Par Abderrahmane Zakad
A la lecture de ce nouveau livre de Yazid Kefif, on découvre que l’auteur comme dans Naima utilise des flash-back soit sur les personnages soit sur les évènements dans une narration qui relève plutôt du récit que du roman comme l’indique l’éditeur en couverture.Le récit commence par l’enterrement de la mère de Hassan le personnage principal du livre qui se raconte. Puis, dans ce lieu austère et de réflexion, l’enfant se remémore sa vie, joie et souffrances, dans cet autre lieu de souvenirs qu’est le bidonville près de l’oued. Et c’est alors que l’auteur prend comme excuse le narrateur pour se lancer dans une sorte d’autobiographie devinée.
Les gens de la rivière sont décrits simplement et d’une manière significative qui implique la responsabilité de chacun envers les autres : « Hassan ! Hassan, Rachid va mourir. » crie sa mère. Rachid son frère meurt et Hassan est conscient qu’il devient le chef de famille de la maison, moul eddar.
Que va-t-il faire ? Son père les a jetés de leur logement pour se retrouver avec sa mère dans le bidonville, son grande père disparu revient et pose problème, des querelles d’héritage qui divisent la famille et le silence des femmes qui n’ont pas droit à la parole. Alors Hassan, adolescent, habillé de sa crédulité veut montrer qu’il est un homme et que c’est à lui que revient la charge de sa mère et du nom qu’il doit porter dorénavant sans être un SNP. Après l’épisode de l’élevage de chardonnerets que lui apprend Saddek, le voilà embarqué avec Said, Si Salah, Samir s’adonnant à divers métiers accompagné de son chien Rico qui ne le quitte plus. Il apprivoisera même Nora la fille du cafetier Si Salah qui lui accorde sa main, un studio et un salaire. Mais avant, il faut s’établir et les affaires c’est les affaires. Mais la mère sceptique et impuissante reste vigilante. C’est ainsi que fonçant les yeux fermés avec Samir il se retrouve impliqué dans une affaire de vol de voiture qui le mènera directement en prison. Adieu, veau, vache, cochon et comme tous les enfants de bidonvilles, afin d’aller vite, font confiance facilement, certaines amitiés faites dans les oueds les mènent directement dans la gadoue.
L’enfant ressuscité – 174 pages - éditions Mille-feuilles - 2009

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