vendredi 24 avril 2015

Celui ou celle que je ne connais pas

Gaëtan Pelletier                                

Je ne sais pas si vous savez regarder les humains. J’aime les photos parce qu’en elles se cachent mondes à la lueur des dieux, si les dieux existent. Mais les dieux sont en nous…

Regardez celui-là : il a l’air d’avoir avalé toute la vie, une partie de l’Univers, et ses yeux sont des églises…
Dans les autres il y a toute la palette des créations de cet Univers : la pierre, la terre, les astres, et le mélange mystérieux de ce qui dort en chacun des êtres.
La beauté n’est pas ce qui est « beau » mais dans notre capacité à « voir ».
Si vous vous éteignez un peu à ce pauvre monde dans lequel nous vivons, vous pouvez vous allumer à celui qui est caché en chacun de nous. En chacun des autres, surtout…
Nous sommes des miroirs qui nous nous regardons.
Lire est bien. Mais lire avec son âme est encore mieux. Il faut alors se délester de tous les appris, car l’ignorance est celle qui gèle ses calculs.
Il y a ceux qu’on connaît et ceux qu’on a connus. Mais il reste ceux qu’on ne connaîtra jamais.
Dommage ! Car au fond de bien des êtres se cache beaucoup d’amour. Connaître, c’est regarder.
On peut bien fouiller tout le fond de l’Univers. Mais le plus bel apprentissage consiste à découvrir l’Univers camouflé dans une image, un portrait, une fixitude, un moment, un arrêt.
La grandeur est ici, éparpillée en nous, et qui sait si au fond nous ne sommes pas aveugles un peu de ceux que l’on croise.
C’est pour ça, qu’il m’arrive parfois de regarder les gens, sans rien penser, sans essayer de juger, de catégoriser.
Non.

Je crois qu’on est tous le puzzle de ce monde en nous. Éclaté, mais là.
Comme cet homme aux yeux entre l’ailleurs et l’ici…

La Vidure

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