Certaines des informations proviennent d’un résumé publié par le
Negociations Affairs Department (Groupe indépendant qui conseille les
négociateurs palestiniens).
Voilà 67 ans que dure l’occupation de 78% de la Palestine commencée en 1948.
Voilà 48 ans que dure l’occupation des autres 22% de la Palestine (Cisjordanie et Gaza) commencée en 1967.
Aujourd’hui,
il y a 12,5 millions de Palestiniens, dont 7,2 millions d’entre nous
réfugiés ou déplacés : six millions suite à l’épuration ethnique de
1948-1950 ; 843.737 suite à la Naksa de 1967 ; et 345.217 déplacés de
l’intérieur dans l’espace délimité par la ligne verte ; 57.669 déplacés à
l’intérieur des territoires post 1967.
L’UNRWA
recense 5,4 millions de réfugiés enregistrés. Elle a établi et gère 59
camps de réfugiés officiels (il en existe 17 non-officiels).
Les
camps sont instables. Par exemple 162.000 réfugiés vivaient dans le camp
de Yarmuk en Syrie. La plupart d’entre eux furent déplacés au cours des
trois dernières années et 1093 furent tués ou victimes de la famine
dans le camp assiégé. Un Imam du camp a émis une fatwa autorisant la
consommation de viande de chien, de chat et d’âne. Il y a aussi des
Palestiniens misérables et sans espoir qui se noient dans la
Méditerranée ou meurent dans des endroits comme Gaza ou la Syrie quand
ils ont épuisé toutes les options. La malnutrition, les anomalies
congénitales, les cancers, et autres problèmes de santé montent en
flèche.
Quand
la déclaration Balfour fut publiée en 1917, il y avait environ 850.000
Palestiniens. Seuls 7% d’entre nous étaient Palestiniens juifs (et la
plupart des juifs étaient opposés au sionisme)
Approximativement
6,5 millions de Palestiniens vivent encore en Palestine bien qu’on leur
ait laissé la jouissance de 8,7% seulement du territoire (calculs de
Qumsiyeh) dont ils n’ont même pas la souveraineté.
Approximativement
6,5 millions de Juifs israéliens vivent en Palestine historique, la
vaste majorité d’entre eux immigrants ou enfants d’immigrants. Ils ont
accès à 93% du territoire et ont la souveraineté physique de 100% de
celui-ci.
Quelques
1500-1800 nouvelles ONG israéliennes juives sont enregistrées chaque
année. Dans le même temps, c’est une centaine de nouvelles ONG
palestiniennes qui sont enregistrées. Au total, la Palestine historique a
le plus fort ratio au monde d’ONG par nombre d’habitants. Beaucoup de
ces ONG, sinon une majorité (israéliennes et palestiniennes) accroissent
la corruption, les magouilles, contribuent à maintenir le statu quo de
l’apartheid et le racisme. Une industrie virtuelle d’aide étrangère est
bâtie autour de la « paix » et du « développement », mais de fait elle
consolide le système d’apartheid.
En
revanche, des millions de braves gens disposant de ressources très
limitées font un travail extraordinaire pour aider la Palestine à aller
de l’avant. Parmi eux, des équipes de bénévoles, le Mouvement Solidarité
Internationale, des organisations étudiantes du monde entier, des
groupes de solidarité avec la Palestine et d’autres encore.
Dans
le cadre de sa politique actuelle d’utilisation des citoyens de Gaza
comme cobayes pour tester de nouvelles armes à l’étude Israël a tué 2147
Palestiniens lors de son attaque de Gaza à l’été 2014. La plupart
d’entre eux étaient des civils, dont 531 enfants et 302 femmes. L’assaut
israélien a aussi fait 11231 blessés, dont 3258 enfants palestiniens.
La
population israélienne juive a élu le gouvernement le plus droitier de
toute l’histoire israélienne. Celui-ci comprend des ministres qui sont
en faveur de l’épuration ethnique et du massacre de civils.
Il
existe un soutient public croissant dans les pays occidentaux en faveur
des droits humains des Palestiniens et de la campagne boycott,
désinvestissement, sanctions (BDS) pour contribuer à mettre un terme au
racisme et à l’épuration ethnique.
En
revanche, grâce à un lobbying gigantesque et au contrôle des médias,
les hommes/femmes politiques des pays occidentaux agissent en suppôts
d’Israël, y compris par les efforts fournis pour combattre le BDS ( et
vont même jusqu’à supprimer la liberté d’expression).
Il
y a une prise de conscience grandissante de l’hypocrisie/du deux poids
deux mesures dont font preuve les gouvernements occidentaux en ce qui
concerne l’application du droit humanitaire international et des
résolutions de l’ONU. Cet état de fait encourage l’extrémisme et valide
la notion que « force fait loi ». Même au sein des élites au pouvoir,
on se rend maintenant compte qu’il est mission impossible de prétendre
lutter contre la progression d’un état religieux en Syrie et en Irak
(OEI) tout en maintenant un état religieux raciste en expansion en
Palestine (Etat juif d’Israël).
En
fin de compte, une grande souffrance a commencé avec la colonisation
sioniste et elle a été exacerbée par la trahison de dirigeants arabes,
mais la cause palestinienne demeure solide grâce à la résistance
populaire partout dans le monde.
Ensemble, contre toute attente, nous
traçons la voie de la liberté et de la dignité. La question-clé est de
savoir ce que chacun de nous fait personnellement pour aider ou nuire
(reflet dans le miroir). La politique de l’absurde se déroule sans spectateurs, à Amman et partout ailleurs.
* Mazin Qumsiyeh est l’auteur de « Sharing the Land
of Canaan » et de « Une histoire populaire de la Résistance
palestinienne ». Il enseigne au sein de l’université de Bethléem et
dirige le Musée Palestine d’Histoire Naturelle.
Info Palestine
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