lundi 25 novembre 2013

Ophélie dans le métro

tgb

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Que la diaphane acronymée NKM prenne le métro ou pas m’indiffère. Perso je pourrais couper à ces «moments de grâce et de charme» et particulièrement aux heures de compression m’irait aussi bien. Personne ne doit se sentir obligé de subir les cohortes de fatigues, les odeurs de pisse N°5 et la promiscuité laborieuse.

Nul n’est responsable d’être né là ou ici, une cuiller en or dans la bouche ou pas. Le scandale n’est pas d’être de bonne famille ou issu des beaux quartiers. On peut être une grande bourgeoise et avoir l’intelligence de son humanité.
Ne confondons pas différence sociale et mépris de classe.
Le mépris de classe, il est justement dans ce besoin de faire peuple, dans cette nécessité affligeante de la jouer prolo, dans le calcul market de se déguiser en « vrais gens » avec la panoplie.
Ce syndrome Balladur de l’Edouard au métro comme au zoo et de la formule historique « Il fait chaud ! » de l’homme qui n’a rien à nous dire. Et où précisément explose le décalage social dans toute son indécence et sa vulgarité.
J’entends d’ici le conseiller en comm de la prénommée N : - Ma cocotte t’as un souci d’image, un peu trop « prout prout bobo » va falloir aller te crotter les Louboutin chez les gueux -
Je me fiche parfaitement que NKM ou ses congénères connaissent le prix du ticket de métro, de la baguette tradition ou du petit noir au comptoir.
Je juge les politiques à leur politique pas à la récitation démago et sans faute de listes populistes apprises par cœur et fournies par des communicants.
Ce qui en revanche m’importe c’est que le prix du ticket de métro public reste abordable et que je puisse m’offrir encore une baguette de pain sans trop de saloperies dedans et sans que des privilégiés gorgés de subventions me traitent d’assistés, des oisifs à dividendes, de feignant et sans que des milliardaires défiscalisés me reprochent de toucher 483 euros d’un état providence qu’ils truandent à longueur de journée tout en me désignant comme ennemi un plus faible que moi.
L’affront n’est pas que ces gens-là ne foutent jamais les pieds dans le métro mais qu’ils y aillent comme en exotisme, avec ce regard compatissant de la dame patronnesse chez les ploucs.

Il y a entre autres, deux choses que je méprise :
- ceux qui jouent les riches quand ils n’ont pas le sou
- ceux qui jouent les pauvres quand ils sont pétés de thunes.
Déjà, si NKM évitait en toute évanescence de se la jouer Ophélie sur la photo confondant le réel et la scène, sa personne et son rôle, on y gagnerait beaucoup en représentation.
Et subsidiairement, mais ce n’est pas mon problème, lui éviterait probablement de boire le bouillon.


rue-affre

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