lundi 20 août 2012

Le chômage augmente inexorablement en Grèce

Capitaine Martin                             

Le chômage augmente de nouveau en Grèce pour atteindre en mai le niveau record de 23,1 %. Une donnée en forte hausse par rapport à l’an dernier (lorsque les sans-emplois ne représentaient « que » 16,8 % de la population active). Rappelons qu’au moins d’avril, le taux de chômage était de 22,6 %.

L’augmentation des demandeurs d’emploi a donc augmenté de 6,3 points au cours des douze derniers mois. En mai, selon les chiffres communiqués par l’institut national de statistiques de Grèce, ce sont donc 1.147.372 personnes qui sont à la recherche d’un travail, soit 2,22 % de plus rapport à avril… et 37,5 % de plus par rapport à mai 2011. Les catégories les plus touchées sont les jeunes : 54,9 % pour le créneau 15-24 ans, 31,6 % pour les 25-34 ans.
Il est clair que le marché du travail grec subit de plein fouet les mesures de rigueur absolue imposée par le gouvernement, en échange il est vrai des « aides » accordées par l’union européenne et le fonds monétaire international… et de la récession sans précédent qui s’en est suivie.
Près de 1.200.000 chômeurs. L’ampleur de la dégradation du marché de l’emploi a surpris Bruxelles, qui se dit préoccupée par cette situation, notamment vis-à-vis des jeunes. Olivier Bailly, un des porte-parole de la commission européenne, a confirmé les difficultés rencontrées par la Grèce : « la troïka et les autorités grecques doivent y faire face, mais ce n’est pas une surprise », ajouta-t-il non sans audace, notant que la commission y travaillait depuis plusieurs mois notamment grâce à l’envoi d’un groupe d’experts chargés d’étudier les interventions ciblées contre le chômage des jeunes.
En réalité, les stratégies poursuivies par la communauté européenne n’ont que peu d’effets positifs, après les sempiternelles coupes imposées au gouvernement hellène par le groupe d’experts de la troïka qui se rend périodiquement en Grèce pour évaluer les finances du pays et accorder plus d’argent… en échange d’un remède de cheval à base de compression des salaires et des pensions, privatisations, fusions et cessions d’organismes publics, y compris le licenciement d’employés.
La cause du chômage est la conséquence directe de la politique que met en avant le gouvernement grec en suivant le diktat imposé par l’union européenne et le FMI, de sorte que les travailleurs et les retraités peuvent d’ici peu légitimement s’attendre à de nouveaux coups durs. En effet, le gouvernement grec s’attelle actuellement sur deux nouvelles mesures d’austérité en vue d’atteindre dans les deux prochaines années l’objectif de 11,5 milliards d’euros de réduction des dépenses, et ce en accord avec l’union européenne. Ces mesures prévoient également l’augmentation du nombre d’années de cotisation pour pouvoir prétendre à la retraite et une baisse de 15 % des pensions supérieures à 700 euros mensuels.
Mais revenons aux observations et aux déclarations faites par Olivier Bailly : « bien sûr, les résultats de cette action ne se matérialiseront pas en un jour ou en un mois ». Il serait en effet naïf de croire qu’un pays de chômeurs et d’indigents puisse rembourser une dette.
D’autres pistes peuvent en revanche être soulevées. L’État grec perd chaque année 20 milliards d’euros du fait de la fraude fiscale, soit l’équivalent de son déficit public soi-disant abyssal. Qui fraude ? On peut en avoir une petite idée en constatant que, en 2008, le revenu annuel moyen déclaré au fisc par les professions libérales était à peine supérieur à 10.000 euros, celui des banquiers et des hommes d’affaires tout juste au-dessus de 13.000 euros ! Il est curieux de constater que les experts européens n’aient pas cherché en ce sens.

Capitaine Martin

Résistance Politique

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