décembre 2008.
Le gouvernement de Del Castillo démissionne pour corruption, entre autres, pour avoir privilégié quelques concessions pétrolières dans la jungle.
Le gouvernement de Yehude Simon prend le relais du dossier amazonien sans plus d’efficacité et les protestations recommencent.
Alan Garcia traite les indiens de citoyens de deuxième classe, primitifs et irrationnels.
Le gouvernement de Yehude Simon prend le relais du dossier amazonien sans plus d’efficacité et les protestations recommencent.
Alan Garcia traite les indiens de citoyens de deuxième classe, primitifs et irrationnels.
Début 2009
La route Fernando Belaunde est à nouveau coupée, et ce jusqu’au 5 Juin où sont envoyés sur les lieux une cinquantaine de policiers non préparés à affronter les centaines de personnes frustrées par toutes les promesses non tenues, déterminées à batailler pour leurs droits, et, qui sont là, sans ressources, affaiblis par 58 jours passés à la belle étoile en ce début d’hiver.
Le 5 Juin 2009
14 autres policiers qui gardaient une station de pompage sont morts dans une embuscade de représailles provoquée par une rumeur propagée par des radios locales :« Il y a des centaines de morts à Bagua, un génocide est en cours…etc.. »
Pour l’instant aucune preuve concernant « des corps jetés dans la rivière par la police », malgré des recherches effectuées par des connaisseurs du « comportement de la rivière ».
Aujourd’hui, le gouvernement a obtenu du Congrès, l’annulation des deux principaux décrets et promis de revoir les huit autres très prochainement.
Les barrages ont été levés mais les représentants du mouvement indien restent vigilants quant à la suite donnée à leurs revendications.
Alberto Pizango, leader du mouvement a trouvé asile au Nicaragua.
Le premier ministre Simon apparaît dans les journaux embrassant les représentants des indiens venus négocier le « cesser le feu » à la capitale.
Les barrages ont été levés mais les représentants du mouvement indien restent vigilants quant à la suite donnée à leurs revendications.
Alberto Pizango, leader du mouvement a trouvé asile au Nicaragua.
Le premier ministre Simon apparaît dans les journaux embrassant les représentants des indiens venus négocier le « cesser le feu » à la capitale.
Les peuples amazoniens vont-ils obtenir ce qu’ils demandent ?
1 Pour gouverner plus facilement, Fujimori en Avril 1992, élimine le système bicaméral et instaure en 1993 le système d’une seule chambre appelé Congrès.
2 Asociación interétnica de desarrollo de la selva peruana (represente 1350 communautées indiennes)
Lima, 19 de Juin 2009
Luis E. García
Coordinador de país, Perú
Médicos delMundo
* * *
Les dirigeants indigènes de l’Amazonie péruvienne sont-ils des terroristes ?
C’est du moins ce qui ressort des propos du gouvernement du Pérou suite aux graves événements du 5 juin qui ont eu lieu près de la localité de Bagua faisant plusieurs dizaines de morts, tant indiens que policiers, ainsi que des centaines de blessés et de disparus.
Comment a-t-on pu en arriver là ? Pourquoi de tels affrontements entre policiers et indiens ?
En juin 2008, sans consultation ni participation des organisations indiennes, le Président Alan Garcia a signé plusieurs décrets permettant la privatisation des ressources naturelles de l’Amazonie (1), contrevenant à la Législation Internationale sur les Droits des Peuples indigènes (convention 169 de la OIT et Déclaration Universelle des Droits des Peuples Indigènes ratifiée en septembre 2007).
Malgré le fait que ces décrets furent déclarés anticonstitutionnels par le Tribunal Constitucional, la Defensora del Pueblo et la Comision de Pueblos, Ecologia y Ambiente (2), le Gouvernement péruvien s’obstina à les maintenir, provoquant la colère des peuples indigènes. Ceux-ci commencèrent à couper les routes à partir d’avril dernier pour exprimer leur désaccord total avec ces décrets baptisés « anti-amazoniens ».
