
Alors que Martine Aubry était première secrétaire du parti, El Blanco
défendait toutes les positions de Sarkozy, des 35 heures à la maladie
sécuritaire, avec une obstination telle que Martine Aubry lui avait
adressé une lettre publique pour lui demander de quitter le parti, ou d’en respecter la ligne.
El Blanco était parti faire du boudin, puis on l’avait retrouvé, excité
comme une puce, pour faire croire que Ségolène avait gagné le congrès
du Mans, et il avait annoncé un recours en justice, ce qui revenait à remettre au juge les fichiers du Parti socialiste et à paralyser la vie du Parti le temps du procès... Ce prétentieux infini s’était ensuite présenté aux primaires, où il avait pris une raclée remarquable, avec 5,63%…
La
plaisanterie El Blanco aurait dû en rester là, mais Hollande, qui n’a
ni souffle ni idée, passe son temps dans des combines
inter-relationnelles qu’il prétend contrôler, et il a fait d’El Blanco
un des rouages de sa campagne présidentielle puis, sans gêne, l'a nommé
sinistre de l’Intérieur. Bien sûr, « pour mieux le contrôler ».
El
Blanco s’est aussitôt allié avec la jeune garde des ambitieux –
Montebourpif, Hamon, Peillon – pour saboter le travail de Jean-Marc
Ayrault, jusqu’à le discréditer et obtenir son départ.
Les trois petits couillons Montebourpif, Hamon, Peillon ont poussé à la
nomination d’El Blanco à Matignon « pour mieux le contrôler », ce qu’a
approuvé Hollande. Bien sûr, « pour mieux le contrôler ».
Depuis,
El Blanco a une seule stratégie : rester à Matignon le plus longtemps
possible pour se donner un statut, et s’en servir pour dézinguer le Parti socialiste et Hollande.
De manière très claire, El Blanco joue la défaite Hollande en 2017
pour être un recours pour 2022 et la suite. À ce tire, il se réjouit des
défaites électorales du Parti socialiste, car il lui faut
impérativement fragiliser le parti pour le refaire à sa main, et dans
l’immédiat, il a besoin d’éliminer tout ce qui représente la Gauche dans
le gouvernement. À ce titre, son bilan est remarquable.
En
juin 2012, les petits malins avaient convaincu Hollande de choisir
Jean-Marc Ayrault et d'écarter Martine Aubry, qu’ils redoutaient. Dès
le lendemain, ils ont entrepris la démolition d’Ayrault. El Blanco a
pris ensuite les choses en main, pour éliminer les Verts, puis
Montebourpif, Hamon, Peillon et Filipetti. Dernier épisode en faisant
dégager Taubira, et nommer à sa place Urvoas, qui est son clone.
Dans les temps qui viennent, il va rapidement s’occuper de régler le compte de Jean-Louis Bianco, président de l'Observatoire de la Laïcité, manifestement trop à gauche, et trop indépendant.
Ce
sera ensuite le nouveau gouvernement pour gérer le départ de Fafa à la
présidence du Conseil constitutionnel. Ici, la seule question à
suivre sera le sort réservé à Macron, plus instruit et connaisseur qu’El Blanco, et qui est donc une ombre... sur la Droite cette fois-ci.
Hollande
est cuit : sur la Gauche, de fortes personnalités qu’il a évincées, et
qui ne lui feront aucun cadeau ; sur la Droite, le clan d’El Blanco qui
contrôle tout. Toute une classe politique dont l'avenir passe par
sa défaite. Cette fois-ci, ça sent vraiment le sapin politique.
L'ambiance
va être âpre. Hollande n’aura aucun résultat crédible sur le chômage,
et la gauche du parti va se libérer, car le problème n’est plus
Hollande, mais la bataille contre El Blanco et la destruction du PS. Si
Hollande se liquéfie totalement, El Blanco se posera en recours, mais
l’hypothèse la plus crédible est qu’El Blanco va poursuivre ses
provocations tout en obligeant la candidature Hollande, pour le laisser
se fracasser sur le premier tour. Il prendra alors sa mine triste le
dimanche soir, et le lundi matin il sera tout sourire pour
s'organiser un avenir de leader d’une Gauche
« sociale-libérale-sécuritaire », avec la perspective de 2022.
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