La
France impérialiste de 1914 était structurellement raciste, n’ayant
aboli l’esclavage en 1848 que pour sauver les maîtres d’une déroute
annoncée, et pour en faire un argument destiné au grand enjeu : la
colonisation de l’Afrique et de l’Asie.
Le drapeau bleu-blanc-rouge
flottait sur Dakar et Saïgon, c’était la France, et la France est un
bienfait de civilisation.
Quand
se sont profilées les grandes batailles de la première guerre mondiale,
les salopards qui gouvernaient sont allés chercher de futurs morts et
de futurs mutilés en Afrique et en Asie, embarqués direct pour le front,
pour défendre la France des droits de l’homme. 700 000 hommes des
colonies. C’est moins que Merkel a accueilli de réfugiés cette année,
mais pour l’époque, c’était bien davantage. Donc de quoi fermer le
sifflet de ces avachis de lepénistes.
- Qu’ils rentrent chez eux !
-
Euh, chérie, c’est nous qui avons débarqué chez eux, et c’est après
c’est nous qui les avons recrutés pour venir mourir en France.
Pour la grande offensive de Douaumont, c’est le 1er bataillon
somali qui a été désigné pour la première vague, avec mission de
neutraliser les nids de mitrailleuses. La Somalie et Douaumont, une
évidence... Une hécatombe. Le quart des effectifs est mort en quelques
heures.
Combien
de morts africains lors cette guerre ? On s’accorde sur le chiffre de
70.000. 70.000 soldats immigrés et sans papiers, sur les 300.000 morts
côté français. Le quart. Pour les survivants, des mois et des mois sans
aucun contact avec les familles.
Pourtant, l’Ossuaire de Douaumont, construit en 1932, ne mentionne aucun nom africain ou asiatique. En 1926,
l’Etat avait financé l’édification de la Grande Mosquée de Paris, comme
une forme de compensation, alors... Lors des discours d’ouverture, les
lascars vantaient « La France, puissance musulmane ».
La grande promesse pour le recrutement, c’était – en 1918 encore – l’octroi de la nationalité française,
après la fin des hostilités. Une parole reniée, de la parole pourrie.
Pourri aussi le régime des pensions, avec ces anciens combattants
africains compensés par une aumône qui ne permettait même pas de nourrir
la famille.
La
pourriture a gagné le camp allemand, avec la légende des Africains
sanguinaires, qui justifiera le racisme viscéral de nazis, et leurs
exactions contre les Africains, en 1940. Lisez ce que Jean Moulin explique du massacre du 26eme régiment sénégalais.
Merci l’Afrique, on te doit tant. Mais qu’attends-tu pour te faire entendre, pour aider la France à extirper son racisme ?
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