Il est question d’un « cessez-le-feu » prolongé de 5 jours. Sans vouloir jouer les cyniques, regardons la liste qui suit...
2012 - Le 14
novembre, deux jours après que les organisations palestiniennes à Gaza
aient donné leur accord pour une trêve après plusieurs jours de
violence, Israël assassine le chef de l’aile militaire du Hamas, Ahmed Jabari menaçant d’intensifier la violence
une fois de plus après une semaine au cours de laquelle au moins six
civils palestiniens ont été tués et des dizaines d’autres blessées dans
les attaques israéliennes. [Cet assassinat a été le point de départ de la campagne israélienne de bombardements de novembre 2012 - NdT]
2012 - Le 9 mars, Israël viole le cessez-le-feu
convenu sous médiation égyptienne et assassine le chef des Comités de
résistance populaire [PRC] basés à Gaza, provoquant un autre cycle de
violence dans lequel au moins vingt Palestiniens sont tués, dont au
moins quatre civils, et des dizaines d’autres blessés. Comme d’habitude,
Israël prétend avoir agi en état de légitime défense contre une attaque
imminente planifiée par les PRC, tout en ne fournissant aucune preuve
pour étayer cette accusation. Après l’assassinat, le journaliste
israélien Zvi Bar’el écrit dans le journal Haaretz :
« Il est difficile de comprendre sur quoi se base l’affirmation
selon laquelle Israël s’efforce de diminuer la tension... On peut
supposer que la réaction armée des Comités de résistance populaire ou du
Djihad islamique à l’assassinat ciblé d’Israël a été prise en compte.
Mais tout le monde a-t-il pesé la possibilité que la réaction violente
pourrait conduire à un plus grand nombre de victimes israéliennes que
toute attaque terroriste que Zuhair al-Qaisi, le secrétaire général des
Comités de résistance populaire, aurait pu lancer ? En l’absence d’une
réponse claire à cette question, on peut supposer que ceux qui ont
décidé d’assassiner al-Qaisi se sont encore une fois appuyés sur la
stratégie de ’réponse mesurée’, dans laquelle une frappe israélienne
entraîne une réaction, qui attire une contre-réaction israélienne. »
Un peu plus de deux mois auparavant, à l’occasion du troisième anniversaire de l’Opération Plomb Durci,
le lieutenant général Benny Gantz, chef d’état-major de l’armée
israélienne, dit à la radio militaire israélienne qu’Israël devra
attaquer Gaza bientôt pour restaurer son pouvoir de « dissuasion », et
que l’agression doit être « rapide et douloureuse ». Et de conclure :
« Nous allons agir lorsque les conditions seront bonnes. »
2011 - Le 29 octobre, Israël rompt une trêve qui a
maintenu le calme pendant deux mois, tuant cinq membres du Djihad
islamique à Gaza, y compris un commandant en chef. Le même jour, les
intermédiaires égyptiens négocient une autre trêve qu’Israël viole
immédiatement en assassinant quatre autres membres du Jihad islamique.
Au total, neuf Palestiniens et un Israélien sont tués.
2008 - En novembre, Israël viole un cessez-le feu
mis en place depuis juin avec le Hamas et d’autres groupes militants
basés à Gaza, lançant une opération qui tue six membres du Hamas. Les
groupes militants répondent par des tirs de roquettes sur le sud
d’Israël, que l’État sioniste exploite peu de temps après pour justifier
l’opération Plomb durci,
l’assaut militaire dévastateur sur la bande de Gaza qui débute le 27
décembre et va trois semaines. L’armée israélienne assassine environ
1400 Palestiniens, la plupart des civils, dont plus de 300 enfants. Une
mission d’enquête dirigée par le juriste sud-africain Richard Goldstone
et pour le compte du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies,
conclut par la suite que Israël et le Hamas (?) ont commis des crimes de
guerre et des crimes contre l’humanité pendant les combats, un jugement
partagé par les organisations des droits de l’homme comme Amnesty
International et Human Rights Watch.
