
Un rapport publié par plusieurs organisations de la
Plateforme des ONG françaises pour la Palestine montre comment l'armée
d'occupation viole toutes les lois.
Accolés, les deux mots sont terribles ! «Enfances
brisées». Le titre d'un rapport sous-titré : « Les mineurs palestiniens dans
le viseur de la répression israélienne » (1) et cosigné par l'Acat (Action des
chrétiens pour l'abolition de la torture), l'AFPS (Association France Palestine
Solidarité), la Ligue des droits de l'homme, la Plateforme des ONG françaises
pour la Palestine et Yes Theater, avec le soutien d'Addameer, de Defense for
children internationalPalestine et de la Voix de l'enfant.
Celles-ci recensent les multiples violations des
droits de l'homme dont sont victimes les mineurs palestiniens aux mains des
forces armées et de police israéliennes. Entre torture et mauvais traitements,
simulacre de justice et impunité des forces de l'ordre, les associations
dressent un bilan désastreux de la détention des enfants palestiniens.
Pour Manuel Valls, la résolution de l'Unesco sur Jérusalem, votée par la France et critiquée par Israël, où il doit se rendre, contient des " formulations malencontreuses ".
Gifles, coups de pied, insultes, agressions
sexuelles...
Les violences et les traumatismes qu'ils subissent ne
se limitent pas à la période de l'arrestation. Elles dureront jusqu'à leur
sortie de prison. Pendant les heures de transfert vers les centres
d'interrogatoire, les enfants sont violentés, menacés, humiliés. Ils peuvent
parfois être forcés de rester immobiles pendant des heures, sous la pluie, dans
le froid ou sous le soleil, sans eau, sans nourriture, ni accès aux toilettes.
Près de 70 % sont soumis à une fouille à nu après leur arrestation. Les mauvais
traitements se poursuivent ainsi pendant les interrogatoires. Gifles, coups de
pied, insultes, menaces de torture, d'agression sexuelle sont monnaie courante.
Plus d'un dixième des mineurs arrêtés sont maintenus à l'isolement pendant une
durée moyenne de treize jours. Le plus souvent, ils ne peuvent rencontrer ni
leurs parents ni un avocat. Les militaires israéliens ont un double objectif :
obtenir des aveux et dissuader leurs familles de toute action.
Les témoignages publiés glacent le sang. Comme celui
de Tayeb, du camp de réfugiés d'Al Fawar, arrêté alors qu'il n'avait que 14
ans. Il raconte ainsi l'intrusion de la soldatesque qui tambourine à la porte :
« J'ai ouvert la porte. J'ai vu le soldat en face de moi. Il m'a demandé :
"Tu es Tayeb ?" Je lui ai dit oui, il m'a attrapé, tordu les mains et
tabassé contre la porte. Nous nous sommes dirigés vers la porte qui donne sur
la rue, mon voisin a jeté un objet sur le soldat, ce qui l'a mis de mauvaise
humeur, et il a commencé à me frapper, il m'a frappé au visage, très fort. »
Tayeb n'est pas une exception. Il fait partie des 500 à 700 mineurs
palestiniens qui, chaque année depuis 2000, passent dans les prisons militaires
israéliennes.
Fin février 2016, plus de 440 mineurs dont 104 âgés
de 12 à 15 ans étaient ainsi emprisonnés, sans compter les nombreux autres
arrêtés et relâchés après un interrogatoire violent. Il faut dire que leurs
crimes sont graves. La majorité est accusée d'avoir jeté des pierres, un crime
passible de vingt ans d'emprisonnement depuis le vote récent d'une loi.
Les autorités israéliennes ont renoué avec la
détention administrative de mineurs palestiniens, après avoir suspendu cette
pratique pendant quatre ans. Depuis, au moins 10 mineurs ont été détenus sous
ce régime qui peut se renouveler indéfiniment tous les six mois, sans aucune
charge.
Et les auteurs du rapport de conclure : « La société palestinienne dans
son ensemble est déstructurée par le sort que les autorités israéliennes
réservent à ses enfants. La recrudescence des arrestations et détentions de
mineurs rend chaque jour plus improbable la reprise du processus de paix. »
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