
Confronté à une avalanche de protestations d’organisations et
de militants de la CGT Thierry Le Paon dans un courrier adressé au Président du
CRIF cherche bien maladroitement à se justifier. Après le compte rendu de la
rencontre qui en a été fait par le CRIF, il cherche à noyer le poisson !
1- Si s’agissant de la campagne BDS il est un fait que la CGT
ne condamne pas, faut il rappeler qu’elle ne la soutient pas. La CGT est aussi
en désaccord avec la directive Alliot Marie, mais que fait elle devant les
risques de condamnation et singulièrement de militants de la CGT en application
de cette disposition : rien ! Pour une raison simple, elle désapprouve le
boycott d’Israël ce que souligne Le Paon dans sa lettre, mais approuve celui vis
à vis des colonies. Mais qui incite à la colonisation, la justifie et
l’encourage si ce n’est la politique du gouvernement Israélien ! Faut il
rappeler à ce sujet les multiples condamnations y compris des USA sur la
poursuite de la colonisation comme obstacle principal à la négociation entre
Palestiniens et Israël ! De plus comment distinguer les produits des colonies,
suggérer un tri comme le fait Thierry Le Paon. C’est se moquer du monde !
2- Curieusement Le Paon demande la modification du titre de
l’article rendant compte de la rencontre avec le CRIF mais pas de l’article qui
suit et pour cause, celui-ci est très explicite ! De plus Thierry Le Paon
n’exige pas comme c’est la pratique de faire publier sa lettre à Roger Cukierman
président du CRF. Changer le titre ça change quoi ? Rien !
3- Car au fond ce qu’il faut retenir c’est bien que cette
rencontre a eu lieu et cela c’est sans précèdent ! Imagine-t- on une rencontre
avec des organisations sur la même ligne ethniciste comme les identitaires les "
issus de l’immigration ", les ultranationalistes ukrainiens, tibétains, hutus etc
ou dans le registre religieux les salafistes, les chrétiens intégristes, etc.
Evidemment non ! Alors pourquoi avec le CRIF ? Est ce parce que la CGT aurait
fait le choix de rejoindre la cohorte des conformistes qui semblent croire qu’il
faut être bien avec le CRIF car il serait influent ! ? En rompant avec les
principes d’indépendance du syndicalisme, c’est avec un esprit de soumission que
Le Paon pensait se pavaner après cette rencontre tout en s’asseyant sur les
principes fondateurs du syndicalisme internationaliste !
4- Enfin Thierry Le Paon évoque les relations traditionnelles
de la CGT avec les syndicats de la région en faisant référence à une délégation
de la CGT conduit par B. Thibault ! En fait ces relations se résument à des
rapports avec la Histadrout Israélienne dont on ne saurait dire qu’elle milite
pour la paix ce serait même plutôt l’inverse ! Il faut savoir que son précèdent
secrétaire général Amir Peretz se retrouva Ministre de la Défense et contribua à
l’agression contre le Sud Liban qui se termina face à la résistance libanaise
par un échec cuisant ! Le travailliste et ancien syndicaliste Amir Peretz est
toujours Ministre mais cette fois il l’est dans le gouvernement Netanyahu. La
Histadrout que plusieurs organisations syndicales affiliés à la CSI ex CISL ont
exigé qu’elle soit suspendue de ses rangs a cause de son soutien à la politique
criminelle du Gouvernement Israélien ! Qu’en pense la CGT ?
5- La CGT contrairement à ce qui est affirmé dans le courrier
de Le Paon entretient également des relations avec le syndicalisme palestinien
mais seulement avec un courant de celui-ci et non comme c’était le cas dans le
passé avec l’ensemble des composantes du syndicalisme Palestinien. Voila la
réalité de l’étendue des relations de la CGT ! Ce qui est intéressant c’est que
Le Paon fait lourdement référence à la délégation de B.Thibault en omettant
celle de Louis Viannet quelques années plus tot ! Est ce parce qu’ avant de se
rendre a Gaza pour y rencontrer Yasser Arafat considéré comme un terroriste,
puis dans les territoires occupés et enfin en Israel, la delegation avait
rencontré à Beyrouth l’ensemble du Mouvement syndical Libanais dont la FENASOL
avec laquelle la CGT entretenait une relation historique, mais également le
Hezbollah et sa branche syndicale. Alors pourquoi cette omission ? Est ce parce
que le CRIF considère le Hezbollah comme une organisation terroriste ? Poser la
question c’est y répondre ! Pourquoi enfin ne pas parler de toutes nos relations
anciennes, celles entre autre avec les syndicats Syriens ? On se garde bien de
l’évoquer car évidemment cela ferait un peu désordre dans le paysage du
syndicalisme policé, institutionnalisé et bien ordonné de la CES et de la CSI.
6- Ce que furent les relations de la CGT dans cette région, le
crédit, le respect et l’autorité dont elle disposait aurait du lui permettre
aujourd’hui de véritables initiatives et des actions unitaires en faveur de la
paix. Nous en sommes loin et cette rencontre avec le CRIF ne va évidemment pas
dans cette direction.
Mais finalement était ce là l’intention de la direction de
la CGT et de Thierry Le Paon ?
À l’évidence : NON !
À l’évidence : NON !
Jean-Pierre Page - Ancien responsable du département
international de la CGT et de la Commission exécutive confédérale -
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire