Si s’indigner et résister n’encourait aucun risque et aucune crainte, nous serions nombreux(ses) à suivre les pas de la policière Sihem Souid (qui a consacré une interview pour Investig'Action le 5 avril 2010). Mais la réalité est toute autre puisque s’exprimer peut sérieusement déranger et mettre à l’épreuve notre courage et nous faire connaître la solitude. Mais c’est avant tout la quête de justice et de dignité qui ont fait choisir à Sihem Souid la détermination à se battre jusqu’au bout.
Auteure du livre Omerta dans la police, dans lequel elle dénonce les bavures policières et le racisme des élites en France, la policière subit, depuis sa parution, le prix de son refus du silence. La publication de son livre lui a valu une suspension de ses fonctions avant d’être réintégrée dans son service. Néanmoins, aujourd’hui elle est exclue 18 mois dont 12 mois de sursis, par le ministre de l'intérieur pour manquement au devoir de réserve. Sanction tombée le mardi 26 juillet. Et pourtant le travail de Sihem est partout salué et reconnu par différents responsables politiques du PS à l’UMP, en passant par le PC.
Son refus de se taire lui coûtera de devoir faire face aux pires des calomnies. Visiblement Sihem ne fait que manipuler les médias en inventant des informations mensongères, et ce avec la complicité d’un journaliste de presse écrite avec lequel elle entretient une soit disante "relation douteuse". De plus, celle-ci ne fait que mentir lorsqu’elle affirme sur RMC dans l’émission Les grosses gueules, que des viols sont perpétrés entre policiers. Ces deux exemples ne sont qu’un simple aperçu des accusations proférées par ceux qui comptent bien lui faire payer ses mots sortis du silence. En effet, il faut s’attendre prochainement à une série de révélations appuyées, je cite « sur des documents que nous conservons pour l’instant. C’est aussi ça le journalisme ».
Cachés derrières la toile virtuelle, ses diffamateurs ne prennent même pas la peine d’apporter des preuves à leurs propos ou vont les fabriquer au besoin, afin de déstabiliser et discréditer leur cible. Il apparaît ainsi le nom de Sihem Souid sur une liste soutenant la candidature Ben Ali ? Invraisemblable ! Surtout lorsque l’on sait que ses oncles ont encouru la prison pour avoir pris position contre l’ancien régime tunisien. En revanche, on se garde bien de souligner que Stéphane Hessel et Raymond Aubrac ont ouvertement exprimé leur soutien envers la policière.
Toute vérité ne peut être dite sur la voie publique sans conséquence.
La réputation de Sihem Souid et la solidité de ses témoignages ne sont pourtant plus discutés puisque vérifiés avant et relayés par plusieurs médias. Quand un journaliste d'une grande radio effectue 2 mois d’enquête pour valider la fiabilité des propos de la policière pour ensuite décider de l’inviter sur le plateau de France Info, ceci ne peut que confirmer la crédibilité de Sihem Sihem n’a jamais eu besoin de s’engager dans une relation secrète avec qui que ce soit pour se faire entendre. Elle est portée plus que jamais par sa détermination et par les principes de justice qui lui dictent de « dénoncer des dérives et des actes impunis » quelque soient les voix qui s’élèveront contre ce combat. La haine des uns dévoile la lumière de la vérité qui effraie et dérange bien des consciences.
En finir avec l’injustice, c’est tout ce dont elle recherche. Et rappelons le, Sihem Souid qui élève seule sa fille âgée de 10 ans, vient d'être exclue 6 mois sans salaire pour avoir dénoncé des délits !
Michel Collon
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