Voici la flamme, le flambeau, le feu de Prométhée : León Felipe, Poète.
Aujourd'hui sa voix vibrerait par la Palestine et pour tous les êtres qui souffrent sur cette Terre.
Cristina Castello
León Felipe
(Espagne, 1884- Mexique, 1968)
« Toute la lumière de l'univers, le divin, le poétique, ce que nous recherchons, nous le verrons par la fenêtre des larmes... »
(Extrait)
(De « Le Serf »)
León Felipe

Christ
Tu es venu pour glorifier les larmes...
non pour les sécher
Tu es venu pour ouvrir les blessures
non pour les fermer
Tu es venu pour allumer les brasiers
non pour les éteindre
Tu es venu dire :
Que coulent les pleurs,
le sang
et le feu
comme l'eau.
« Mais Pourquoi L’espagnol Parle-T-Il Si Fort ? »
Ce ton si élevé de l’espagnol est un défaut, un vieux défaut déjà, de race. Vieux et incurable. C’est une maladie chronique. Nous, les Espagnols, nous avons la gorge irritée, la gorge à vif. Nous parlons à cri blessé et nous sommes désaccordés pour toujours, pour toujours parce que trois fois, trois fois, trois fois nous avons dû nous égosiller dans l’histoire jusqu’à nous déchirer le larynx. La première fois, c’est quand nous avons découvert ce continent et qu’il a fallu que nous criions sans aucune mesure : Terre ! Terre ! Terre ! Il fallait crier ce mot pour qu’il résonne plus que la mer et qu’il arrive aux oreilles des hommes qui étaient restés sur l’autre rive. Nous venions de découvrir un nouveau monde, un monde ayant d’autres dimensions auquel, cinq siècles plus tard, dans le grand naufrage de l’Europe, devait s’accrocher l’espérance de l’homme. Il y avait des motifs pour parler fort ! Il y avait des motifs pour crier ! La deuxième fois c’est quand est arrivé dans le monde, grotesquement vêtu avec une lance brisée et une visière de papier, ce fantôme saugrenu de la Manche, lançant au vent démesurément ce mot de lumière oublié par les hommes : Justice ! Justice ! Justice ! Il y avait aussi des motifs pour crier ! Il y avait aussi des motifs pour parler fort ! L’autre cri est plus récent. Moi, j’ai fait partie du chœur. J’ai encore la voix sombre de l’enrouement. C’est celui que nous avons crié sur la colline de Madrid, en 1936, pour prévenir le troupeau, pour inciter les bergers à la révolte, pour réveiller le monde : Eh ! Au loup ! Au loup ! Au loup !
Celui qui a dit terre et celui qui a dit justice, c’est le même Espagnol qui criait il y a six mois seulement, de la colline de Madrid, aux pasteurs : Eh ! Au loup !
Personne ne l’a entendu. Les vieux maîtres bergers du monde qui écrivent l’histoire selon leur caprice, ont fermé tous les volets, ils ont fait les sourds, ils se sont bouchés les oreilles avec du ciment et maintenant encore ils ne font que demander comme des pédants : Mais pourquoi l’Espagnol parle-t-il si fort ?
Cependant, l’Espagnol ne parle pas fort. Je l’ai déjà dit. Je le répèterai de nouveau: l’Espagnol parle au niveau exact de l’homme et celui qui pense qu’il parle trop fort c’est parce qu’il écoute du fond d’un puits.
Traduit de l’espagnol par Clémence Loonis
La République espagnole

Ainsi va ma vie, pierre,
tout comme toi, petite pierre,
comme toi, pierre légère,
comme toi,
un chant qui vole sous les roues
par les chemins et les ruelles.
Tout comme toi, caillou infime,
comme toi, caillou des routes,
comme toi,
qui, les jours de tourmente, t'enfonces sous terre
et qui, ensuite, scintille sous les sabots et sous les roues.
Tout comme toi, petite pierre,
comme toi,
qui ne seras jamais la pierre d'un Hôtel de Ville,
ni la pierre d'un Tribunal,
ni la pierre d'un Palais,
ni la pierre d'une Église.
Tout comme toi, pierre libre,
comme toi,
qui va de ci de là,
comme toi,
qui, peut-être, n'est faite que pour une fronde,
comme toi,
petite pierre, pierre légère.
« Auschwitz À tous les Juifs du monde, mes amis, mes frères »
Ces poètes de l'enfer,
Dante, Blake, Rimbaud…
Qu'ils parlent moins haut…
Qu'ils jouent moins haut…
Qu'ils se taisent !
