Les images venant de Marseille et illustrant l’ambiance sportive
entre les « supporters » de l’Angleterre et ceux de la Russie, sont
édifiantes. Inutile de les commenter. Mais une question se pose :
comment en est-on arrivé là ?
Certes, il n’y a rien de nouveau me fera-t-on remarquer. Les
incidents de 1998 font encore date dans l’histoire de ce sport. Mais
justement, ce qui est grave c’est qu’aucun enseignement n’a été tiré…
et tout recommence. Alors ?
De deux choses l’une : soit les autorités publiques sont incompétentes, soit elle s’en foutent !
Quand il s’agit de contrôler, de désamorcer un mouvement social,
l’Etat, sait faire, sait se donner les moyens même s’il y a des ratées vu
l’ampleur de celui-ci, incomparable aux dérives sportives. Quand il
s’agit de stopper l’accueil des migrants, l’Etat sait aussi prendre des
dispositions, y compris internationales.
Or, pour quelques centaines d’individus, pour la plupart connus des
services de polices des différents pays… rien ou presque ! Le phénomène
« hooligan » est pourtant à une échelle réduite, comparée à celles des
phénomènes sociaux précédents. On en est donc réduit à la deuxième
hypothèse : l’Etat s’en fout !
L’Etat s’en fout,… ou plutôt, l’Etat accepte ! Le sport-spectacle
en général, et le football en particulier, fait partie du jeu
économique et social. Il est une industrie au sens propre du terme, avec
ses capitaux, ses actionnaires, sa production, ses acteurs et ses
consommateurs. Il entre parfaitement dans la logique de consommation de masse. Il génère une économie parallèle non négligeable, les produits dits dérivés.
Mais il joue aussi un rôle particulier : il amuse le peuple,
l’enthousiasme, le conditionne, lui fait oublier sa condition imposée
par le système économique dominant. Il n’est qu’à entendre les espoirs
mis dans les compétitions par les politiciens pour faire passer leurs
messages, redorer leurs blasons et pour relancer une partie de
l’économie.
Notons, enfin, que le sport peut être le vecteur de pseudo
« valeurs » qui détournent le bon peuple de ses intérêts économiques,
politiques et sociaux. Exalter le nationalisme, le chauvinisme,… sous
couvert de patriotisme n’est pas un phénomène nouveau. Tous les Pouvoirs
en ont usé et abusé.
On comprend dés lors la remarque du Commissaire responsable de « la
lutte contre les hooligans en France » qui, au soir des émeutes de
Marseille le 11 juin a déclaré sans rire : « Il n’y a pas de constat d’échec »,… « … mais un problème de suralcoolisation »… autrement, en quelque sorte, une question de « Contenu et de contenant ». Affligeant !
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