Europalestine
Qui se préoccupe des Gazaouis, alors que leur vie ne tient actuellement qu’à
un fil, et que les attaques contre eux se multiplient à un rythme effréné tant
du côté israélien qu’égyptien, rendant le qualificatif de camp de concentration
plus que jamais d’actualité ?
La Bande de Gaza subit de plein fouet les attaques conjuguées d’Israël et de
l’Egypte, depuis le coup d’Etat militaire.
Israël blesse tous les jours des paysans palestiniens dans le nord de la
bande de Gaza, à Jabalya, près de la « zone tampon ».
Et en fait autant contre les pêcheurs gazaouis. Impossible de dépasser les 3
miles, c’est à dire d’aller là où il y a du poisson. Les navires israéliens
attaquent, confisquent les bateaux de pêche des Gazaouis.
Mais ils ne sont plus les seuls. L’armée égyptienne s’y met aussi désormais.
Ainsi vendredi dernier, elle a ouvert le feu sur des pêcheurs gazaouis, blessant
Ibrahim Abdullah al-Najjar, 19 ans et Wael al-Bardawil, 21 ans. Cinq autres
pêcheurs ont été arrêtés par les Egyptiens, tous vivant de la pêche dans le sud
de la bande de Gaza, vers Khan Younes, rapporte l’agence de presse Maa’n.
Non content de détruire tous les tunnels à coup d’explosifs, de jets de gaz
toxiques et de déversement d’eaux polluées, le gouvernement égyptien a commencé
à détruire des maisons gazaouies, trop proches à son goût de la frontière, afin
d’établir à son tour sa « zone tampon ».
Résultat : Pénurie de gaz pour faire la cuisine, d’alimentation, de matériaux
de construction, et de médicaments essentiels.
Plus du quart des médicaments essentiels font désormais défaut, leurs stocks
étant totalement épuisés, indique le ministère de la santé qui a établi une
liste de 128 traitements totalement indisponibles, et de 78 autres en quantité
très réduite.
Plus de possibilité de dialyse, de chimiothérapie, de Facteur VIII contre
l’hémophilie, d’immunosuppresseurs pour les transplantés. Les deux principales
sources de ravitaillement pour ces médicaments étaient égyptiennes (Arab
Physicians Union et Physicians Syndicate) et elles ne peuvent plus continuer à
fournir Gaza étant donné la situation interne à l’Egypte.
Mais là, on n’entend pas John Kerry dénoncer « l’obscénité morale ».
Sans compter le fait que le gouvernement égyptien pourchasse et maltraite les
réfugiés palestiniens partis de Syrie et ayant trouvé refuge en Egypte. Hommes,
femmes et enfants sont non seulement privés d’accès aux soins et à l’éducation,
mais souvent arrêtés et déportés dans différents pays dont le Liban, la Turquie
et même la Syrie, en dépit des risques ainsi encourus.
Et les Gazaouis ne cachent pas qu’ils redoutent, en cas d’attaque de la Syrie
par des pays occidentaux, et alors que les projecteurs seront tournés vers la
Syrie, une nouvelle offensive israélienne de grande ampleur sur la bande de
Gaza.
Photo : Palestiniens en Egypte.
CAPJPO-EuroPalestine
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