Aujourd'hui
N'importe quel habitant de la terre
En sait beaucoup plus sur l'enfer
Que ces trois poètes ensemble.
Oui, je sais que Dante joue très bien du violon,
Ah, quel grand virtuose !
Mais qu'il n'ait pas de prétention
Avec ses merveilleux tercets,
Ses hendécasyllabes parfaits,
D'effrayer cet enfant juif,
Là, arraché à son père et à sa mère…
Et qui est seul.
Tout seul !
A attendre son tour
Devant les fours crématoires d'Auschwitz.
Dante…tu es descendu aux Enfers,
Ta main dans la main de Virgile
("Grand cicérone", ce Virgile),
Et votre truc, la Divine Comédie,
Ca a été une aventure amusante,
Du tourisme en musique.
Ca, c'est autre chose…autre chose…
Comment t'expliquer ?
C'est que tu manques d'imagination!
Toi…tu manques d'imagination,
Souviens-toi que dans ton "enfer"
Il n'y a pas un seul enfant…
Et celui que tu vois, là,
Il est seul.
Tout seul, sans cicérone…
A attendre que s'ouvrent les portes d'un enfer
Que toi, mon pauvre Florentin !
Tu n'as même pas pu imaginer.
Ca c'est autre chose… Comment te dire ?
Tiens ! C'est un endroit où on ne peut pas jouer du violon.
C'est un lieu où se brisent les cordes
de tous
Les violons du monde.
Vous m'avez bien compris, poètes de l'enfer ?
Virgile, Dante, Blake, Rimbaud…
Parlez moins haut !
Jouez moins haut !… Chut !…
Taisez-vous !
Moi aussi je suis un grand violoniste…
Et j'ai joué en enfer, bien souvent…
Mais ici et maintenant,
Je brise mon violon…et je me tais.
* * *
Textos y obras de arte seleccionados por Cristina Castello
Aquí la llama, la antorcha, el fuego prometeico: León Felipe, Poeta.
Hoy su voz vibraría por Palestina y por todos los seres que sufren en esta Tierra.
Cristina Castello
León Felipe
(Tábara –Zamora- España 1884 /México -1968)
«.. Marinero...tú tienes una estrella en el bolsillo. Enciende con tu mano la nueva música del mundo, el himno venidero de los hombres....»
Deshaced ese verso...

Durant la Guerre Civile Espagnole León Felipe écrit une poésie déchirée et lucide
Deshaced ese verso,
Quitadle los caireles de la rima,
el metro, la cadencia
y hasta la idea misma.
Aventad las palabras,
y si después queda algo todavía,
eso
será la poesía.
Poesía...
Poesía...
tristeza honda y ambición del alma
¡cuándo te darás a todos... a todos,
al príncipe y al paria,
a todos...
sin ritmo y sin palabra!
El payaso de las bofetadas
(Fragmentos - 1938)
“...Hay un momento en que es preciso determinar bien nuestra posición en este mundo y conocer adónde vamos. Quizás nos hemos perdido. Sabemos que los dioses se duermen. Que a veces es necesario despertarles...y blasfemar, si no responden. ...Porque esto no puede ser eterno. Esta pantomima sangrienta y desgarrada, este truco monstruoso y despiadado que está aquí ahora...¿para qué? ¿qué significa, adónde vamos? ¡Adónde nos lleva todo esto? ¿A la Justicia?
Pero, ¿qué es la Justicia?...¿La Justicia es esto? ¿Un truco de pista, un número de circo, un pim-pam-pum de feria? ¿Un vocablo gracioso, para distraer a los hombres? Respondedme...respondedme...que me conteste alguien. ¡Qué es la Justicia? Silencio...silencio.. ¡Otra vez el silencio! Ultima pregunta: ¿No hay estrellas lejanas¡ ¿El hombre no camina más allá de los gusanos? ¿La gallina se come al gusano, yo me como a la gallina, y mi carne es la vianda del gusano? ¿La Justicia no es más que este mecanismo? ¿O es una mueca cínica y metálica! ¡Ja, ja, ja! Reíos todos! ¡que la Justicia no es más que una risa grotesca! Pero...¡basta ya, que no se ría nadie! ¡Justicia, Justicia, Justicia! Sólo la risa el mundo, abierta y rota como un trueno, le responde. ¡No hay justicia, no hay justicia! Ja, ja, ja. Pero el momento actual de la historia es tan dramático, el sarcasmo tan grande, la broma tan sangrienta y el hombre tan vil....que un día romperá sus andrajos grotescos de farándula, se escapará de la pista, se meterá por la puerta falsa donde la gran asamblea y los mercaderes del mundo dirigen los destinos del hombre...y pedirá la palabra".
