samedi 31 mai 2014

10,000 étudiants de l’Université de Floride du Sud appellent à désinvestir des entreprises liées à l’occupation

Alex Kane    

Des militants étudiants de l’Université de Floride du Sud (USF) ont instamment demandé à la Fondation de leur université, ce mois-ci, de prendre en considération une pétition forte de 10 000 signatures pour que l’Université se dégage d’entreprises liées à l’occupation israélienne.

Depuis des mois, des membres de la section des « Etudiants pour la Justice en Palestine » (SJP) de cette Université ont collecté des signatures appelant au désinvestissement d’entreprises telles que Caterpillar qui vend des bulldozers aux forces armées israéliennes (IDF) et G4S, une société privée qui gère des prisons dans lesquelles sont enfermés des Palestiniens. Le groupe a dit que la pétition, qui intervient après une tentative contrecarrée de soumettre la question à un référendum étudiant, est la plus importante jamais signée dans les universités de Floride – et que les signatures représentent environ 25% de l’ensemble des étudiants. Cet effort a bénéficié d’une couverture médiatique favorable de la part de Bill Maxwell, chroniqueur au Tampa Bay Times.
Le 5 mai, lors d’une réunion avec la Fondation de l’USF qui supervise les investissements de l’université, les membres du SJP ont instamment demandé la création d’un comité permettant de réaliser des investissements responsables et de désinvestir des corporations qui tirent profit de contrats avec l’appareil militaire israélien.
« Le fait que notre université n’ait pas pour politique de n’investir que dans des entreprises éthiques est épouvantable » a dit Ahmad Saadaldin, lors d’une déclaration annonçant la réunion. « Cela nous donne l’impression à nous étudiants que notre université valorise le profit plus que nos devoirs en tant que citoyens du monde ».
S’exprimant sur les ondes de WMNF, une station de radio de Tampa, Malak Fakhoury, membre de SJP, a expliqué que les dirigeants de la Fondation avaient dit aux membres du groupe qu’ils examineraient l’information qui leur était donnée par SJP. « Ce n’était pas le genre de réunion dont on peut mesurer le succès, parce qu’il est nécessaire de passer par plusieurs étapes s’il s’agit d’aboutir à quelque chose en ce domaine ; mais le fait de leur parler était déjà un succès absolu » a dit Fakhoury à la radio. « Aucune émotion n’était palpable, aussi est-il difficile de porter un jugement sur ce qu’ils pouvaient penser ».
La lutte promet d’être difficile à l’université. La démarche a rencontré l’opposition du rabbin Ed Rosenthal qui est à la tête du centre Hillel de l’université et qui a dit à la Tribune de Tampa que SJP a « dépassé les bornes » et que « c’est de l’antisémitisme ». Selon les déclarations d’Omar Erchid, membre du SJP, à Mondoweiss, le président de l’université, qui a condamné le boycott d’Israël de la part de l’American Studies Association, co-dirige une fondation qui investit dans des banques israéliennes finançant les colonies de Cisjordanie. Et le doyen de l’USF est allé cette année en Israël pour voir comment renforcer les liens avec des universités israéliennes.
La campagne de la pétition pro-désinvestissement a été lancée après une tentative de vote étudiant sur une proposition qui avait échoué en 2013. Alors que SJP dit que la majorité des étudiants a voté en faveur du désinvestissement, le Conseil des étudiants a invalidé les résultats.

Le débat à l’USF sur Israël arrive à la fin d’une année universitaire ponctuée d’efforts répétés pour que le Conseil des étudiants adopte le désinvestissement. Tandis que la plupart des organisations étudiantes ont voté contre le désinvestissement, la mesure a été approuvée à Loyola (avant de faire l’objet d’un veto) et à l’université de Californie à Riverside.

Traduction SF pour AURDIP

aurdip.fr

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