vendredi 13 décembre 2013

La prostate de Madiba

tgb

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C’est bien beau d’enterrer du grand homme, du géant, de la figure tutélaire comme de la princesse anglaise, mais s’est-on seulement penché une seconde sur la prostate de Mandela ?

Parce qu’il ne suffit pas dans l’hommage à l’immense, conserver le côté Diana et omettre l’aspect Barghouti,
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1450238_550113075070214_2005364475_n.jpgsouligner le peace and love pour mieux gommer le combat communiste, encore faut il s’intéresser à l’essentiel, à savoir l’anecdote, châtrer l’Histoire pour en faire des histoires.
Sanctifier pour mieux taire. Emouvoir pour brouiller. Encenser pour denier le sens.
Car, quand l’Histoire te montre la lune, le journalisme prostatique t’enfonce le doigt, te fait de l’enterrement entertainment, façon football, et l’état de la pelouse après le concert de Justin Bieber, et la revue du gratin dans les gradins, mais pour ce qui est du petit nom complet du FNB stadium de Johannesburg, soit le First National Bank Stadium, ce qui t’éclaire un chouïa sur l’état des choses mondialisées, tu repasseras.
Le journalisme prostatique ne fait pas de politique, il fait dans la coloscopie, et au bal des faux culs, pendant qu’une centaine de chefs d’état rendent hommage à ce qu’ils ne sont pas, la machine à fabriquer du consentement canonise aujourd’hui ce qu’il rangeait au rayon terroriste hier avec cette même propension à décerveler, à faire du rien de tout.
Non l’expert prostatique ne fait pas de politique, dans les manifs contre la TVA il compte les drapeaux, à Kiev, il regarde tomber Lenine sans s’attarder sur qui l’abat, avant que de couler un bronze à Baroso que ç’est d’une autre stature. À Caracas, le Jean-Michel Aphatie du toucher rectal te décrit l’apocalypse collectiviste sans trop noter la victoire de Maduro aux élections municipales que c’est quand même ballot.
Et tandis que mister Oblabla entre deux drones, fait dans l’éloge inspiré d’un homme que son pays balança aux afrikaners et qui en ce jour glorieux entre par la grande porte comme homme africain universel dans l’histoire, certains dans les gradins se tapent encore l’incruste sur le paillasson à regarder dessous des fois qu’il y aurait la clef.
Si pleurnicher faux derche sur une étoile ne rend pas forcément brillant, célébrer un résistant quand on passe son temps à céder n’octroie pas spécialement un diplôme de rebelle. On ne peut à la fois couper en deux Léonarda et appeler à la réconciliation nationale, encourager à brandir de la banane ou lyncher Kadhafi financeur de l’ANC et opportunément se prosterner devant le vieux singe sage.
MANDELA-ARAFAT.jpgLe journalisme prostatique ne te dira pas non plus que Lumumba ou Ken Saro-Wiwa eurent pu accéder aux grandes pompes funèbres de l’internationale tartufe, pour peu qu’ils passent entre les balles occidentales et les gibets pétroliers, en revanche, ils te feront comprendre qu’un bon communiste est un communiste mort.
François Hollande était accompagné de Robert Hue.
Le journalisme prostatique se passera avec soulagement de l’hommage du vice à la vertu, l’apartheid sauce Netanyahou au vainqueur de l’apartheid, Mandela. Il préférera faire un sujet sur le prix des billets d’avion pour Soweto et un micro trottoir pour savoir si Flanby, l’ami Ricoré de Bibi, pu passer le prendre en Air-Sarko à Tel Aviv.
Bref, le journalisme prostatique préfèrera toujours enterrer du Mandela inoffensif d’aujourd’hui plutôt que du Nelson dangereux de demain.

L’on peut se réjouir que Chavez et Arafat aient échappés à ce barnum hypocrite tandis que le journalisme prostatique bavant devant la photo de l’élite pipolisée rêve de coloscopie générale.

rue-affre

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