Aux représentants de la communauté juive lyonnaise et aux
lecteurs de la Tribune de Lyon
« la communauté juive vit dans l’angoisse depuis l’affaire
Mérah. Crachats, insultes, provocations et altercations seraient réguliers. Le
nombre d’actes antisémites constatés à Lyon en 2012 confirme « la situation
malsaine » décrite par de nombreux acteurs. Les associations juives visent
particulièrement les jeunes français d’origine maghrébines qui seraient
manipulés par des associations de soutien au peuple palestinien et certains élus
d’extrême gauche. Enquête sur un sujet sensible ».
Tel est le résumé de la présentation, en page 5 de la
Tribune de Lyon daté du 17 janvier 2013 [*] , de l’enquête réalisée
auprès des institutions juives lyonnaises, intitulée : Pourquoi les Juifs de Lyon ont peur.
Le décor est brossé en quelques mots. Des mots simples, assassins, dans l’air
du temps, hier comme aujourd’hui. Des mots supposés acceptables par les lecteurs
de la Tribune de Lyon, devenus communs au plus grand nombre. Les bons et les
méchants. Ceux qui ont peur, ceux qui font peur, reconnaissables entre tous, au
faciès très exactement.
En effet, l’ UJFP ne cesse d’expliquer que le CRIF et les institutions juives
lyonnaises «qui ont peur» sont celles là mêmes qui, en soutenant de manière
inconditionnelle toutes les exactions commises par l’armée israélienne à Gaza et
dans les Territoires Palestiniens Occupés, tout autant que l’attention suspecte
accordée par la classe politique française – toutes tendances confondues - à «
la communauté juive française », constituent le terreau sur lequel se développe
un racisme populaire dont les effets pervers ne peuvent qu’exacerber les
tensions au sein de notre société.
Clamer et faire croire que tous les Juifs de France soutiennent
inconsidérément la politique criminelle de l’ Etat d’Israël est dangereux. Car
dans ce contexte, où se mêlent l’impunité absolue dont jouit Israël et le
développement en France d’ un racisme d’ Etat dont les victimes sont les classes
populaires les plus défavorisées, « issues de l’immigration », de la colère au
racisme, de l’antisémitisme à l’ islamophobie, la frontière n’est jamais très
éloignée.
Ainsi que le déclarait Michel Warschawski au cours de la réception du Prix
des Droits de l’ Homme de la République française qui a été décerné à son
association l’ AIC en décembre dernier : « Ne nous y trompons pas, le combat
contre l’impunité - par rapport à l’esclavage, au génocide des juifs d’Europe, à
l’ Apartheid ou à l’occupation coloniale de la Palestine - est UN et ne peut ni
ne doit être hiérarchisé. Ce qui est profondément anti-israélien, c’est de
pousser Israël à la faute et à la fuite en avant, en laissant le pays dans
l’impunité ».
À l’instar de Michel Warschawski, nous, Juifs français membres de l’ UJFP,
progressistes et anti colonialistes, nous n’acceptons pas les crimes israéliens
commis « en notre nom » à l’encontre du peuple palestinien. Nous n’acceptons pas
non plus qu’en France, le CRIF soutienne bruyamment « en notre nom », la
politique israélienne et stigmatise dans des termes aussi inacceptables les
jeunes issus de l’immigration maghrébine.
Les résultats des dernières élections israéliennes nous ont montré combien la
société israélienne se désintéresse du sort fait au Palestiniens. Les espoirs
que cesse l’oppression du peuple palestinien sont à nouveau nuls.
Les Juifs de Lyon continueront longtemps encore à nous entretenir de leur
peur.
[*] Voir aussi en ligne :http://www.tribunedelyon.fr/?actual...
Section lyonnaise. - Le 29 janvier 2013 -
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