par Louis Brachet - Artiste Sculpteur
Toi l’Arabe.
© Sans titre - Louis Brachet

Viens près de moi mon frère.
Toi qui laissa ta mechta, ton douar et ton djebel
Viens près de moi mon frère.
Puisque sur les champs de bataille nous n’avons pas vu que ton sang est le nôtre
Viens près de moi mon frère.
Alors qu’aujourd’hui, tout être dit évolué ne peut tenir pelle pioche ou marteau.
Travail réservé exclusivement aux bicots.
Viens près de moi mon frère
Verse tes larmes, verse ton sang, verse ta sueur puisque tu es bicot.
Viens près de moi mon frère.
Et quand le soir tes pensées s’emparent d’Aïcha restée là-bas.
Tu n’a qu'a rêver au boulot --- puisque tu es bicot.
Viens près de moi mon frère.
Quand tes mains calleuses ne sentiront plus le visage de l’enfant.
Quand tes oreilles n’entendront plus l’appel du marabout.
Quand tes yeux ne verront plus la couleur du printemps.
…Ou quand il n’y aura plus de boulot.
On te dira merci …puisque tu es bicot.
Viens près de moi mon frère.
Alors la couleur de ta peau te conduira vers le soleil de ton pays.
Aïcha te recevra, et t’écoutera.
Parce qu’elle, elle ne sait pas ce que c’est un bicot.
Viens près de moi mon frère
Puis dans le soir qui tombe, revêtu de ton burnous blanc,
Arlem te conduira, et te dira que juifs chrétiens et musulmans
Ont des yeux de haine et d’amour.
Mais que devant Dieu Allah ou bouddha,
Tous les hommes seront frères.
Toi l’arabe, quand tu mourras, dans ton douar, ton djebel ou ta mechta,
N’oublie pas mon frère, que je t’ai aimé.
© Poème et gravure de Louis Brachet
Début des années 80
Son site : http://www.louis-brachet.com/
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