
Le 22 novembre a marqué le 50ème anniversaire de l’assassinat de J.F.
Kennedy et il fait peu de doutes que nos formateurs d’opinion y trouveront
l’occasion de nous rappeler tout le bien qu’il faut penser de ce « héros » de
l’Occident.
Pourtant, il ne suffit pas d’avoir été assassiné (par qui ?) pour entrer dans
l’Histoire par la grande porte. Ce pur produit du système élitaire américain
s’est en effet distingué par des décisions qui font de sa présidence une
calamité pour les peuples du monde…
Entré en fonction en janvier 1961, dès mars, Kennedy lance un programme
d’armement parmi les plus importants en temps de paix : il double le nombre de
missiles nucléaires balistiques intercontinentaux ; augmente le nombre de
bombardiers stratégiques et celui des autres missiles ; et quadruple les unités
de lutte subversive dites « anti-guérillas ».
En avril, il ordonne de renverser le gouvernement révolutionnaire de Fidel
Castro. Des bombardiers américains maquillés aux couleurs cubaines attaquent les
bases aériennes de l’île et détruisent les appareils au sol tandis que des
bâtiments de guerre appuient le débarquement sur l’île d’une troupe de 1.500
exilés cubains recrutés et entraînés aux États-Unis par la CIA. Cette « invasion de la baie des Cochons », perpétrée en violation flagrante de la légalité
internationale, se solde fort heureusement par un échec cuisant des Etats-Unis
et de leurs mercenaires. Mais le peuple cubain déplore 176 tués et 4.000
blessés.
En août, Kennedy déclenche l’opération Ranch Hand, une guerre chimique contre
la population du Vietnam qui consiste à répandre, sur les forêts et les
récoltes, un défoliant connu sous le nom d’agent orange. Jusqu’en 1971, près de
80 millions de litres de ce défoliant sont déversés sur le Sud du Vietnam,
principalement par avion. Plus de 2,5 millions d’hectares de forêts et de terres
sont contaminés.
L’agent orange, qui contient de la dioxine, est un danger pour l’être humain.
Les personnes exposées peuvent développer des cancers de divers types ou, s’il
s’agit de femmes, mettre au monde des enfants présentant des malformations rares
et monstrueuses : absence partielle ou totale de membres, tête disproportionnée,
tronc a deux têtes, absence de cerveau, …
De tels enfants continuent de naître aujourd’hui car les mutations génétiques
acquises par les personnes contaminées se transmettent à leur descendance. Selon
les autorités vietnamiennes, 800.000 personnes seraient encore malades du fait
de leur exposition à la dioxine et 150.000 enfants souffriraient de
malformations.
Après la Seconde Guerre mondiale, les dirigeants de l’entreprise IG Farben
qui avaient produit le gaz Zyklon B utilisé dans les chambres à gaz ont été
jugés, reconnus coupables de crimes de guerre et condamnés. Serait-il anormal
que les dirigeants civils et militaires des Etats-Unis qui portent la
responsabilité de l’épandage de l’agent orange sur le Vietnam subissent le même
sort ?
Pour Kennedy, qu’il suffise que sa mémoire soit définitivement associée à un
des crimes les plus horribles du XXème siècle, et qu’en France, au moins
symboliquement, l’on débaptise les rues et avenues – trop nombreuses – qui
portent son nom. [1]
Note
[1] En région parisienne, on trouve des rues ou avenues dédiées à Kennedy
dans les villes suivantes : Paris (16ème), Le Bourget, Le Kremin-Bicêtre,
Charenton-le-Pont, Nogent-sur-Marne, Rosny-sous-Bois, Massy, Alfortville,
Montigny-le-Bretonneux, Villeneuve-Saint-Georges, Viry-Châtillon, Antony,
Pavillons-sous-Bois, Colombes, Saint-Maur-des-Fossés, Créteil, Saint-Maurice,…
Même chose en Bretagne à Saint-Malo, Brest, Quimper, Lorient, Auray, Guingamp,
Carhaix, Landerneau,… En plus d’un cours et d’un gymnase, Rennes a même donné le
nom de Kennedy à une de ses station de métro.
Jean-Pierre Dubois
Le petit Blanquiste - via Conscience Citoyenne Responsable
Jean-Pierre Dubois
Le petit Blanquiste - via Conscience Citoyenne Responsable

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