Gilles Devers
Le Programme alimentaire mondial (PAM), l’agence de l’ONU qui finance l’assistance aux réfugiés – euh, aux déplacés – Syriens, a annoncé hier qu’elle devait interrompre son acticité, n’ayant plus de fonds.
Pour
les réfugiés qui vivent dans les camps gigantesques installés en
Jordanie, au Liban, en Turquie, en Irak et en Égypte, soit 1,7 million
de personnes, le système est celui des coupons alimentaires qui
permettent aux réfugiés de s’approvisionner. À ce jour, les caisses sont
vides. La distribution a pris fin.
Le
PAM assure aussi les rations alimentaires à quatre millions de réfugiés
situés dans les zones contrôlées par les rebelles à l’intérieur du
pays, et les stocks sont assurés pour tenir jusqu’au mois de février.
Mais à ce jour, on ne vit que sur les stocks car l’argent manque tout
autant.
Le besoin financier est de 35 millions de dollars par semaine.
Faut-il
repasser les vidéos des conférences diverses et variées où les braves
encravatés, la main sur le cœur, venaient assurer de toute leur
solidarité les victimes de cette guerre de déstabilisation d’une
région ?
« Indignez-vous », comme disait l’autre… Non, faites péter ce système abject. Il y a urgence.
La semaine dernière, la presse a rapporté la découverte d’un trafic d’organe dans
le bidonville de Hay El Ghoarbey, dans le sud de Beyrouth. Le recul de
l’ONU ne fait pas disparaitre les besoins des personnes, mais générer un
marché lucratif pour les pires truands. C’en est à pleurer.
L’histoire
découverte est celle d’un mineur de 17 ans, Mahmoud, originaire d’Idlib
dans le nord de la Syrie, arrivé au Liban il y a un an et demi. Sa
petite sœur, malade, devait subir une opération chirurgicale, mais faute
d’argent, elle allait mourir. Mahmoud a vendu son rein gauche, pour
9000 dollars : « J’ai fait ça pour aider ma famille. Ma sœur doit se
faire opérer et nous n’avons pas d’argent. Ils m’ont donné presque toute
la somme. Mais ils se sont engagés à prendre en charge les
antibiotiques que je dois prendre pendant une année ».
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