Le Gouvernement répondit en déclarant l’Etat d’Urgence…(3)
Dans sa lettre du mois de mai dirigée au Président péruvien, la Conférence des Evêques d’Amazonie dénonce à son tour les intentions de privatisation de l’Amazonie, de destruction des forêts et demande la dérogation de ces décrets en vue de chercher un modèle de développement alternatif, intégral et solidaire. (4)
Malgré toutes ces pressions et ces manifestations qui ne faiblirent pas au cours de ces derniers mois, le Président Alan Garcia refuse de faire marche arrière. Il considère, parlant des indiens, que « Ces gens-là ne sont pas de première classe. Comment peuvent 400.000 indiens dirent à 28 millions de péruviens : Vous n’avez pas le droit de venir ici... Celui qui pense de cette manière veut nous emmener vers l’irrationalité, le retour en arrière primitif, dans le passé». (5)
A l’aube du 5 juin, malgré l’avertissement lancé par les Nations-unies 3 jours plutôt (6), Alan Garcia fait envoyer les commandos de Police pour « casser » les barrages que les indiens ont dressés sur la route de Bagua. D’après de nombreux témoignages (7), au lieu dit « La curva del diablo », la Police ouvre le feu sur la foule de manifestants. Fous de colère, les indigènes des « piquetes » voisins ripostent en force et s’en suit une effroyable bataille entre policiers et indiens…
Qui sont les responsables de ces événements ? Ces jeunes policiers qui obéissent aux ordres ? Les indiens fous de douleurs à voir succomber les leurs ? Ou ceux qui donnent les ordres pour que de telles tragédies se produisent ?
Au lendemain du drame, le Gouvernement attaque en force les organisations indigènes et leurs sympathisants en les culpabilisant du drame. D’après certains medias, il s’agit d’un plan prémédité, d’un génocide de policiers : ils annoncent une vingtaine de policiers tués ainsi que 3 indiens (les chiffres officiels font état finalement de 23 policiers et 9 indiens tués). Les témoignages recueillis auprès des manifestants diffèrent totalement : certains font part d’un vrai carnage avec plus de cent morts dont la Police aurait fait disparaitre les corps dans le Rio Marañón. Difficile à vérifier mais les témoignages sont poignants…
Dans la semaine qui suit, les arrestations vont bon train. Le représentant indigène Alberto Pizango, responsable de l’Organisation AIDESEP se voit poursuivi et se refugie à l’Ambassade du Nicaragua ou il reçoit asile. Le Justice demande la confiscation de tous ses biens et prévoit prochainement son extradition. Un mandat d’amené est délivré contre d’autres dirigeants indigènes qui sont accusés par la fiscal Silvia Sack d’avoir, lors de leur conférence de presse du 15 mai, « fait l’éloge d’activités contraires à la Loi et d’inciter ainsi de façon subliminale à la réalisation d’actions violentes pour que leurs réclamations soient entendues et acceptées » (8).
Les ONGs et les personnes qui ont appuyé les organisations indigènes dans leurs revendications sont également poursuivies ou reçoivent des menaces et des citations à comparaitre devant la Justice. Certains racontent comment ils ont été battus et vu leur téléphone GSM et leur appareil photo détruits.
Les Parlementaires qui ont fait la grève de la faim en solidarité avec les peuples indigènes sont tout simplement suspendus de leurs fonctions…
Ou est l’Etat de Droit ? Ou est la séparation des pouvoirs ? Peut-on encore parler de démocratie quand la liberté d’expression est taxée de terrorisme ? (9)
Comme le faisait remarquer récemment l’écrivain Eduardo Galeano (10) : Sont-ils coupables les paysans d'Atenco au Mexique, ou les indigènes mapuches du Chili, ou les Kelchies du Guatemala, ou les paysans sans terre du Brésil, tous accusés de terrorisme pour défendre leur droit à la terre ? Si la terre est sacrée - même si la loi ne le dit pas -, ceux qui la défendent ne sont-ils pas sacrés aussi ?
