
C’est notre nouvelle version de l’ancien impérialisme occidental du 19ème siècle, maintenant féminisée par les femmes
conseillères du président Barack Obama, repeint en rose et accompagné
au piano par le genre de musique douce que vous entendez dans les
publicités pour les produits destinés aux femmes.
La semaine dernière, l’administration
Obama s’est focalisée sur le sort des Yézidis d’Irak qui ont été
persécutés par ces affreux membres d’ISIS (EI) – juste au moment le plus
propice pour détourner l’attention des massacres à Gaza.
Comme c’est pratique. Les trois réseaux
TV américains et la BBC de plus en plus enchaînée ont reçu l’ordre de
laisser tomber les reportages sur Gaza et de recentrer leurs équipes et
leurs caméras sur les souffrances des Yézidis et, tout d’un coup, sur la
fuite des chrétiens d’Irak.
Ce fut une manœuvre magnifique de la part des médias. Le monde, furieux contre les Etats-Unis d’avoir permis à Israël d’avoir sauvagement attaqué la bande de Gaza et d’avoir assassiné près de 2.000 Palestiniens,
porta son attention sur les Yézidis, qui étaient jusque-là inconnus, et
sur les chrétiens irakiens. Personne aux États-Unis n’avait jamais
entendu parler de Yézidis, mais c’est pas grave. Oncle Sam arrive à la
rescousse.
Personne n’a mentionné le fait que les
chrétiens d’Irak vivaient en sécurité et n’avaient aucun problème sous
la présidence de Saddam Hussein – ils étaient même privilégiés – jusqu’à
ce que le président George Bush ait envahi et détruit l’Irak. Nous
pouvons nous attendre à voir les chrétiens de Syrie subir le même sort
si la protection du régime Assad est arrachée par les soulèvements
organisés par les États-Unis. Nous allons ensuite verser des larmes de
crocodile pour les chrétiens de Syrie.
Les États-Unis et l’Europe se mettent
brusquement à applaudir à tout va la « mission de sauvetage »
franco-anglo-américaine. Fait intéressant, ces vieux colonialistes, les
français et les britanniques, ont été si prompts à s’impliquer en Irak,
riche en pétrole : les Britanniques y ont envoyé quelques Tueurs de sa
Majesté, les fameux Special Air Service, ou SAS. La France et la
Grande-Bretagne envoient des armes à la milice kurde connue sous le nom
« Pesh Merga ». L’Australie, actuellement gouvernée par une droite dure,
pourrait leur emboîter le pas.
Vers 1900, l’Empire britannique, la
France et la Russie avaient tous affirmé le droit d’intervenir dans le
Levant pour soi-disant protéger leurs chrétiens. Une excuse bien
commode.
L’Amérique a eu un frisson de bonheur de
voir de l’eau et des vivres larguées par l’US Air Force aux réfugiés
Yézidis. Même cet écrivain cynique se réjouissait de voir la puissance
militaire des États-Unis aider les opprimés.
Mais que dire des 1,8 million de
Palestiniens opprimés à Gaza, privés par Israël et l’Egypte de
nourriture, d’eau, des fournitures médicales et d’électricité ? Qu’en
est-il des millions de réfugiés en Syrie créés par les tentatives
occidentales de renverser la dynastie Assad pour avoir soutenu l’Iran ?
Et les millions de réfugiés intérieurs suite aux guerres en Afghanistan
et en Irak ?
Eh bien, Washington a tout simplement annoncé un arrêt temporaire de réapprovisionnement d’Israël avec le mortel missile
air-sol fabriqué aux États-Unis, le Hellfire, qui a déjà été utilisé
une fois mais en grande quantité soufflant un grand nombre de
Palestiniens dans la bande de Gaza. Comme la fausse suspension de
livraison d’armes par les Etats-Unis au régime brutal de l’Egypte,
celle-ci sera bientôt levée lorsque l’attention du public sera tournée
ailleurs.
Il y a 5,5 millions de réfugiés
palestiniens. Que représente une poignée de Yézidis par rapport à cet
océan de sans-abri ? Le nombre et le sort de ces réfugiés Yazidis ont
été largement exagérés par les puissances occidentales pour justifier
leur ré-intervention en Irak.
Des reportages sordides sur la cruauté
d’ISIS pourraient bien être vrais, mais ce vieux cynique soupçonne
qu’elle est utilisée et exagérée pour justifier une intervention. Après
tout, nous avons vu des mensonges semblables au sujet du régime de Saddam et au sujet de la « menace pour le monde » d’Al-Qaïda.
