vendredi 25 octobre 2013

Nazisme et communisme : attention à la propagande !

2CCR                  

Portés par une vague d’anticommunisme primaire, il est de bon ton, maintenant, dans certains milieux d’amalgamer le nazisme au communisme, mais ne nous y trompons pas, ceux qui entretiennent ces amalgames sont souvent très proches de  la première de ces idéologie, et eux ne les confondent pas.

Le nazisme, qui se réclamait à la base du socialisme et le stalinisme qui lui se réclamait du communiste ont des similitudes dans l’organisation étatique : un régime policier développé, l’Etat contrôle tout et étouffe le peuple, grosse propagande qui permet d’enrôler de nombreux volontaires et un système répressif pouvant être très violent (nombreux camps de prisonniers). Ils puisent leur idéologie dans le rejet de la démocratie libérale et la bourgeoisie capitaliste.
Mais les similitudes s’arrêtent là : le parti nazi est un parti à idéologie raciste (classement des races avec en haut la race aryenne) avec une place importante pour l’antisémitisme. C’est un parti clairement anti-communiste dont les militants sont déportés et les ouvrages brûlés et interdits.
Et malgré un discours presque révolutionnaire et surtout anti-bourgeois, le rapport à la propriété n’est pas tellement bouleversé une fois au pouvoir. Et même à l’inverse, la politique économique nazi favorise le patronat allemand qui se traduit par un renforcement des grands groupes privés qui ont pris une part active dans le pillage et l’exploitation des territoires occupés.
Après la première guerre mondiale la crise économique amène Mussolini au pouvoir en 1919, et ce malgré une présence communiste non négligeable, puis la crise de 1929  amène  Hitler au pouvoir en 1933. Comme en Italie, cette crise économique débouche sur une crise politique avec, la montée des communistes d’un côté et celle de l’extrême droite nazi de l’autre.
C’est cette poussée communiste qui explique dans le cas de l’Italie et de l’Allemagne  l’appui des grands patrons industriels et des grands propriétaires terriens envers les partis de Mussolini et d’Hitler qui les financent pour briser les grèves et les émeutes paysannes.
En Italie et en Allemagne cela se passe de la même manière : à la fois dans la légalité car ce sont des partis reconnus et qui participent aux élections, et également dans la violence et la terreur (face notamment aux communistes et aux syndicalistes). D’ailleurs ces violences ne rencontrent peu ou pas d’opposition de la part des gouvernements en place. Certains y voient même d’un bon œil ces partis anti-communistes.
En Russie, le pouvoir est prit par la force lors de la révolution d’octobre qui renverse le pouvoir en place. L’objectif de base du parti bolchevik puis du PC en 1918 est de réaliser une société sans classe d’après les théories de Karl Marx. Mais après des débuts encourageants et prometteurs, lorsque  Staline arrive au pouvoir en 1928, le modèle socialiste est encore incomplet. Ensuite,  victime à la fois d’une excroissance bureaucratique, d’une dérive liée au culte de la personnalité, des nombreuses purges au sein du PC soviétique et de la mise en place d’une nouvelle forme de capitalisme d’Etat, le nouveau système reste très éloigné de la doctrine marxiste. Le retour des goulags, héritage de la société tsariste, creuse un peu plus le fossé avec l’idéal communiste.
Dés 1935,  Emma Goldman, de retour aux USA déclarait que le communisme n’existait pas en union soviétique. N’oublions pas que Karl Marx avait prédit l’échec d’une révolution en Russie car selon lui la société qui était encore au stade d’un régime féodal n’était pas prête. Toujours selon lui, les pays les plus aptes à mettre en place ses théories étaient la France et l’Allemagne, car en Angleterre le peuple avait été, suivant ses dires, définitivement domestiqué !

Enfin, il faut quand même rappeler que le régime soviétique a dû, dès les premiers jours, faire face a l’hostilité de toutes les puissances capitalistes, qui ont financé à coup de milliards de dollars des sabotages, des partis d’opposition, des radios qui émettaient depuis l’étranger sur tout le territoire soviétique, qui ont fomenté des troubles et même des révoltes armées dès le début de la révolution…mais ceci est une autre histoire !

Par J.M.D

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