Lors de la Conférence environnementale réunie à l'Elysée le 27 novembre,
et en raison du drame de Sivens, la mort de Rémi FRAISSE, le chef de
l’Etat s’est fendu d’un discours qui se voulait novateur. On peut faire
l’hypothèse qu’il est parfaitement sincère dans sa proposition, mais cet
assaut de « démocratisme » tombe une nouvelle fois à plat.
On finit par
se demander – encore que l’on se le demande de moins en moins – s’il
n’y a pas chez les politiciens une manière de penser totalement
obsolète,… et en particulier en matière d’écologie.
"Pour débloquer une situation, le recours à un référendum local vaut toujours mieux que le fait accompli ou que l'enlisement."
"J'ai demandé au gouvernement d'engager un chantier sur la
démocratie participative" afin que "sur les grands projets (...) toutes
les garanties" soient réunies et éviter les "formes inacceptables de
violence ",
Cette histoire de référendum local apparaît comme frappée de bon sens… C’est pourtant de ce « bon sens » dont nous crevons aujourd’hui.
En matière d’environnement on ne peut pas se satisfaire de cet « expédient démocratique ». Pourquoi ?
Imaginons un instant que, localement, on s’adresse à une population
particulièrement intéressée par le problème posé… par exemple les
paysans dont l’exploitation dépend du projet. Le raisonnement à court
terme qu’ils tiendront, et qui est parfaitement logique et rationnel,
conduira à un vote favorable au projet. On ne peut évidemment pas
condamner leur choix et on peut même le comprendre. Pourtant, doit-on se
limiter au raisonnement à court terme ? On peut certes le faire mais
en terme écologique le raisonnement à court terme est un non sens. Pourquoi ?
Parce que les décisions prises dans le court terme correspondent à
des logiques en parfaite contradiction avec les contraintes du respect
de l’environnement. Par exemple, la recherche du profit immédiat, la
destruction d’une niche écologique pour réaliser un projet, la mise en
place de processus polluants accompagnant le développement économique et
la croissance, la généralisation des OGM pour des raisons de
productivité,… Toutes ces initiatives, on ne le sait que trop
aujourd’hui, menacent directement le devenir de notre planète et le
nôtre.
Est-ce à dire que l’on ne peut plus rien faire comme certains se lamentent ?
Non… mais désormais il va falloir faire autrement.
Faire suivant des logiques différentes, avec des objectifs nouveaux,
avec des méthodes qui permettront de changer les habitudes, de produire
différemment et de répartir équitablement les richesses produites. Avec
bientôt dix milliards d’êtres humains sur la planète, on ne peut plus
fonctionner, vivre, produire, consommer comme autrefois. L’ancien modèle
de développement économique nous est interdit… pas simplement pour des
raisons morales, quoiqu’elles comptent, mais bêtement et plus
matériellement, pour une question de survie.
Or, les politiciens (écologistes politico-professionnels compris) ne
connaissent que le court terme… Ils sont incapables de se projeter
au-delà des échéances qui leur permettront de conserver le pouvoir.
C’est ce qui explique que toutes les grandes conférences sur le climat,
depuis des années, ne sont finalement que des mascarades et que la
Conférence environnementale réunie à l'Elysée n’est que de la poudre
(verte) aux yeux pour mettre du baume sur une fin de quinquennat
catastrophique.
Est-ce à dire qu’il faut imaginer, penser, trouver, pratiquer une
autre manière de raisonner en politique ? Oui, certainement et ce n’est
pas cette classe politique obsolète et vermoulue qui va nous y aider.
C’est tout ce travail d’imagination, la mise en œuvre de nouvelles
pratiques qui devraient constituer l’essentiel du débat politique
citoyen… et non les ridicules polémiques qui animent les partis avides
de pouvoir.
Le caractère officiel, symbolique de ce type de conférence est
dérisoire au regard des enjeux en terme d’avenir du genre humain et des
autres espèces sur cette planète. Ne pas le comprendre c’est dans tous
les cas courir au désastre à plus ou moins long terme.
Le référendum local, ne règlera rien du tout.
fedetlib
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