Alex Kane
Des militants étudiants de l’Université de Floride du Sud (USF) ont
instamment demandé à la Fondation de leur université, ce mois-ci, de
prendre en considération une pétition forte de 10 000 signatures pour
que l’Université se dégage d’entreprises liées à l’occupation
israélienne.
Depuis des mois, des membres de la section des « Etudiants pour la
Justice en Palestine » (SJP) de cette Université ont collecté des
signatures appelant au désinvestissement d’entreprises telles que
Caterpillar qui vend des bulldozers aux forces armées israéliennes
(IDF) et G4S, une société privée qui gère des prisons dans lesquelles
sont enfermés des Palestiniens. Le groupe a dit que la pétition, qui
intervient après une tentative contrecarrée de soumettre la question à
un référendum étudiant, est la plus importante jamais signée dans les
universités de Floride – et que les signatures représentent environ 25%
de l’ensemble des étudiants. Cet effort a bénéficié d’une couverture
médiatique favorable de la part de Bill Maxwell, chroniqueur au Tampa Bay Times.
Le 5 mai, lors d’une réunion avec la Fondation de l’USF qui supervise
les investissements de l’université, les membres du SJP ont instamment
demandé la création d’un comité permettant de réaliser des
investissements responsables et de désinvestir des corporations qui
tirent profit de contrats avec l’appareil militaire israélien.
« Le fait que notre université n’ait pas pour politique de n’investir
que dans des entreprises éthiques est épouvantable » a dit Ahmad
Saadaldin, lors d’une déclaration annonçant la réunion.
« Cela nous donne l’impression à nous étudiants que notre université
valorise le profit plus que nos devoirs en tant que citoyens du monde ».
S’exprimant sur les ondes de WMNF, une station de radio de Tampa,
Malak Fakhoury, membre de SJP, a expliqué que les dirigeants de la
Fondation avaient dit aux membres du groupe qu’ils examineraient
l’information qui leur était donnée par SJP. « Ce n’était pas le genre
de réunion dont on peut mesurer le succès, parce qu’il est nécessaire de
passer par plusieurs étapes s’il s’agit d’aboutir à quelque chose en ce
domaine ; mais le fait de leur parler était déjà un succès absolu » a
dit Fakhoury à la radio. « Aucune émotion n’était palpable, aussi est-il
difficile de porter un jugement sur ce qu’ils pouvaient penser ».
La lutte promet d’être difficile à l’université. La démarche a
rencontré l’opposition du rabbin Ed Rosenthal qui est à la tête du
centre Hillel de l’université et qui a dit à la Tribune de Tampa que SJP a « dépassé les bornes » et que « c’est de l’antisémitisme ». Selon les déclarations d’Omar Erchid, membre du SJP, à Mondoweiss,
le président de l’université, qui a condamné le boycott d’Israël de la
part de l’American Studies Association, co-dirige une fondation qui
investit dans des banques israéliennes finançant les colonies de
Cisjordanie. Et le doyen de l’USF est allé cette année en Israël pour voir comment renforcer les liens avec des universités israéliennes.
La campagne de la pétition pro-désinvestissement a été lancée après
une tentative de vote étudiant sur une proposition qui avait échoué en
2013. Alors que SJP dit que la majorité des étudiants a voté en faveur du désinvestissement, le Conseil des étudiants a invalidé les résultats.
Le débat à l’USF sur Israël arrive à la fin d’une année universitaire
ponctuée d’efforts répétés pour que le Conseil des étudiants adopte le
désinvestissement. Tandis que la plupart des organisations étudiantes
ont voté contre le désinvestissement, la mesure a été approuvée à Loyola (avant de faire l’objet d’un veto) et à l’université de Californie à Riverside.
Traduction SF pour AURDIP
aurdip.fr
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