Dans le Monde ont lieu de nombreuses manifestions dénonçant les tristes événements de Bagua (11). De l’Amazonie aux Andes péruvienne, les indiens et les paysans continuent courageusement leur lutte. On sent à la fois chez eux la crainte de la répression mais aussi leur détermination pour sauver l’Amazonie. D’autres part d’importantes mobilisations de soutien se déroulent dans de nombreuses villes du pays, regroupant non seulement indiens et paysans, mais aussi des commerçants, des professeurs, des étudiants, des employés, bref, toute une population métissée qui rêve d’un autre futur que l’emprise de grandes multinationales. Comme me le disait la dirigeante Casilda Gimenez Carrasco au barrage routier du km 34 - Commauté Nuevo San Juan de la Libertad - sur la route de Yurimaguas : « Nous ne voulons pas terminer comme des esclaves pour des grandes sociétés qui nous donneront juste quelques dollars mais qui détruiront nos communautés, nos rivières et nos forêts. Nous voulons nous même décider de ce qui est bien pour nous. »
Eric Dechamp
Tarapoto – Juin 2009
Sources :
1) Décrets 994, 1020, 1064, 1080, 1089 et 1090 qui permettent la vente de terre, l’exploitation pétrolière, minière, la déforestation et les grandes monocultures transgéniques.
2) Inconstitucionalidad : http://www.tc.gob.pe/
Informe sobre los hechos y aspectos vulneratorios de los decretos legislativos 1090 et 1064
Comisión de Pueblos Andinos, Amazónicos, Afroperuanos, Medio Ambiente y Ecología
http://www.dar.org.pe/Thayarimail/UserFiles/hechos,analisisymovilesdeldl1090.pdf
3) Cronología de una matanza anunciada :
http://enlacenacional.com/2009/06/06/cronologia-de-una-matanza-anunciada/
4)http://www.fidh.org/IMG/pdf/PRONUNCIAMIENTO_DE_LOS_OBISPOS_DE_LA_AMAZONIA_v_final_07-05-2009_.pdf
5) Paroles d’Alan Garcia : Les indiens ne sont pas des citoyens de première classe : http://www.youtube.com/watch?v=yjzxl1lBswc
6) Declaración de la Presidenta del Foro Permanente de las Naciones Unidas para las Cuestiones Indígenas (UNPFII) - Victoria Tauli Corpuz – 02/06/2009
http://www.un.org/esa/socdev/unpfii/es/
7) Testimonios : http://www.servindi.org/actualidad/12552
8) Journal “La República” du samedi 13/06/09
9) Les pays européens ne sont pas non plus à l’abri de ce genre de dérives. Il suffit de regarder en Belgique l’affaire DHKP-C pour s’en convaincre.
(10) Eduardo Galeano:
http://www.michelcollon.info/index.php?option=com_content&view=article&id=2067:excusez-moi-de-vous-deranger&catid=6:articles&Itemid=11
(11) Rechazos en el Mundo a lo ocurrido en el Perú: http://www.argenpress.info/2009/06/el-mundo-condena-el-genocidio-en-el.html
Manifiesto de Bagua : http://www.alminuto.com.bo/content/manifiesto-de-bagua
Comment a-t-on pu en arriver là ? Pourquoi de tels affrontements entre policiers et indiens ?
Malgré le fait que ces décrets furent déclarés anticonstitutionnels par le Tribunal Constitucional, la Defensora del Pueblo et la Comision de Pueblos, Ecologia y Ambiente (2), le Gouvernement péruvien s’obstina à les maintenir, provoquant la colère des peuples indigènes. Ceux-ci commencèrent à couper les routes à partir d’avril dernier pour exprimer leur désaccord total avec ces décrets baptisés « anti-amazoniens ».
Le Gouvernement répondit en déclarant l’Etat d’Urgence…(3)
Dans sa lettre du mois de mai dirigée au Président péruvien, la Conférence des Evêques d’Amazonie dénonce à son tour les intentions de privatisation de l’Amazonie, de destruction des forêts et demande la dérogation de ces décrets en vue de chercher un modèle de développement alternatif, intégral et solidaire. (4)
Malgré toutes ces pressions et ces manifestations qui ne faiblirent pas au cours de ces derniers mois, le Président Alan Garcia refuse de faire marche arrière. Il considère, parlant des indiens, que « Ces gens-là ne sont pas de première classe. Comment peuvent 400.000 indiens dirent à 28 millions de péruviens : Vous n’avez pas le droit de venir ici... Celui qui pense de cette manière veut nous emmener vers l’irrationalité, le retour en arrière primitif, dans le passé». (5)
A l’aube du 5 juin, malgré l’avertissement lancé par les Nations-unies 3 jours plutôt (6), Alan Garcia fait envoyer les commandos de Police pour « casser » les barrages que les indiens ont dressés sur la route de Bagua. D’après de nombreux témoignages (7), au lieu dit « La curva del diablo », la Police ouvre le feu sur la foule de manifestants. Fous de colère, les indigènes des « piquetes » voisins ripostent en force et s’en suit une effroyable bataille entre policiers et indiens…
Qui sont les responsables de ces événements ? Ces jeunes policiers qui obéissent aux ordres ? Les indiens fous de douleurs à voir succomber les leurs ? Ou ceux qui donnent les ordres pour que de telles tragédies se produisent ?
