mardi 30 juin 2015

La potion libérale… du Medef et du gouvernement

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Actuellement le Medef, après avoir obtenu tout ce qu’il demandait, 40 milliards sous forme de réduction d’impôts et de cotisations sociales avec le pacte de responsabilité, sans aucune contrepartie que sa bonne volonté, le voici qu’il exige la diminution des retraites de 12 millions de salariés.

Ce sont ses conditions pour « sauver les régimes complémentaires de retraites ». Ses conditions acceptées auront pour conséquence les réductions des retraites complémentaires entre 15 et 40% et plus de la moitié en cas de départ à la retraite entre 62 et 65 ans. D’autres mesures sont préconisées telle que des réductions des pensions de reversions.
Ces exigences reflètent la volonté du patronat de réduire la part des retraites complémentaires et la captation des cotisations versées pour ces régimes complémentaires pour les drainer vers l’assurance privée. Devant cette offensive en règle, vue d’un bon œil par Bruxelles, notre gouvernement est bien silencieux. En fait, pour être dans les clous des exigences de la commission européenne, où siège un certain Pierre Moscovici, qui demande des reformes structurelles …
Donc, d’un côté la masse des demandeurs d’emploi explose, il n’y a pas que les chômeurs, dont le chiffre de 3,5 millions cache le désespoir de tous les demandeurs de travail, les exclus du système, les temps partiels, les sous-payés, les en formation, les saisonniers, etc…C’est à dire plutôt 7 à 8 millions de précaires, victimes du manque d’emploi, détruit par la modernisation, machines et bas-salaires dans les pays sous-développés. À cela deux réponses, disparition des 35 heures, et retard de l’âge à la retraite, il faut travailler plus longtemps. Quelle aberration. Comme le travail devient plus rare il faut le partager et donc réduire et la durée quotidienne, hebdomadaire, du travail ainsi que la durée d’activité pour partir plus tôt à la retraite.
« Trop cher » clament les capitalistes ! Alors que la richesse produite augmente d’année en année pour le seul profit du capital, ceci leur semble tout à fait normal de licencier et de précariser les salariés.Toujours plus est leur crédo.Tout est orchestré dans ce sens, regardez des émissions telles que « C’ dans l’air » chez Yves CALVI vous trouvez toujours les mêmes spécialistes de l’économie et des finances, il n’est jamais évoqué des liens qu’ils entretiennent avec ce monde de la finance, qu’ils défendent au nom de la doctrine néo-libérale. Dernièrement l’un affirmait doctement, le travail va manquer de plus en plus, il faudra que les salariés acceptent de gagner moins pour avoir du travail. A quand le salarié qui paiera pour avoir le droit au travail …
Alors que les richesses des classes privilégiées ne font qu’augmenter, la France et les pays dits «développés» sont de plus en plus riches. La technique ayant permis d’augmenter la productivité de façon spectaculaire, il est donc normalement possible de réduire le temps de travail des salariés afin de permettre à un nombre plus important de personnes en recherche d’emploi de se mettre au travail et de regagner leur dignité ! La diminution du temps de travail va dans le sens du progrès et de l’histoire, mais le gouvernement, suivant les propositions du Medef, s’entête à proposer des solutions qui sont la réduction des droits des travailleurs !
La soi-disant lutte pour l’emploi justifie tous les renoncements, tous les reniements … La réduction de la protection sociale, des services publics, l’aggravation des inégalités et de l’écart entre les revenus du travail et du capital, au bénéfice des seconds évidemment, et bien sûr la mise au rencart de l’écologie (pas de sortie du nucléaire en vue, incitation au développement du transport par car plutôt que par train, autorisation de nouveaux OGM) ;  pire encore, on vide la démocratie de son sens : il n’y aurait plus qu’une politique possible ; les gouvernements nationaux s’effaçant derrière une technostructure européenne non élue !

Ce n’est pas d’un gouvernement de soumission dont nous avions besoin, mais d’un gouvernement ayant le courage de résister aux pressions et aux dogmes libéraux. Il aurait fallu un peu de courage et d’originalité de pensée, et ne pas se servir du contexte de crise pour imposer toutes les régressions sociales voulues par des dominants, jamais rassasiés. Non, ce n’est pas de ce gouvernement dont nous avions besoin… Et si cette politique réussit à rassembler la majorité de ceux qui pensent être de gauche, alors c’est que Valls a réussi au delà de ses espérances et que la gauche n’est plus que résiduelle.


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