2002 - Le 23 juillet, quelques heures avant qu’un
cessez-le accepté par le Hamas et d’autres groupes palestiniens doit
entrer en vigueur, Israël bombarde un immeuble d’habitation dans le
milieu de la nuit dans la bande de Gaza, assassinant un responsable du
Hamas, Salah shahada. Quatorze civils, dont neuf enfants, sont tués dans
l’attaque et 50 autres blessés, conduisant à un sabordage de la trêve
et à la poursuite de la violence.
2002 - Le 14 janvier, Israël assassine Raed Karmi,
un responsable dans le parti du Fatah dans la foulée d’un cessez-le feu
accepté par tous les groupes militants palestiniens le mois précédent,
ce qui conduit à son annulation. Plus tard en janvier, a lieu le premier
attentat-suicide lié aux Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa Martyr, l’aile
militaire du Fatah.
2001 - Le 23 novembre, Israël assassine, Mahmoud Abu
Hanoud, un des responsables du Hamas. À l’époque, le Hamas avait trouvé
un accord avec le chef de l’OLP, Yasser Arafat, pour ne pas lancer
d’attaques contre des cibles à l’intérieur d’Israël. Après le meurtre,
Alex Fishman, correspondant pour les affaires militaires du journal
israélien Yediot Aharonot, écrit dans un article en première page :
« Nous nous retrouvons à nouveau à tout faire pour qu’ait lieu une
nouvelle attaque terroriste massive au sein de la Ligne verte [les
frontières de 1949] ... Celui qui a donné le feu vert à cet acte de
liquidation savait très bien qu’il détruisait de ce fait d’un seul coup
l’accord entre le Hamas et l’Autorité palestinienne. En vertu de cet
accord, le Hamas devait stopper les attentats-suicide à l’intérieur de
la Ligne verte ... » Une semaine plus tard, le Hamas répliquait par des
attentats à Jérusalem et à Haïfa.
2001 - Le 25 juillet, alors que les responsables de
la sécurité de l’Autorité palestinienne et de l’État israélien se
réunissent pour consolider un cessez-le feu datant déjà de six semaines,
Israël assassine un membre du Hamas à Naplouse. Neuf jours plus tard,
le Hamas répond par un attentat suicide dans une pizzeria de Jérusalem.
1988 - En avril, Israël assassine en Tunisie le
dirigeant de l’OLP Khalil al-Wazir, alors même que l’administration
Reagan tente d’organiser une conférence internationale pour négocier la
paix entre Israéliens et Palestiniens. Le Département d’État américain
condamne l’assassinat comme un « acte d’assassinat politique. » Au cours
des manifestations qui s’ensuivent dans les territoires occupés, sept
autres Palestiniens sont abattus par les forces israéliennes.
1982 - À la suite de l’invasion du Liban par Israël
en juin, et après que les combattants de l’OLP aient quitté Beyrouth en
appliquant un cessez-le-feu arrangé par les États-Unis, Israël viole
les termes de l’accord et déplace ses forces armées dans la partie ouest
de la ville où sont situés les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila.
Peu de temps après, des soldats israéliens encerclent les [camps et
envoient leurs alliés chrétiens phalangistes - malgré le fait que la
longue et sanglante histoire entre Palestiniens et Phalangistes au Liban
soit bien connue des Israéliens, et malgré le fait que le chef des
Phalangistes, Béchir Gemayel, vient d’être assassiné et que les
Palestiniens en sont à tort tenus responsables. Au cours des trois jours
qui suivent, entre 800 et 3500 réfugiés palestiniens, en majorité des
femmes et des enfants laissés sur place par les combattants de l’OLP,
sont massacrés par les phalangistes tandis que les soldats israéliens
regardent. Dans le sillage du massacre, une commission d’enquête
israélienne, la Commission Kahan, juge que le ministre israélien de la
Défense (et futur Premier ministre) Ariel Sharon porte « une
responsabilité personnelle » dans les massacres.
1981-2 - Sous le ministère de la Défense d’Ariel
Sharon, Israël viole à plusieurs reprises en neuf mois, le cessez-le-feu
négocié entre les Nations Unies et l’OLP au Liban, dans le but de
provoquer une réaction qui justifiera une invasion à grande échelle du
pays que Sharon souhaite depuis longtemps. Comme la retenue de l’OLP ne
fournit à Sharon aucun prétexte suffisant, il utilise la tentative
d’assassinat de l’ambassadeur d’Israël à l’Angleterre pour justifier une
invasion massive visant à détruire l’OLP - en dépit du fait que les
responsables israéliens du renseignement estiment que l’OLP n’a rien à
voir avec la tentative d’exécution. Dans l’invasion qui a suivi, plus de
17 000 Libanais sont assassinés.
1973 - Juste après l’entrée en vigueur d’un accord
de cessez-le-feu parrainé par les États-Unis et l’Union soviétique à la
fin de la guerre du Kippour, Israël viole l’accord avec un « feu vert »
du secrétaire d’État américain Henry Kissinger. Selon des documents
déclassifiés des États-Unis, Henry Kissinger explique aux Israéliens
qu’ils peuvent prendre « un peu plus » de temps pour adhérer à la trêve.
En conséquence de quoi, Israël lance une attaque et encercle la
troisième armée égyptienne, provoquant une crise diplomatique majeure
entre les États-Unis et l’Union soviétique qui pousse les deux
superpuissances au bord de la guerre nucléaire, les Soviétiques menaçant
d’intervenir pour sauver leur allié égyptien et les États-Unis
déclenchant une alerte nucléaire Defcon III .
1967 - Israël viole l’Accord d’armistice de 1949, en
lançant une attaque surprise contre l’Égypte et la Syrie. Malgré les
affirmations d’Israël qui prétend agir en état de légitime défense
contre une attaque imminente de l’Égypte, les dirigeants israéliens sont
bien conscients que l’Égypte ne pose pas de menace sérieuse. Yitzhak
Rabin, chef d’état-major de l’armée israélienne pendant la guerre, dit
dans une interview en 1968 : « Je ne crois pas que Nasser voulait la
guerre. Les deux divisions qu’il envoya dans le Sinaï le 14 mai n’aurait
pas suffi à déclencher une offensive contre Israël. Il le savait et
nous le savions ». Et l’ancien Premier ministre Menahem Begin admet plus
tard que « les concentrations de l’armée égyptienne aux limites du
Sinaï ne prouvaient pas que Nasser allait vraiment nous attaquer. Nous
devons être honnêtes avec nous-mêmes. Nous avons décidé de l’attaquer ».
1956 - En collusion avec la Grande-Bretagne et la
France, Israël viole l’Accord d’armistice de 1949 en envahissant et en
occupant la péninsule du Sinaï en Égypte. Israël ne s’engage à retirer
ses troupes que suite aux pressions du président américain Dwight
Eisenhower.
1949 - Immédiatement après que soit entré en vigueur
l’accord d’armistice négocié sous l’égide des Nations Unies entre
Israël et ses voisins, les forces armées de l’État sioniste nouvellement
créé, violent la trêve avec de multiples empiétements dans les zones
désignées comme démilitarisées et lancent des attaques armées qui font
de nombreuses victimes civiles.
Traduction : Info-Palestine.eu
Photo : Des corps d’adultes comme d’enfants gisent sur le sol de la morgue de
l’hôpital al-Shifa, dans la ville de Gaza le 20 juillet 2014... Tout
cessez-le-feu promulgué aujourd’hui sera de peu de poids, puisque l’État
israélien n’a jamais eu de parole - Photo : AFP/Mohammed Abed
Info Palestine
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