Ce genre de choses, très prisées par les
Britanniques, remonte aux fausses histoires de 1914 où des soldats
allemands embrochaient des bébés belges sur leurs baïonnettes. Vous
rappelez-vous les bobards au sujet des bébés koweïtiens jetés hors de
leurs incubateurs par des Irakiens d’une bestialité sans nom ?
Maintenant, les plus grands sots du
Parti républicain des États-Unis comme John McCain, Lindsey Graham et le
représentant de ma ville natale Peter King, clament que le territoire
américain est menacé par l’ISIS, alors qu’ils essaient de provoquer une
véritable guerre avec la Russie en Ukraine.
Juste pour montrer à quel point la
politique américaine au Moyen-Orient est devenue bizarre : des avions de
guerre américains sont en train de larguer de l’aide aux Yézidis d’Irak
(considérés comme adorateurs du diable par beaucoup d’irakiens), alors
qu’ils bombardent la tribu Zaidi, dans le nord du Yémen, qui luttent
contre la junte militaire installée par les américains à Sa’ana.
Yézidis, Zaidis, tout cela est très confus, comme ces satanés Slovaques
et Slovènes.
Pendant ce temps, la Maison Blanche a
évincé sa marionnette chiite à Bagdad, Nouri al-Maliki, en faveur d’un
nouveau satrape encore plus obéissant. Maliki a été assez stupide pour
croire réellement qu’il était le premier ministre de l’Irak et a refusé
d’autoriser les troupes américaines à y rester indéfiniment.
Grosse erreur, Nuri. Mais ne versez
aucune larme pour lui : ses vicieux escadrons de la mort ont assassinés
et torturés un grand nombre de sunnites. Un de leurs outils
d’interrogation préférés était une perceuse électrique appliqué à la
rotule. Les généraux américains en Irak ont utilisés les escadrons de la
mort chiites (calqués sur ceux d’El Salvador, une guerre que j’ai
couverte) pour écraser la résistance sunnite. Maintenant, c’est au tour des sunnites.
Le prochain chef de l’Irak est un autre
politicien protégé par la CIA dont on attend qu’il fasse de l’Irak un
pays sécurisé pour les compagnies pétrolières occidentales. Nous voyons
le même processus en Afghanistan, où le centre de casting de la CIA a
produit deux «candidats» à la présidence.
Quant aux Kurdes, de facto autonomes,
ils ont été un protectorat occidental depuis 2003 et seraient totalement
indépendants aujourd’hui s’il n’y avait pas eu la crainte d’une
réaction violente de la part des Turcs très irritables. Israël fournit
les Kurdes en armes depuis 1970.
Fait intéressant, les Kurdes sont
maintenant exportateurs de pétrole directement à Israël avec le pipeline
et le pétrolier turcs, alors que le régime de Bagdad, tenu à l’écart,
fulmine. Il a longtemps été question d’une base aérienne israélienne
dans le Kurdistan.
« Juste au moment où je pensais que j’en
étais sorti, ils m’y ramènent de force », c’était l’argument plaintif
qu’utilisait Michael Corleone dans «Le Parrain». Obama pourrait
aujourd’hui se l’approprier. Il ne revient en Irak que pour des raisons
purement humanitaires ; c’est l’histoire
qui est vendue aux femmes électrices (principalement démocrates). Et
parce que les Sarrasins d’ISIS vont bientôt envahir le Bible Belt à
moins qu’Obama n’agisse.
Peu importe que les États-Unis aient
armé et entraîné ISIS en Jordanie pour renverser le régime de la Syrie.
Maintenant, ils sont devenus des voyous et doivent être arrêtés par une
nouvelle croisade humanitaire.
Ainsi donc, retour des troupes
américaines dans l’enfer de l’Irak, un acte qui défie la logique à la
fois militaire et politique. Mais les élections américaines se profilent
à l’horizon et Hillary Clinton est déjà en train de tirer à boulets
rouges sur Obama pour avoir quitté l’Irak trop tôt. Hillary vient de
s’aligner totalement sur les positions du Premier ministre israélien
Benjamin Netanyahu et affirme que les troupes américaines auraient dû
rester en Irak ….elle qui est mariée à un réfractaire notoire en temps
de guerre. Les républicains battent le même tambour.
Traduction Avic – Réseau International
Source en anglais : http://www.informationclearinghouse.info/article39435.htm
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