Ce qui distingue un mouvement insurrectionnel d’un simple mouvement protestataire est que le premier s’inscrit en négation totale de l’ordre contesté, quand le second croit encore possible de passer par une phase de négociations.
Les autorités politiques, les “élites” assiégées de l’ordre ancien, les éditocrates du microcosme médiatique tentent du mieux qu’ils peuvent de nier la portée de ce mouvement insurrectionnel, soulignent le moindre débordement pour le discréditer, traquent le moindre signe, réel ou inventé, pour en démontrer la faiblesse, en prédire l’épuisement.
Normal, ceux-ci sont les premiers menacés par la vague de fond en train de naître. Une insurrection ne fait pas de quartier.

Quand une insurrection devient majoritaire, on l’appelle révolution

Il y a pourtant une chose que je partagerai volontiers avec le carré des assiégés du monde d’avant : oui, les insurgés sont minoritaires.
Mais le propre d’une insurrection est justement d’être toujours minoritaire. Quand une insurrection devient majoritaire, on l’appelle révolution.
Trop tôt pour dire si la vague insurrectionnelle qui secoue le pays se transformera bientôt en révolution.

Mais le feu couve réellement. Et les assiégés du monde d’avant ont toutes les raisons de serrer les fesses : pas sûr qu’ils bénéficient encore, eux non plus, du soutien majoritaire de la population.

Le Yéti