Ganarás la luz
(Fragmentos)
"Sabemos que no hay tierra ni estrella prometidas. Lo sabemos, señor, lo sabemos, y seguimos contigo trabajando. sabemos que mil veces y mil veces pararemos de nuevo nuestro carro. Y que mil veces en la tierra, alzaremos de nuevo nuestro tinglado...”
"....Tal vez detrás de aquella nube, hay alguien que trabaja lo mismo que nosotros, y tal vez las estrellas, no son más que ventanas encendidas de una fábrica, donde Dios tiene que repartir una labor, también...."
¡Qué lástima!
¡Qué lástima
que yo no pueda cantar a la usanza
de este tiempo lo mismo que los poetas que hoy cantan!
¡Qué lástima
que yo no pueda entonar con una voz engolada
esas brillantes romanzas
a las glorias de la patria!
¡Qué lástima
que yo no tenga una patria!
Sé que la historia es la misma, la misma siempre, que pasa
desde una tierra a otra tierra, desde una raza
a otra raza,
como pasan
esas tormentas de estío desde esta a aquella comarca.
¡Qué lástima
que yo no tenga comarca,
patria chica, tierra provinciana!
Debí nacer en la entraña
de la estepa castellana
y fui a nacer en un pueblo del que no recuerdo nada;
pasé los días azules de mi infancia en Salamanca,
y mi juventud, una juventud sombría, en la Montaña.
Después... ya no he vuelto a echar el ancla,
y ninguna de estas tierras me levanta
ni me exalta
para poder cantar siempre en la misma tonada
al mismo río que pasa
rodando las mismas aguas,
al mismo cielo, al mismo campo y en la misma casa.
¡Qué lástima
que yo no tenga una casa!
Una casa solariega y blasonada,
una casa
en que guardara,
a más de otras cosas raras,
un sillón viejo de cuero, una mesa apolillada
(que me contaran
viejas historias domésticas como a Francis Jammes y a Ayala)
y el retrato de un mi abuelo que ganara
una batalla.
¡Qué lástima
que yo no tenga un abuelo que ganara
una batalla,
retratado con una mano cruzada
en el pecho, y la otra en el puño de la espada!
Y, ¡qué lástima
que yo no tenga siquiera una espada!
Porque... ¿Qué voy a cantar si no tengo ni una patria,
ni una tierra provinciana,
ni una casa
solariega y blasonada,
ni el retrato de un mi abuelo que ganara
una batalla,
ni un sillón viejo de cuero, ni una mesa, ni una espada?
¡Qué voy a cantar si soy un paria
que apenas tiene una capa!
Sin embargo...
en esta tierra de España
y en un pueblo de la Alcarria
hay una casa
en la que estoy de posada
y donde tengo, prestadas,
una mesa de pino y una silla de paja.
Un libro tengo también. Y todo mi ajuar se halla
en una sala
muy amplia
y muy blanca
que está en la parte más baja
y más fresca de la casa.
Tiene una luz muy clara
esta sala
tan amplia
y tan blanca...
Una luz muy clara
que entra por una ventana
que da a una calle muy ancha.
Y a la luz de esta ventana
vengo todas las mañanas.
Aquí me siento sobre mi silla de paja
y venzo las horas largas
leyendo en mi libro y viendo cómo pasa
la gente a través de la ventana.
Cosas de poca importancia
parecen un libro y el cristal de una ventana
en un pueblo de la Alcarria,
y, sin embargo, le basta
para sentir todo el ritmo de la vida a mi alma.
Que todo el ritmo del mundo por estos cristales pasa
cuando pasan
ese pastor que va detrás de las cabras
con una enorme cayada,
esa mujer agobiada
con una carga
de leña en la espalda,
esos mendigos que vienen arrastrando sus miserias, de Pastrana,
y esa niña que va a la escuela de tan mala gana.
¡Oh, esa niña! Hace un alto en mi ventana
siempre y se queda a los cristales pegada
como si fuera una estampa.
¡Qué gracia
tiene su cara
en el cristal aplastada
con la barbilla sumida y la naricilla chata!
Yo me río mucho mirándola
y la digo que es una niña muy guapa...
Ella entonces me llama
¡tonto!, y se marcha.
