Les
objets connectés sont à la mode. De la montre au frigo en passant par
le lave-linge, la voiture ou le thermostat, de plus en plus d’objets du
quotidien sont désormais connectés à internet. L’objectif ? Nous
faciliter la vie, disent les constructeurs...
Qui n’a jamais eu envie de
lancer son chauffage ou sa machine à laver à distance, avant de rentrer
chez lui ? N’est-il pas plus simple de mettre à jour automatiquement
les cartes routières du système de guidage de votre véhicule ? Mais si
l’objet est connecté, son fabricant peut aussi le désactiver. C’est ce
qui va arriver le 15 mai aux propriétaires d’un boitier de « domotique »
de la société Revolv. Une « centrale de contrôle » qui permet de gérer
votre « maison connectée » – la musique, la lumière ou les détecteurs de
fumée – via votre téléphone portable, tablette ou ordinateur.
Pionnière dans le domaine de la domotique, la société Revolv est rachetée
en 2014, pour 3,2 milliards d’euros par Nest, une filiale de Google.
Revolv vendait alors pour 300 dollars un boitier permettant de gérer
différents appareils du domicile via un téléphone. Sauf qu’à partir du
15 mai, ce beau boitier sera aussi utile qu’un presse-papier [1].
Pourquoi ? Parce que Google en a décidé ainsi : le nouveau propriétaire
de Revolv fait le choix de neutraliser à distance tous ces appareils.
Le géant de l’informatique préfère développer sa filiale de domotique
Nest : « Nous mettons toute notre énergie dans notre travail pour Nest et nous sommes incroyablement excités par ce que nous faisons », indique le site de Revolv. La loi américaine autorise l’entreprise à agir ainsi.
« Ce n’est pas encore un tremblement de terre, mais une secousse annonciatrice, analyse Cory Doctorow, journaliste, romancier et militant de l’Electronic Frontier Foundation, dans un article traduit par Framasoft. Qu’il
s’agisse de votre voiture, de vos ampoules ou de votre stimulateur
cardiaque, les objets que vous possédez reposent de plus en plus sur des
logiciels en réseau. Supprimez ces logiciels et ils deviennent des
déchets électroniques inutilisables. » Et le journaliste de conclure en citant un utilisateur de Revolv : « Quel
sera le prochain appareil que Google décidera de neutraliser ? S’ils
arrêtent le support d’Android, vont-ils décider que dès le lendemain de
l’expiration de la dernière garantie, votre téléphone va s’éteindre à
jamais ? [...] Dans tous ces appareils, les aspects logiciels et
matériels sont inextricablement liés. En vertu de quoi l’expiration
d’une garantie donnerait-elle le droit de désactiver le fonctionnement
d’un appareil ? »
Un abus de pouvoir de la part du géant américain ?
En tout cas, un signe du peu de cas qu’il porte aux questions
écologiques et à l’obsolescence de ses produits. Mais Google ne nous
veut pas de mal – « don’t be evil » est sa devise –, Google fait juste
des profits.
A voir également : La campagne de Framasoft "Dégooglisons internet"
Note
[1] L’annonce apparait sur le site de Revolv : « Au 15 mai, 2016, votre hub Revolv ainsi que l’application ne fonctionneront plus. ».
bastamag.net
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire