lundi 21 mars 2011

Lettre d’informations « Couleurs Poésies » N° 51

L’éditorial

Le colonel Kadhafi est enfin sous pression militaire véritable. Pour épargner la population civile, gravement menacée par le colonel, il était temps. C’est un succès indéniable pour Nicolas Sarkozy, dont, à mes yeux, c’est peut-être la première bonne décision depuis son élection en 2007. Bien entendu, je ne peux faire taire en moi les soupçons d’opportunisme électoral de ce personnage.

Il fallait bien qu’il tente d’effacer les atermoiements de la diplomatie française, la sienne en fait, lors des révolutions tunisiennes et égyptiennes. Il fallait bien qu’il tente une action « d’éclat » pour faire oublier qu’il séjourne dans le purgatoire des sondages. En dépit de ce premier acte positif, si j’avais eu à voter aujourd’hui (on ne vote pas pour les cantonales à Paris !), j’aurais ajouté ma voix contre Sarkozy et l’UMP. C’est assez frustrant de ne pouvoir le faire…

Pour ceux qui me connaissent et ne m’ont pas oublié, en dépit d’une absence de presque deux ans, mon approbation de l’intervention militaire est peut-être déstabilisante. Ils n’auront pas oublié que je suis non-violent. Et je n’ai pas changé. Il faut, cependant, savoir que la non-violence n’est pas le pacifisme et que je ne représente pas le mouvement de la non-violence. Dans le cas de la Libye, si j’approuve l’usage de la force militaire, c’est uniquement à plusieurs conditions qui semblent réunies depuis samedi :
- Une coalition internationale sous l’égide de l’ONU
- L’unique but doit être la sauvegarde des civils menacés par Kadhafi
- Il ne faut pas qu’il y ait débarquement d’une force armée sur le sol libyen
- Il ne doit, en aucun cas, y avoir occupation du pays par des troupes étrangères
- Il ne doit pas y avoir vol des ressources naturelles de ce pays

Nous verrons, au cours des prochaines semaines, si la coalition, sous mandat de l’ONU, applique et respecte ces conditions essentielles. Ma confiance, je dois le dire, est limitée, les dirigeants des « démocraties » occidentales nous ayant largement habitués à leurs mensonges et hypocrisies. Il faut donc veiller à ce que cette intervention ne se transforme en aucun cas en nouvelle colonisation.

Je ne peux que souhaiter, pour ma part, le départ de Kadhafi. Cet être me semble particulièrement pervers. Sachant ronronner sous les caresses de Sarkozy lors de sa venue à Paris, il sait aussi user de ses griffes et de ses dents lorsqu’il organise des crimes terroristes. Vendredi, il a proclamé un cessez le feu qu’il s’est empressé, dans les heures suivantes, de ne surtout pas respecter. Cet homme, visiblement, fait partie des plaies de l’humanité.

* * *

Pendant que se déroulent les bombardements des objectifs militaires en Libye, la centrale de Fukushima continue à terroriser la population japonaise qui doute de plus en plus de la sincérité et de l’honnêteté de son personnel politique et de l’entreprise chargée de ces centrales. La peur des radiations affecte également d’autres populations à travers le monde. Ce n’est pas sans raison valable si l’on se souvient de Tchernobyl et de son nuage radioactif censé s’arrêter aux frontières de l’est de la France. Il est nécessaire, cependant, de garder notre sang-froid. Déjà, certaines pharmacies subissent des demandent de pastilles d’iode, ce qui n’a aucun sens.

Si les écologistes, à bon droit, remettent en cause le nucléaire suite à la menace qu’engendre la centrale du Japon, je ne trouve pas, pour ma part, que ce soit indécent. Leur lutte ne date pas de cet accident, c’est le minimum d’honnêteté que de le reconnaître. Mais, justement, ce minimum, les profiteurs et les soutiens du tout-nucléaire en France, ne l’ont pas, eux qui dénoncent « l’indécence » des réactions de tous les groupes écologiques. Tout au contraire, à mes yeux, ce sont eux qui sont totalement indécents, eux qui continuent à nous affirmer que nos centrales se situent pratiquement au risque de « niveau zéro », faisant, de ce fait, une vaste propagande pro-nucléaire. Ils oublient, ou plutôt occultes le fait qu’au Japon, lors de la construction de la centrale de Fukushima, selon les témoins, les techniciens, savants et autres politiciens affirmaient la même chose. On voit comment ce mensonge tragique se traduit aujourd’hui. Et après cela, on nous demande, à nous citoyens, à qui l'on oppose régulièrement le « secret défense » à l’égard du nucléaire, de faire aveuglément confiance au même genre de personnages qu’au Japon ! Ces gens nous prennent vraiment pour des billes !

Pour tous ceux qui s’en rendent compte, et je pense que, désormais, il s’agit d’une majorité de citoyens français, il y a moyen de montrer, ce jour, leur défiance à l’égard du pouvoir. Soit en votant pour des opposants et briser cette majorité honnie, soit en s’abstenant ou, mieux, en votant blanc. Même si je suis devenu plus que défiant face au droit de vote qui ressemble de plus en plus à une supercherie et la première des malhonnêtetés de notre « démocratie », pour ma part, j’aurais voté contre cette majorité et son chef. Ce qui ne revient pas à voter « pour » un autre parti, mais juste à montrer mon dégoût, mon écœurement, ma colère contre ce pouvoir qui n’a que faire du peuple et ne pense, essentiellement, à l’exemple de son chef, qu’à chérir et à favoriser les riches. (Lire à cet égard le livre de Maurice Szafran et Nicolas Domenach : « Off : Ce que Nicolas Sarkozy n’aurait jamais dû nous dire » chez Fayard)

Jean Dornac
Paris, le 20 mars 2011

Les nouveautés de la semaine


Lundi 14 mars

« Vagues », de Jean Dornac
Vagues bleues
Au creux de l’âme
Ténèbres rougeoyantes
Au cœur du monde

Mardi 15 mars

« Ode à Nice », de Victor Varjac
ODE
POETESSE ET PLASTICIENNE
LAUREATE DU PRIX ALAIN LEFEUVRE 2010
Venez nombreux à la rencontre de cette artiste québécoise qui n’a pas hésité à franchir l’Océan Atlantique pour faire votre connaissance …..
Elle vient de parcourir plus de 6 000 kilomètres… pour converser avec ses « cousins » de France ! A nous de faire les derniers pas….

Mercredi 16 mars

« Le regard interrogeant », de Michel Bénard
Le regard interrogeant
La ligne d’horizon,
Ils portaient l’amour
Aux creux de leurs mains

Jeudi 17 mars

« Le justicier « High-tech » », de Luce Péclard
Ses ailes d’albatros
Planant en plein cosmos,
Julian Assange
A face d’ange,
Au surnom aussi sec
De « terroriste High Tech »…

Vendredi 18 mars

« La mesure sur-mesure », de Mouloudi Mustapha
Tant qu’ils laissent faire
En critiquant pour critiquer
Pinochet, Franco et Hitler
Se réveillent pour se piquer.

Samedi 19 mars

« Jardin d’enfants », de Thierry Deschamps
Jardin d'enfants sous le soleil,
Jardin à nul autre pareil.
Les rires y dansent la farandole,
Les cris, les chansons s'y envolent.

Dimanche 20 mars

« Connaître le regard », de Victor Varjac
Connaître le regard
qui brûle
au dessus du cœur
pour ne jamais oublier
le bruit de la lumière


Bonnes lectures
Jean Dornac
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