On devait y arriver. Les politiciens, affolés par le
discrédit dont ils sont l’objet et qui se matérialise, lors des farces
électorales, par un taux d’abstention qui n’en finit pas de monter, se
doivent de « sauver la face ». Ils le font de la pire des manières qui
soit.
Le vote obligatoire est à l’ordre du jour. « Le peuple ne veut pas participer à la comédie du pouvoir… et bien on va l’y forcer ».
Toute la classe politicienne va évidemment se retrouver, avec plus ou
moins de nuances, autour de cette infâme et ridicule décision.
La généralisation de l’abstention grignote peu à peu ce qui fait que
l’élu, le politicien, peut justifier sa place et ses privilèges : la légitimité.
Celle-ci fond comme neige au soleil, même si tout a été fait, en
ignorant l’abstention et les votes blancs, pour ne la fonder que sur les
bulletins exprimés. On croit de moins en moins dans les discours
mensongers des politiciens et on en tire logiquement la conclusion : à quoi bon se déplacer pour rien ? Car c’est bien de rien dont il s’agit. La seule expression citoyenne étant le vote, et celui-ci n’ayant plus aucun sens, on s’abstient. Finie la fable du « pêcheur à la ligne »
censée expliquer l’abstention. Aujourd’hui, cette abstention est
éminemment politique…résultat d’une dégénérescence du système de
représentation et de l’engeance politique qu’elle produit ; la classe
politique ne peut pas le reconnaître, sinon à reconnaître qu’elle a fait
faillite et que le système qui la soutient –comme la corde soutient le
pendu – n’a plus de démocratique que l’apparence et le nom.
Les bureaucrates politiciens qui nous gouvernent n’ont bien évidemment aucune intention d’essayer de comprendre le « pourquoi ? »
profond de l’abstention. Répondre à cette question c’est remettre
totalement en question, leurs compétences, leurs idéologies, leurs
intérêts. C’est mettre à nu tout un système de mystification, de
manipulation, de népotisme, de favoritisme, de trahison, de mensonges,
de corruption. Ils préfèrent, démagogiquement, faire allusion au souci
de « relancer la vie démocratique »( ?) en « incitant les citoyens à participer » ( ?)… Autrement dit en essayant de rendre l’ensemble des citoyens complices de leur propre cupidité et trahison.
Le spectacle offert par ces faux-culs est affligeant. Car derrière
tout ce cinéma médiatico-politique, se joue quelque chose de plus
grave : le sens que l’on veut donner à la démocratie. Cette
démocratie que l’on nous sert, n’est qu’un cadavre que les politiciens
essayent de farder pour nous faire croire qu’il est vivant.
Accepter le vote obligatoire constitue l’ultime capitulation de la citoyenneté.
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