mercredi 15 août 2012

100 Jours à l'Elysée : Monsieur HOLLANDE : rhabillez-vous !

A2N                    

N'en déplaise aux médias bien complaisants, les cent premiers jours de François Hollande à l'Elysée n'ont pas de quoi rassurer, sauf ceux qui croient encore au Père Noël. Quelques raisons de s'inquiéter à propos de la présidence du "président normal".
 
Politique économique domestique : on attendait que le nouveau président mette en application une des ses promesses de campagne, c'est à dire le blocage des prix du carburant, sachant que la flambée des prix à la pompe est une réalité palpable par des millions de foyers français. Or, Le ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, a promis mardi de prendre à la fin du mois "des mesures appropriées" pour enrayer la hausse des prix des carburants, après une réunion le 28 août avec les responsables du secteur pétrolier. Vous avez dit " présidence normale " ?
 
Politique économique européenne : on attendait que le " président normal " remette en cause la très scélérate " règle d'or " signée par Nicolas Sarkozy sous la contrainte de la chancelière Allemande Angela Merkel. Or, il a feint la négociation d'un "pacte de croissance" pour accepter en catimini le diktat européen mettant la France sous la tutelle des marchés financiers. " Le Conseil constitutionnel laisse passer la règle d'or ", a écrit Le Figaro, ajoutant : " la ratification du traité devrait donc être soumise au Parlement en session extraordinaire dès septembre, la règle d'or, disposition essentielle du texte, faisant l'objet de la loi organique ". Autrement dit, François Hollande s'est épargné l'épreuve d'une révision constitutionnelle, histoire de contourner la voie référendaire, donc la consultation du peuple. " Nous sommes stupéfaits de cette réponse, dès lors que le traité Merkozy implique un abandon de souveraineté du Parlement national sur le budget ", a réagi Éric Coquerel, secrétaire national du PG. Vous avez dit " présidence normale " ?
 
Politique sécuritaire : on attendait plus de discernement dans les décisions relevant de la sécurité publique, sauf que le nouveau ministre de l'intérieur n'a pas amorcé une rupture avec la ligne tant décriée sous l'ère Sarkozy. Pour preuve, Manuel Valls n'a pas remis en cause certaines pratiques policières douteuses, par exemple, les contrôles au faciès, en abandonnant l'idée d'un récépissé délivré lors des contrôles policiers. Il n'a pas renié la chasse spectaculaire aux "sans papiers" et aux Roms, bien au contraire, il poursuit ouvertement les évacuations engagées sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy à partir de l'été 2010. "Il n'est pas question de tolérer que des organisations criminelles ou certains clans familiaux organisent l'exploitation de la misère et la mise en coupe réglée d'une partie de ces migrants, les contraignant à des activités délinquantes dont ils tirent des profits réinvestis à l'étranger", a t-il écrit dans une tribune publiée ce mardi 14 août dans "Libération". "Chasser les Roms, rouvrir les charters : cautère sur jambe de bois. On ne résout pas le problème, on le déplace. On soulage, momentanément, des riverains incommodés par le bidonville poussant sous leurs fenêtres, et après ?", écrit la journaliste Audrey Pulvar dans un édito publié sur le site Internet des Inrockuptibles. Et de poursuivre: "Cher François, on n'a pas voté pour ça, poursuit-elle, il est vrai que les promesses n'engagent que ceux qui y croient. À dans quelques semaines pour les images de grues démolissant les baraques des jungles du Calaisis? Le changement, c'est maintenant qu'ils disaient."

Politique étrangère : on attendait aussi une nette démarcation avec la politique aventurière et néoconservatrice de Nicolas Sarkozy. Que nenni ! François Hollande partage la doctrine civilisationnelle érigée par les Etats-Unis, comme en témoigne son soutien aux salafistes barbares payés par le Qatar et l'Arabie Saoudite, les deux dictatures qui achètent les consciences occidentales pour mieux imposer leur lecture rétrograde de l'Islam.
Enfin, côté " exhibitionnisme ", François Hollande ne s'est pas réellement démarqué de "l'étalage des sentiments", une marque de fabrique du sarkozysme, qui est a tant nui au respect de la fonction présidentielle. Il y a eu le tweet de la maîtresse devenue compagne de l'Elysée, chose qui a profondément terni l'image du " président normal " en rupture avec le "bling bling"  incarné par Sarkozy et Bruni. Désormais, la France a droit aux photos d'un  " président normal " le ventre à l'air et en maillot de bain aux côtés de sa muse, elle aussi en tenue de bain. Vous avez dit " présidence normale " ?
On attendait mieux, c'est à dire de la décence et de la retenue, il faut croire que le "changement, c'est pas maintenant". C'est d'autant plus vrai que le locataire de l'Elysée est aussi mal entouré politiquement que sentimentalement. À l'heure du bilan des cent jours, plutôt que "bien mais peut mieux faire", selon les éditorialistes, il est temps de dire à François Hollande........

Mr le Président rhabillez vous au sens propre comme au figuré !
 
A2N

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