¡Pobre niña! Ya no pasa
por esta calle tan ancha
caminando hacia la escuela de muy mala gana,
ni se para
en mi ventana,
ni se queda a los cristales pegada
como si fuera una estampa.
Que un día se puso mala,
muy mala,
y otro día doblaron por ella a muerto las campanas.
Y en una tarde muy clara,
por esta calle tan ancha,
al través de la ventana,
vi cómo se la llevaban
en una caja
muy blanca...
En una caja
muy blanca
que tenía un cristalito en la tapa.
Por aquel cristal se la veía la cara
lo mismo que cuando estaba
pegadita al cristal de mi ventana...
Al cristal de esta ventana
que ahora me recuerda siempre el cristalito de aquella caja
tan blanca.
Todo el ritmo de la vida pasa
por el cristal de mi ventana...
¡Y la muerte también pasa!
¡Qué lástima
que no pudiendo cantar otras hazañas,
porque no tengo una patria,
ni una tierra provinciana,
ni una casa
solariega y blasonada,
ni el retrato de un mi abuelo que ganara
una batalla,
ni un sillón de viejo cuero, ni una mesa, ni una espada,
y soy un paria
que apenas tiene una capa...
venga, forzado, a cantar cosas de poca importancia!
(De “Autorretrato”)

León Felipe, le poète oublié
El Cristo... es el hombre
¿Y si el Hombre, no Dios, se llamase Jesucristo?...
¿Si la sangre del Hombre... fuese la sangre divina del
Sol... la esencia luminosa de los astros?
¿Si con su sangre el Hombre pudiese salvar y redimir
a los Dioses?
Estoy preguntando... ¿No puedo yo preguntar?
¿No han arrojado sobre mi todas las sombras? .
..........................................................................
Y están también los terremotos que rompen la tierra,
desgarran la carne y desbordan los ríos
y las arterias de nuestra anatomía para dar salida al espíritu encadenado
y mostrarle su camino hacia la renovación y hacia la Luz.
.................................................................................
Ahí están, ahí están en el aire todavía, temblando de emoción,
cruzando los cielos desde hace veinte siglos, en la
curva evangélica de una parábola poética,
estas palabras revolucionarias, estas palabras prometeicas..
...........................................................................................
No hay retórica.
El verbo lírico de Cristo y de todos los grandes poetas
del mundo no es retórica.
Es un índice luminoso que nos invita a la acción y al heroísmo.
Y esa es la exégesis heroica,
la exégesis prometeica, la exégesis revolucionaria. Escuchad:
Hay que salvar al rico, hay que salvarle de la dictadura de su riqueza,
porque debajo de su riqueza hay un hombre
que tiene que entrar en el reino de los cielos,
en el reino de los héroes.
Pero también hay que salvar al pobre
porque debajo de la tiranía de su pobreza hay otro hombre
que ha nacido para héroe también.
Hay que salvar al rico y al pobre...
Hay que matar al rico y al pobre, para que nazca el
Hombre.
El Hombre, el Hombre es lo que importa.
Ni el rico
ni el pobre importan nada ...
Ni el proletario
ni el diplomático
ni el industrial
ni el arzobispo
ni el comerciante
ni el soldado
ni el artista
ni el poeta en su sentido ordinario y doméstico importan nada.
Nuestro oficio no es nuestro Destino.
"No hay otro oficio ni empleo que aquel que enseña
al hombre a ser un Hombre".
El Hombre es lo que importa.
El Hombre ahí,
desnudo bajo la noche y frente al misterio,
con su tragedia a cuestas,
con su verdadera tragedia,
con su única tragedia...
la que surge, la que se alza cuando preguntamos, cuan-
do gritamos en el viento.
¿Quién soy yo?
Y el viento no responde... Y no responde nadie.
¿Quién es el Hombre?...
Tal vez sea Cristo...
Porque el Cristo no ha muerto...
Y el Cristo no es el Rey, como quieren los cristeros
y los católicos políticos y tramposos...
El Cristo es ‚el Hombre...
La sangre del Hombre...
de cualquier Hombre.
Esto lo afirmo. No lo pregunto.
¿No puedo yo afirmar?...
De “El Poeta Prometeico” (“Ganarás la luz”)
Aquí estoy...
Aquí estoy...
En este mundo todavía... Viejo y cansado...
esperando
a que me llamen...
Muchas veces he querido escaparme por la
puerta maldita
y condenada
y siempre un ángel invisible me ha tocado en el
hombro
y me ha dicho severo:
No, no es la hora todavía... hay que esperar...
