Il aura suffi d’une pichenette grecque,
d’un simple bon vieux croche-patte à l’ancienne sous forme de
référendum, pour que l’Europe laisse tomber ses derniers oripeaux de
bienséance démocratique.
En témoigne cette réunion tragi-comique
des ministres des Finances réunis en catastrophe le samedi 27 juin à
Bruxelles, et qui vit la meute perdre totalement les pédales, désemparée
et déchirée, ne sachant plus à quel saint financier se vouer, et allant jusqu’à exclure stupidement et par dépit, en toute illégalité, le mouton noir Varoufakis de sa très glauque cour de récré.
Une bande de petits dictateurs amateurs
De son côté, la BCE soufflait le très froid et l’infiniment tiède.
Après avoir tonitrué sa décision de couper les vivres au pays
récalcitrant, Mario Draghi annonçait ce dimanche le maintien tout juste
des aides aux banques grecques (insuffisantes toutefois pour les tirer
d’affaire). Explication de Mario Draghi :
« Nous ne pouvons faire autrement pour la Grèce, car ceci pourrait avoir des conséquences pour toute la zone euro. »
Chez les observateurs, la stupeur faisait place à la risée ou à la franche colère. Parlant de « fiasco historique », voici le commentaire courroucé du webmagazine allemand Deutsche Wirtschafts Nachrichtung :
« Après le chaos de samedi lors de la réunion des ministres des Finances de l’Eurogroupe, plus personne ne sait ce qui va se passer. La zone euro se présente comme une bande d’amateurs qui perdent leur sang-froid et sont incapables de négocier — de petits dictateurs qui se mettent à trembler dès que la cloche a sonné l’heure de la sortie. On ne veut plus être gouverné par ces gens. »
Le sort de l’UE entre les mains du peuple grec
Sans plus se préoccuper de ceux pour qui recourir à un référendum,
c’est « rompre unilatéralement des négociations », le gouvernement grec a
passé dès ce week-end la vitesse supérieure, faisant valider haut la
main son projet de référendum par le Parlement d’Athènes, et réunissant
dimanche un Conseil de stabilité systémique pour étudier les mesures
d’urgence à prendre dès lundi afin d’endiguer une éventuelle panique
bancaire.
Dimanche soir, confirmant sa détermination, Alexis Tsipras annonçait la fermeture temporaire des banques pour au moins une semaine et un contrôle des capitaux avec une limitation des retraits à 60 euros par jour. Le premier ministre grec garantissait dans la foulée les dépôts des citoyens et le versement des salaires et des retraites.
Sera-ce suffisant pour emporter l’adhésion de l’opinion grecque au « grand non »
que le leader de Syriza appelle de ses vœux ? Malgré les incroyables
pressions que lui font subir les autorités européennes qui ont
décidément fait passer toute légitimité démocratique par pertes et
profits, le peuple grec aura bien son destin en main le dimanche 5 juillet. Mais aussi celui de l’Union européenne par la même occasion.
Savez-vous quel est le pire qui puisse arriver aujourd’hui aux
exécrables vieilles badernes de Bruxelles, de Francfort et de Washington
[siège du FMI, ndlr] ? Que la Grèce, dans le sillage de l’Islande, réussisse sa sortie. Comme l’écrit BA sur ce blog :
« Nous vivons les journées les plus importantes depuis l’effondrement de l’URSS. »Photo : Voulez-vous vraiment être gouverné par ces gens ?
Le Yéti
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