C’était bien la peine que je quitte la maison de belle-maman, au Cap-Nègre, pour venir sauver l’économie française lors d’une réunion à Paris avec mes demi-portions de ministres… Voir ce gros naze de Baroin qui se la pète, tout ça parce que je l’ai nommé pour endormir ses réseaux avec Copé… Et Pécresse qui fait la belle comme porte parole du gouvernement, alors qu’elle a juste le droit de réciter les communiqués de Monsieur ma Plume, le joyeux Guaino.
Oh purée, revoir toutes ces tronches… Vivement ce mois de mai… Je vais récupérer toutes les fines lames du PS qui s’y croyaient déjà et qui sont condamnés à la retraite à vie s’ils restent dans cette usine à fabriquer des élus locaux. Pour faire genre, je récupérerai deux ou trois cadors… Je commencerai avec Fabius pour remplacer Lagarde au FMI. L’avantage avec Fabius, c’est qu’on est d’accord sur tout. A mi-mandat, je nommerai Martine ministre de la culture, ça la passionne, mais sans les 50% d’augmentation…
Comme je ne pourrai pas me représenter en 2017, ça va être le lupanar. Je serai comme un roi, je dirai n’importe quoi, je ferai ce qui me plaît, je ferai un bras d’honneur à TF1 et à Lagardère, je planterai les Coppé, Bertrand et autre Baroin qui s’y voient déjà, et je leur lèguerai dix ans de PS. Comme çà ils me regretteront.
Voilà. Bref, j’ai été génial, j’ai tranché l’affaire en cinq minutes, et les traders parisiens sont devenus des enfants de choeur tout à ma dévotion. Là-dessus, je prends l’avion de retour, et quand j’arrive à Toulon-Morne-Plaine, on me colle sous le nez le sondage fait auprès des mécréants qui m’ont élu : résultat, ils préfèrent Merkel pour les sortir de la merde financière. Belle-maman, qui est abonnée à Var Matin, a déjà l’info, et il y aura ambiance à la maison...
Ca me rend furieux. C’est bien évident que c’est Merkel qui dirige, restons sérieux. Je fais le guignol, j’engueule tout le monde, je prends mon air de général sur le front russe au début du XIX°, je toise les journalistes qui posent les bonnes questions, et tout le monde s’écrase. Mais, ne me faites pas marrer, je suis à sec. Je suis triquard de l’Allemagne. Mariani veut faire le fichier des assistés, mais quel imbécile : je serai le premier sur la liste. Je n’ai plus une thune, la croissance est à zéro, et j’ai doublé l’endettement.
Ce qui me rend furieux, c’est que tous les communicants que je paie avec vos impôts n’arrivent pas à estourbir la mère Merkel. Ca, c’est fou. Parce qu’avec son côté Jeannine, elle est sympa, mais quand même… Je ne comprends plus, car j’ai les meilleurs. En 2007, ils avaient réussi à me faire passer pour un héros du peuple ! J’en rigole encore.
Donc, je suis mal barré. Hollande, il n’a rien à dire, mais il avait des kilos à perdre, et tout le monde a salué la réussite de son programme. Mais moi, je suis sec comme un clou. Là aussi, c’est planté.
Ouaip, soyons réalistes. Si c’est la mère Merkel qui a la cote, il faut que je lui fasse des mamours. Un pacs est impossible, et coté romance, c’est pas trop crédible. Mais, finalement, ce qui plaît c’est son côté mémère. Maman très volontaire, toujours un peu fâchée, mais bienveillante. Ben voilà, on y est ! Je vais lui demander de m’adopter. Tout le monde sait que j’ai une famille un peu en vrac, alors une grosse piquouze d’amour maternel, çà, c’est du solide. Bon, où est son portable…
Allô Merkel, allô Maman…
Gilles Devers, avocat.
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