N'en déplaise aux médias bien complaisants, les
cent premiers jours de François Hollande à l'Elysée n'ont pas de quoi rassurer, sauf ceux qui croient encore au Père Noël. Quelques raisons de s'inquiéter à propos de la présidence du
"président normal".
Politique économique domestique :
on attendait que le nouveau président mette en application une des
ses promesses de campagne, c'est à dire le blocage des prix du
carburant, sachant que la flambée des prix à la pompe est une réalité
palpable par des millions de foyers français. Or, Le ministre
de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, a promis mardi de
prendre à la fin du mois "des mesures appropriées" pour enrayer la hausse des prix des carburants, après
une réunion le 28 août avec les responsables du secteur pétrolier. Vous avez dit " présidence normale " ?
Politique économique européenne : on attendait que le " président
normal " remette en cause la très scélérate " règle d'or " signée par Nicolas Sarkozy sous la contrainte de la chancelière Allemande Angela Merkel. Or, il a feint la négociation
d'un "pacte de croissance" pour accepter en catimini le diktat européen mettant la France sous la tutelle des marchés financiers. " Le Conseil constitutionnel laisse
passer la règle d'or ", a écrit Le Figaro, ajoutant : " la ratification du traité devrait donc être soumise au Parlement en session extraordinaire
dès septembre, la règle d'or, disposition essentielle du texte, faisant l'objet de la loi organique ". Autrement dit, François Hollande s'est épargné l'épreuve d'une révision
constitutionnelle, histoire de contourner la voie référendaire, donc la consultation du peuple. " Nous sommes stupéfaits de cette réponse, dès lors que
le traité Merkozy implique un abandon de souveraineté du Parlement national sur le budget ", a réagi Éric Coquerel, secrétaire national du PG. Vous avez dit " présidence normale
" ?
Politique sécuritaire :
on attendait plus de discernement dans les décisions relevant de la
sécurité
publique, sauf que le nouveau ministre de l'intérieur n'a pas amorcé
une rupture avec la ligne tant décriée sous l'ère Sarkozy. Pour preuve,
Manuel Valls n'a pas remis en cause certaines
pratiques policières douteuses, par exemple, les contrôles au
faciès, en abandonnant l'idée d'un récépissé délivré lors des contrôles
policiers. Il n'a pas renié la chasse spectaculaire aux
"sans papiers" et aux Roms, bien au contraire, il poursuit ouvertement les évacuations engagées sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy à partir de l'été 2010.
"Il
n'est pas question de tolérer que des organisations criminelles ou
certains clans familiaux organisent l'exploitation de la misère et
la mise en coupe réglée d'une partie de ces migrants, les contraignant à
des activités délinquantes dont ils tirent des profits
réinvestis à l'étranger", a t-il écrit dans une tribune publiée ce mardi 14 août dans "Libération".
"Chasser les Roms, rouvrir les charters : cautère sur jambe de
bois. On ne résout pas le problème, on le déplace. On soulage,
momentanément, des riverains incommodés par le bidonville poussant sous
leurs fenêtres, et après ?", écrit la journaliste
Audrey Pulvar dans un édito publié sur le site Internet des Inrockuptibles. Et de poursuivre: "Cher
François, on n'a pas voté pour ça, poursuit-elle, il est vrai que les
promesses n'engagent que ceux qui y croient. À dans quelques
semaines pour les images de grues démolissant les baraques des jungles
du Calaisis? Le changement, c'est maintenant qu'ils
disaient."
Politique étrangère :
on attendait aussi une nette démarcation
avec la politique aventurière et néoconservatrice de Nicolas
Sarkozy. Que nenni ! François Hollande partage la doctrine
civilisationnelle érigée par les Etats-Unis, comme en témoigne son
soutien
aux salafistes barbares payés par le Qatar et l'Arabie Saoudite, les
deux dictatures qui achètent les consciences occidentales pour mieux
imposer leur lecture rétrograde de l'Islam.
Enfin, côté " exhibitionnisme ", François Hollande ne s'est pas réellement démarqué
de "l'étalage des sentiments", une marque de
fabrique du sarkozysme, qui est a tant nui au respect de la fonction
présidentielle. Il y a eu le tweet de la maîtresse devenue
compagne de l'Elysée, chose qui a profondément terni l'image du " président normal " en rupture avec le "bling bling" incarné par Sarkozy et Bruni. Désormais,
la France a droit aux photos d'un " président normal " le ventre à l'air et en maillot de bain aux côtés de sa muse, elle aussi en tenue de
bain. Vous avez dit " présidence normale " ?
On attendait mieux, c'est à dire de la décence et de la retenue, il faut croire que le "changement, c'est pas maintenant". C'est d'autant plus vrai que le locataire de l'Elysée est aussi mal entouré politiquement que sentimentalement. À
l'heure du bilan des cent jours, plutôt que "bien mais peut mieux faire", selon les éditorialistes, il est temps de dire à François Hollande........
Mr le Président rhabillez vous au
sens propre comme au figuré !
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