Comme le dernier bombardement en date a eu lieu à l’été
2014, Israël doit chercher un nouveau prétexte maintenant pour « tondre
la pelouse ».
KITCHENER, Ontario — (Analyse) Tous les deux ans environ, Israël
décide qu’il est temps une fois de plus de tester son armement, fourni
par les Etats-Unis, sur la Palestine. Il invente un vague prétexte pour
raser la Bande de Gaza, processus que les politiques israéliens
appellent « tonte périodique de la pelouse ».
En effet, l’herbe de toute pelouse deviendra trop haute si elle n’est
pas tondue périodiquement. Les Palestiniens de Gaza, soumis à un siège
brutal qui entre maintenant dans sa deuxième décennie, doivent être
éliminés avant qu’eux aussi ne se multiplient trop. Et comme le dernier
bombardement en date a eu lieu à l’été 2014, Israël doit chercher un
nouveau prétexte maintenant pour « tondre la pelouse ».
En raison du blocus total, très peu de matériaux de reconstruction
entrent à Gaza, aussi il reste bien peu de chose à bombarder qui n’ait
déjà été réduit à l’état de décombres.
Néanmoins, il faut tester de nouvelles armes pour pouvoir les vendre,
même si, comme des armements précédents, ces armes sont interdites par
le droit international. Après tout, avec les Etats-Unis, qui lui
fournissent ces armes et la technologie, Israël est l’un des plus gros
exportateurs d’armes dans le monde. Donc pourquoi ne pas les tester sur
les Palestiniens, que la communauté internationale ignore plus ou moins
depuis des générations ?
En 2014, ce fut l'annonce de la réunification du Hamas, gouvernement
démocratiquement élu de la Bande de Gaza, et du Fatah, gouvernement
fantoche d’Israël et des États-Unis en Cisjordanie, qui a déclenché les
bombardements. Comme Israël ne veut pas de solution à deux états,
l’existence d’un gouvernement d’unité ne cadre pas avec ses objectifs,
parmi lesquels figure l’oblitération totale de la Palestine. Donc,
cherchant un prétexte qui soit plus acceptable par l’opinion publique,
le gouvernement décida que le tir sur Israël de soi-disant ‘roquettes’
ferait très bien l’affaire. Ceci permit à Israël de déchaîner en
Cisjordanie, en plus de celle quotidienne, une terreur supplémentaire, et
de bombarder la Bande de Gaza.
Cependant il se peut qu’il soit plus difficile pour Israël de trouver
un nouveau prétexte pour « tondre la pelouse » ; aussi il n’est pas
impossible qu’il se rabatte sur l’un de ceux déjà utilisés par le passé.
Voici quelques exemples :



Il pourrait être utile de considérer certaines réalités sur le terrain en Palestine :









Il semblerait que si l’une des deux nations – la Palestine ou Israël –
avait une bonne raison de bombarder l’autre, ce serait la Palestine. À
part les « roquettes » inefficaces mentionnées plus haut, la Palestine
n’a aucune capacité de le faire. Mais Israël, si ; et tout prétexte est
bon pour faire démonstration de sa force militaire meurtrière, avec le
soutien total des États-Unis hypocrites.
Quelle sera la raison cette fois ? Quelques attaques au couteau à
Jérusalem, peut-être. Ou éventuellement la reprise de négociations en
vue d’un gouvernement d’unité fera l’affaire. Ou encore des
manifestations pacifiques (jusqu’à ce que des terroristes israéliens
commencent à tirer) pour s’opposer à l’occupation.
Quel que soit le prétexte, Israël va bombarder et les États-Unis lui
apporteront leur soutien. Cette fois, néanmoins, il est possible que le
reste du monde ne se contente pas de froncer les sourcils et de dire
qu’Israël ne devrait vraiment pas faire ça. Le monde ne dépend plus
uniquement des médias possédés par les grandes entreprises pour sa
source d’information. En 2015, les utilisateurs des réseaux sociaux ont
atteint le chiffre incroyable de 2,2 milliards. Le mouvement Boycott,
Désinvestissement, et Sanctions continue à remporter des victoires
significatives, et la prise de conscience de l’apartheid israélien
grandit.
La capacité d’Israël, vieille de plusieurs décennies, de terroriser
et d’opprimer le peuple palestinien en toute impunité a pris fin.
Qu’Israël refuse de le reconnaître ne change rien à l’affaire.
Personne ne peut prédire correctement la prochaine initiative
meurtrière d’Israël. Mais ce dont on peut être à peu près certain, c’est,
qu’enfin, une bonne partie du monde prête attention à ce qui se passe.
Et elle n’aime pas ce qu’elle voit. L’ « herbe » de la colère contre
l’occupation illégale et brutale, et le blocus continuera à pousser,
nourrie par des masses de mieux en mieux informées partout dans le
monde, qui condamnent l’oppression cruelle des Palestiniens et exigent
leur libération
Grâce à cette prise de conscience croissante la
question de la libération ne se pose plus en terme de « si » mais
« quand ».

* Robert Fantina est écrivain et journaliste, militant pour la paix et la justice sociale. is a writer and journalist, activist for peace and social justice. Il vit au Canada et a écrit : Empire, Racism and Genocide : A History of U.S.
Son site web : http://robertfantina.com
Info Palestine
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