En
attendant un long article qui informera les fidèles lectrices et
lecteurs de Rouge Cerise de la double affaire (plainte de Roger Martin
pour menaces téléphoniques et plainte du FN contre le même pour « fraude
électorale contre le FN ») aussi incroyable qu’inquiétante qui témoigne
que s’il y avait quelque chose de pourri au royaume de Danemark, tout
ne va pas pour le mieux dans un Vaucluse frontnationalisé où
l’héritière préférée du vieux chef borgne (non, il ne s’agit pas
d’Hannibal) se voit offrir quasiment chaque jour les unes des journaux
(à l’exception naturellement de La Marseillaise), permettez-moi de me
défouler la rate !
Dans
les années trente, face aux bandes fascistes, Paul-Vaillant Couturier,
qui fut entre autres rédacteur-en-chef de L’Humanité, avait coutume
d’opposer à la loi du talion (résumée généralement par l’expression
« Œil pour œil, dent pour dent ») une version plus musclée de la justice
militante : « Pour un œil les deux yeux, pour une dent toute la
gueule ! ».
Il
y a beau temps que les communistes et nombre de syndicalistes amis, ont
(hélas ?) renoncé à pareille pugnacité. Depuis un certain
temps,
ils se sont même mis à aimer leurs ennemis. Oh, pas dans tous les
domaines, comme en témoigne le combat de la CGT chez Amazon où le Medef
travaille main dans la main avec la CFDT, mais volontiers en matière
artistique et culturelle.
Que madame Catherine Deneuve en
septembre 2003, participe à la " soirée de solidarité avec le peuple
cubain Cuba si, Castro no " et annonce son engagement contre Fidel Castro
avant de lire trois
textes,
tout cela à l’invitation de Reporters Sans Frontières et de Robert
Ménard, c’est son droit le plus strict, à elle qui n’a jamais émis la
moindre réserve sur l’embargo, et dont les indignations sont toujours
restées très sélectives, mais est-on obligé dans notre presse de lui
dérouler le tapis rouge à la moindre de ses interprétations ?
Que monsieur Arditi, grand acteur certes, même si sa boulimie m’indispose (films, séries télévisées, dramatiques, théâtre, difficile de lui échapper) soit un fidèle de François Hollande, c’est aussi son droit le plus strict, mais qu’il porte en sautoir son image d’homme de gauche dans les médias pour justifier la loi Macron et la politique antisociale du gouvernement, en expliquant, patelin, que « les mesures prises mettront du temps à porter leurs fruits et sont malheureusement indispensables », est-on obligé de se mettre au diapason et de continuer à regarder ses films ?
Que monsieur Arditi, grand acteur certes, même si sa boulimie m’indispose (films, séries télévisées, dramatiques, théâtre, difficile de lui échapper) soit un fidèle de François Hollande, c’est aussi son droit le plus strict, mais qu’il porte en sautoir son image d’homme de gauche dans les médias pour justifier la loi Macron et la politique antisociale du gouvernement, en expliquant, patelin, que « les mesures prises mettront du temps à porter leurs fruits et sont malheureusement indispensables », est-on obligé de se mettre au diapason et de continuer à regarder ses films ?
Que deux jours plus tard, monsieur Gérard
Darmon, acteur médiatique mais au talent plus mince, s’en prenne dans
des termes bien peu confraternels, à son collègue Philippe Torreton,
qui a osé
rappeler
qu’il n’avait pas voté Hollande en 2012 pour lui donner un blanc-seing à
une politique de droite : " Moi il m’emmerde ce mec et son espèce de
radicalisme à la père fouettard qui fait chier tout le monde ", (non, pas
nous, Gégé !), c’est encore son droit le plus strict, mais est-on
obligé de lui entonner le la et de continuer à regarder ses films ou de
l’écouter pousser la chansonnette ?
Pour rappel, le même Philippe
Torreton, ayant commis le crime de lèse-Sa majesté Depardieu, s’était
déjà vu étrillé (dans un « tweet », c’est moins risqué) par monsieur Gad
Elmaleh, oui, monsieur Charlotte Casiraghi de Monaco, celui qui niait
avoir un compte en Suisse et frauder le fisc, celui qui, se prenant pour
Martin Luther King, osait son « Je rêve… », mais lui, c’était d’une
banque ! (Cachet pour un spot de deux minutes : 450 000 euros), lui
toujours qui vient de vendre 4 millions d’euros sa maison de Los
Angeles.
Voici ce que cet humoriste (encore un qui ne me fait pas rire) lançait courageusement à Torreton (de son IPad, ou IPod, ou IPhone (que sais-je ?) : « C’est pas en tapant sur les grands qu’on rentre dans leur cour. Je comprends ton mal de notoriété, mais tu es si petit... »…
Voici ce que cet humoriste (encore un qui ne me fait pas rire) lançait courageusement à Torreton (de son IPad, ou IPod, ou IPhone (que sais-je ?) : « C’est pas en tapant sur les grands qu’on rentre dans leur cour. Je comprends ton mal de notoriété, mais tu es si petit... »…
Il
est des mots qu’on devrait méditer avant de les prononcer. Celui de
« cour » en particulier, s’agissant de quelqu’un qui se retrouve comme
un poisson dans l’eau chez les Rainier comme chez Mohamed VI ! Cela dit,
il a le droit de s’exprimer, ce gendre idéal, mais est-on obligé de
subir ses propos, d’assister à ses spectacles et regarder ses films ?
Bref, j’aime Philippe Torreton. Je l’ai aimé dans Capitaine Conan, je l’ai aimé au théâtre, en Cyrano de Bergerac, je l’aime encore plus d’avoir monté avec MEC un bouleversant hommage à Allain Leprest, et, si je me réjouis de l’avoir vu en « rédacteur-en-chef de L’Humanité » il y a quelques jours, je ne lui demande pas d’être communiste.
Bref, j’aime Philippe Torreton. Je l’ai aimé dans Capitaine Conan, je l’ai aimé au théâtre, en Cyrano de Bergerac, je l’aime encore plus d’avoir monté avec MEC un bouleversant hommage à Allain Leprest, et, si je me réjouis de l’avoir vu en « rédacteur-en-chef de L’Humanité » il y a quelques jours, je ne lui demande pas d’être communiste.
Roger Martin, 19 Avril 2015.
Au fait : comme je suis sectaire mais pas maso, je boycotte
systématiquement les gens qui nous crachent dessus, du haut de leur
mépris de caste, voire de classe. Ça me laisse du temps pour lire…
Et
tiens, juste pour me faire plaisir, ce rappel de la réponse de Torreton
quelques années plus tard, à Elmallette (pour reprendre le jeu de mot
du Canard enchainé), après le scandale de l’affaire Swissleaks :
"Je
crois que l’actualité a répondu à ma place... Quand le singe veut monter
au cocotier, il faut qu’il ait les fesses propres." (Proverbe
africain)…
Dessin du logo : H.Schinski traduit par Zébra
Source : PCF 84
Le Grand Soir
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire