Actuellement
le Medef, après avoir obtenu tout ce qu’il demandait, 40 milliards sous
forme de réduction d’impôts et de cotisations sociales avec le pacte de
responsabilité, sans aucune contrepartie que sa bonne volonté, le voici
qu’il exige la diminution des retraites de 12 millions de salariés.
Ce
sont ses conditions pour « sauver les régimes complémentaires de
retraites ». Ses conditions acceptées auront
pour conséquence les réductions des retraites complémentaires entre 15
et 40% et plus de la moitié en cas de départ à la retraite entre 62 et
65 ans. D’autres mesures sont préconisées telle que des réductions des
pensions de reversions.
Ces exigences
reflètent la volonté du patronat de réduire la part des retraites
complémentaires et la captation des cotisations versées pour ces régimes
complémentaires pour les drainer vers l’assurance privée. Devant cette
offensive en règle, vue d’un bon œil par Bruxelles, notre gouvernement
est bien silencieux. En fait, pour être dans les clous des exigences de
la commission européenne, où siège un certain Pierre Moscovici, qui
demande des reformes structurelles …
Donc,
d’un côté la masse des demandeurs d’emploi explose, il n’y a pas que
les chômeurs, dont le chiffre de 3,5 millions cache le désespoir de tous
les demandeurs de travail, les exclus du système, les temps partiels,
les sous-payés, les en formation, les saisonniers, etc…C’est à dire
plutôt 7 à 8 millions de précaires, victimes du manque d’emploi, détruit
par la modernisation, machines et bas-salaires dans les pays
sous-développés. À cela deux réponses, disparition des 35 heures, et
retard de l’âge à la retraite, il faut travailler plus longtemps. Quelle
aberration. Comme le travail devient plus rare il faut le partager et
donc réduire et la durée quotidienne, hebdomadaire, du travail ainsi que
la durée d’activité pour partir plus tôt à la retraite.
« Trop cher »
clament les capitalistes ! Alors que la richesse produite augmente
d’année en année pour le seul profit du capital, ceci leur semble tout à
fait normal de licencier et de précariser les salariés.Toujours plus
est leur crédo.Tout est orchestré dans ce sens, regardez des émissions
telles que « C’ dans l’air » chez Yves CALVI vous trouvez toujours les
mêmes spécialistes de l’économie et des finances, il n’est jamais évoqué
des liens qu’ils entretiennent avec ce monde de la finance, qu’ils
défendent au nom de la doctrine néo-libérale. Dernièrement l’un
affirmait doctement, le travail va manquer de plus en plus, il faudra
que les salariés acceptent de gagner moins pour avoir du travail. A
quand le salarié qui paiera pour avoir le droit au travail …
Alors que les richesses
des classes privilégiées ne font qu’augmenter, la France et les pays
dits «développés» sont de plus en plus riches. La technique ayant
permis d’augmenter la productivité de façon spectaculaire, il est donc
normalement possible de réduire le temps de travail des salariés afin de
permettre à un nombre plus important de personnes en recherche d’emploi
de se mettre au travail et de regagner leur dignité ! La diminution du
temps de travail va dans le sens du progrès et de l’histoire, mais le
gouvernement, suivant les propositions du Medef, s’entête à proposer des solutions qui sont la réduction des droits des travailleurs !
La soi-disant lutte pour l’emploi justifie tous les renoncements, tous les reniements …
La réduction de la protection sociale, des services publics,
l’aggravation des inégalités et de l’écart entre les revenus du travail
et du capital, au bénéfice des seconds évidemment, et bien sûr la mise
au rencart de l’écologie (pas de sortie du nucléaire en vue, incitation
au développement du transport par car plutôt que par train, autorisation
de nouveaux OGM) ; pire encore, on vide la démocratie de son sens : il
n’y aurait plus qu’une politique possible ; les gouvernements nationaux
s’effaçant derrière une technostructure européenne non élue !
Ce n’est pas d’un gouvernement
de soumission dont nous avions besoin, mais d’un gouvernement ayant le
courage de résister aux pressions et aux dogmes libéraux. Il aurait
fallu un peu de courage et d’originalité de pensée, et ne pas se servir
du contexte de crise pour imposer toutes les régressions sociales
voulues par des dominants, jamais rassasiés. Non, ce n’est pas de ce
gouvernement dont nous avions besoin… Et si cette politique réussit à
rassembler la majorité de ceux qui pensent être de gauche, alors c’est
que Valls a réussi au delà de ses espérances et que la gauche n’est plus
que résiduelle.
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