Dans la semaine qui suit, les arrestations vont bon train. Le représentant indigène Alberto Pizango, responsable de l’Organisation AIDESEP se voit poursuivi et se refugie à l’Ambassade du Nicaragua ou il reçoit asile. Le Justice demande la confiscation de tous ses biens et prévoit prochainement son extradition. Un mandat d’amené est délivré contre d’autres dirigeants indigènes qui sont accusés par la fiscal Silvia Sack d’avoir, lors de leur conférence de presse du 15 mai, « fait l’éloge d’activités contraires à la Loi et d’inciter ainsi de façon subliminale à la réalisation d’actions violentes pour que leurs réclamations soient entendues et acceptées » (8).
Les ONGs et les personnes qui ont appuyé les organisations indigènes dans leurs revendications sont également poursuivies ou reçoivent des menaces et des citations à comparaitre devant la Justice. Certains racontent comment ils ont été battus et vu leur téléphone GSM et leur appareil photo détruits.
Les Parlementaires qui ont fait la grève de la faim en solidarité avec les peuples indigènes sont tout simplement suspendus de leurs fonctions…
Ou est l’Etat de Droit ? Ou est la séparation des pouvoirs ? Peut-on encore parler de démocratie quand la liberté d’expression est taxée de terrorisme ? (9)
Comme le faisait remarquer récemment l’écrivain Eduardo Galeano (10) : Sont-ils coupables les paysans d'Atenco au Mexique, ou les indigènes mapuches du Chili, ou les Kelchies du Guatemala, ou les paysans sans terre du Brésil, tous accusés de terrorisme pour défendre leur droit à la terre ? Si la terre est sacrée - même si la loi ne le dit pas -, ceux qui la défendent ne sont-ils pas sacrés aussi ?
Eric Dechamp
Tarapoto – Juin 2009
Sources :
1) Décrets 994, 1020, 1064, 1080, 1089 et 1090 qui permettent la vente de terre, l’exploitation pétrolière, minière, la déforestation et les grandes monocultures transgéniques.
2) Inconstitucionalidad : http://www.tc.gob.pe/
Informe sobre los hechos y aspectos vulneratorios de los decretos legislativos 1090 et 1064
Comisión de Pueblos Andinos, Amazónicos, Afroperuanos, Medio Ambiente y Ecología
http://www.dar.org.pe/Thayarimail/UserFiles/hechos,analisisymovilesdeldl1090.pdf
3) Cronología de una matanza anunciada :
http://enlacenacional.com/2009/06/06/cronologia-de-una-matanza-anunciada/
4)http://www.fidh.org/IMG/pdf/PRONUNCIAMIENTO_DE_LOS_OBISPOS_DE_LA_AMAZONIA_v_final_07-05-2009_.pdf
5) Paroles d’Alan Garcia : Les indiens ne sont pas des citoyens de première classe : http://www.youtube.com/watch?v=yjzxl1lBswc
6) Declaración de la Presidenta del Foro Permanente de las Naciones Unidas para las Cuestiones Indígenas (UNPFII) - Victoria Tauli Corpuz – 02/06/2009
http://www.un.org/esa/socdev/unpfii/es/
7) Testimonios : http://www.servindi.org/actualidad/12552
8) Journal “La República” du samedi 13/06/09
9) Les pays européens ne sont pas non plus à l’abri de ce genre de dérives. Il suffit de regarder en Belgique l’affaire DHKP-C pour s’en convaincre.
(10) Eduardo Galeano:
http://www.michelcollon.info/index.php?option=com_content&view=article&id=2067:excusez-moi-de-vous-deranger&catid=6:articles&Itemid=11
(11) Rechazos en el Mundo a lo ocurrido en el Perú: http://www.argenpress.info/2009/06/el-mundo-condena-el-genocidio-en-el.html
Manifiesto de Bagua : http://www.alminuto.com.bo/content/manifiesto-de-bagua
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