Y aquí estoy esperando...
con el mismo traje viejo de ayer,
haciendo recuentos y memoria,
haciendo examen de conciencia,
escudriñando agudamente mi vida...
¡Qué desastre!... ¡Ni un talento!... Todo lo
perdí.
Sólo mis ojos saben aún llorar. Esto es lo que
me queda...
Y mi esperanza se levanta para decir
acongojada:
Otra vez lo haré mejor, Señor,
por que... ¿no es cierto que volvemos a nacer?
¿No es cierto que de alguna manera volvemos
a nacer?
Creo que Dios nos da siempre otra vida,
otras vidas nuevas,
otros cuerpos con otras herramientas,
con otros instrumentos... Otras cajas sonoras
donde el alma inmortal y vieja se mueve mejor
para ir corrigiendo lentamente,
muy lentamente al través de los siglos,
nuestros viejos pecados,
nuestros tercos pecados...
para ir eliminando poco a poco
el veneno original de nuestra sangre
que viene de muy lejos.
Corre el tiempo y lo derrumba todo, lo
transforma todo.
Sin embargo pasan los siglos y el alma está,
en otro sitio...
¡pero está!
Creo que tenemos muchas vidas,
que todas son purgatorios sucesivos,
y que esos purgatorios sucesivos, todos juntos,
constituyen el infierno, el infierno purificador,
al final del cual está la Luz, el Gran Dios,
esperándonos.
Ni el infierno... ni el fuego y el dolor son
eternos.
Sólo la luz brilla sin tregua,
diamantina,
infinita,
misericordiosa,
perdurable por los siglos de los siglos...
Ahí está siempre con sus divinos atributos.
Sólo mis ojos hoy son incapaces de verla...
estos pobres ojos que no saben aún más que
llorar.
«...Nunca cantemos la vida de un mismo pueblo ni la flor de un solo huerto.
Que sean todos los pueblos y todos los huertos nuestros…»
- León Felipe
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«La rosa de harina»
Pero el hombre es un niño laborioso y estúpido
Que ha hecho del juego una sudorosa jornada
Ha convertido el palo del tambor en una azada
Y en vez de tocar sobre la tierra una canción de júbilo
Se ha puesto a cavarla.
¡Si supiésemos caminar bajo el aplauso de los astros
y hacer un símbolo poético de cada jornada!
Quiero decir que nadie sabe cavar al ritmo del sol
Y que nadie ha cortado todavía una espiga
Con amor y con gracia.
Ese panadero, por ejemplo, ¿por qué ese panadero
No le pone una rosa de pan blanco
a ese mendigo hambriento
En la solapa?
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El poeta y el filósofo
(...) Ahora todo se ha roto en el mundo. Todo. Hasta las herramientas del filósofo. Y el salmo ha enloquecido: se ha hecho llanto, grito, aullido, blasfemia... y se ha arrojado de cabeza en el infierno. Aquí están ahora los poetas. Aquí estoy yo por lo menos.
Éste es el itinerario de la Poesía por todos los caminos de la Tierra. Creo que no es el mismo que el de la Filosofía. Por lo cual no podrá decirse nunca: éste es un poeta filosófico.
Porque la diferencia esencial entre el poeta y el filósofo no está, como se ha creído hasta ahora, en que el poeta hable con verbo rítmico, cristalino y musical, y el filósofo con palabras abstrusas, opacas y doctorales, sino en que el filósofo cree en la razón y el poeta en la locura.
El filósofo dice:
Para encontrar la verdad hay que organizar el cerebro.
Y el Poeta:
Para encontrar la verdad hay que reventar el cerebro, hay que hacerlo explotar. La verdad está más allá de la caja de música y del gran fichero filosófico.
Cuando sentimos que se rompe el cerebro y se quiebra en grito el salmo en la garganta, comenzamos a comprender. Un día averiguamos que en nuestra casa no hay ventanas. Entonces abrimos un gran boquete en la pared y nos escapamos a buscar la luz, desnudos, locos y mudos, sin discurso y sin canción.
Además, los poetas sabemos muy poco. Somos muy malos estudiantes, no somos inteligentes, somos holgazanes, nos gusta mucho dormir y creemos que hay un atajo escondido para llegar al saber.
Y en vez de meditar como el filósofo o de investigar como los sabios, ponemos nuestros grandes problemas en el altar de los oráculos o dejamos que los resuelva aleatoriamente una moneda de diez centavos.
Y decimos, por ejemplo: Puesto que no sé quién soy... que lo decida la suerte.
¿Cara o cruz?
León Felipe, Del poeta maldito (1944)
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