
La littérature arabe concerne tous les écrits (en prose ou en vers) rédigés en langue arabe. Cela ne comprend pas les œuvres écrites avec l'alphabet arabe utilisé pour transcrire une autre langue comme c'est le cas avec le persan ou l'ourdou. Le terme arabe utilisé pour désigner la littérature est adab qui dérive d'un mot signifiant "inviter quelqu'un à un repas" et qui emporte les idées de politesse, de culture et d'enrichissement.
La littérature arabe a émergé au VIe siècle. Les témoignages antérieurs ne constituent que des fragments de langue écrite. C'est le Coran au VIIe siècle qui a eu l'influence la plus durable sur la culture arabe et sur sa littérature.
La période précédant la rédaction du Coran et le développement de la civilisation islamique est appelée, dans la propre et rénovante langue du coran, Jahiliya ou "ignorantisme/ paganisme". Ce terme d'"ignorantisme/ paganisme", qui a fait usage par la suite surtout entre les musulmans, connote l'idée d'une manière de vivre et d'agir propre aux infidèles censés ignorer la présence édificatrice de Dieu. Bien qu'il y ait peu de traces de littérature écrite durant cette période, la tradition littéraire orale est déjà riche et développée. C'est dans les dernières décennies de la fin du VIe siècle que commence à se développer une véritable tradition littéraire écrite. Les premiers écrits seront compilés deux siècles plus tard dans deux recueils de poèmes : les Mu'allaqât et les Mufaddaliyat. Ces ouvrages de synthèse ne donnent qu'une vision partielle de ce que pouvait être la littérature de l'époque. Il est probable que seuls les poèmes ou les parties de poèmes jugés les meilleurs aient été conservés.
Le Coran a eu une influence considérable sur la langue arabe. La langue utilisée dans le Coran a donné naissance à ce que l'on appelle aujourd'hui "l'arabe classique" qui jouit toujours d'un important prestige parmi les locuteurs des dialectes arabes modernes. Non seulement le Coran est la première œuvre de longueur significative écrite en arabe, mais il présente également une structure bien plus complexe que les travaux littéraires précédents avec son organisation en 114 sourates (chapitres) qui contiennent 6536 ayats (versets). Il présente de nombreuses figures littéraires : injonctions, narrations, homélies, paraboles (considérées comme des paroles divines), ainsi que des instructions et même des commentaires sur le Coran lui-même et la manière dont il sera reçu et compris. Paradoxalement, il est également autant admiré pour ses multiples métaphores complexes que pour la clarté de son texte, une caractéristique qu’il mentionne lui-même dans la sourate 16:103.
Bien qu’il contienne des éléments à la fois de prose et de poésie (ce qui le rapproche du genre littéraire saj’ ou prose rythmique), le Coran est considéré comme une œuvre unique qui n’entre pas dans ces classifications littéraires. Le texte est compris comme une révélation divine et il est considéré comme éternel et incréé. Cette approche particulière a conduit à l’apparition de la doctrine du i’jaz ou “inimitabilité du Coran”, qui affirme que personne ne peut copier son style littéraire ni même ne doit essayer. En proscrivant les écrits d’inspiration coranique, cette doctrine du i’jaz a peut-être un peu limité l’impact du Coran sur la littérature arabe. Ceci a probablement exercé une pression sur les poètes pré-islamiques du VIe siècle, dont la popularité parmi le peuple les mettait en concurrence avec le Coran. En effet, on constate ensuite un manque manifeste de poètes dignes de ce nom jusqu’au VIIIe siècle. Une exception notable est cependant à relever, il s’agit d’Hassan ibn Thabit qui composa des poèmes à la gloire de Mahomet et fut connu comme le « poète du prophète ». Tout comme la Bible a tenu une place importante dans les littératures des langues étrangères, de même le Coran a marqué durablement l’arabe. Il est la source de nombreuses idées, allusions et citations et son message moral a influencé de nombreux travaux ultérieurs.
En dehors du Coran, les hadiths, qui consignent la tradition de ce que Mahomet est censé avoir dit et fait dans sa vie, constituent une véritable somme littéraire. La totalité de ces actes et travaux sont appelés sunnah ou « le chemin ». Parmi les hadiths, certains, considérés comme plus authentiques, sont distingués sous le nom de sahih. L’une des collections de hadiths les plus emblématiques inclut ceux de Muslim ibn al-Hajjaj et ceux de Mohammed al-Bukhari.
Une autre composition littéraire importante dans les études coraniques est le tafsir ou «commentaire sur le Coran». Les écrits arabes en relation avec la religion incluent également de nombreux sermons et des textes de prières, comme les paroles d’Ali qui furent collectées au cours du Xe siècle dans le Nahj al-Balaghah ou « le chemin de l’éloquence »
Photo : Le Coran a été la première œuvre majeure et la plus influente de la littérature arabe
Al-Loufok
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire