Chaque jour, des milliers de voyageurs négligents aspergeaient
les rebords et la périphérie des urinoirs. Jusqu’à ce qu’Aad Kiebboom,
le responsable du développement immobilier à Schiphol, fasse dessiner,
au fond de ceux-ci, une mouche près du drain.La cible a réveillé un
genre d’instinct du sniper. « Quand un homme voit une mouche, a résumé
Kiebboom, il cherche à l’atteindre. » Résultat, les éclaboussures ont
diminué de 80 % dans les toilettes pour hommes de l’aéroport. Cyberpresse
Là, la légèreté de l’homme commence dans
les pissoirs. Le pissoir est révélateur du laisser-aller général du
simple soldat astiqué et cravaté. En attendant de devenir Président des
États-Unis d’Amérique, on peut toujours, ambitieux de viser « haut »,
tirer sur des mouches.
L’homme est trop paresseux pour se
concentrer sur son tir du pipi. Alors, on a trouvé la solution pour
éradiquer ce « prédateur » inné. On l’a transformé en sniper. La
majorité des humains ne feraient pas de mal à une mouche… À moins
qu’elle se présente comme une cible au fond d’un urinoir.
Chez l’humain, même si la mouche est
immobile et fausse en plus, il est leurré par le leurre. C’est
l’intelligence du chat qui tente d’attraper le point rouge d’un laser
qui glisse sur le plancher d’une cuisine. Tout ce qui bouge n’est pas
souris…
Le cerveau hacké par le travail
La paresse, au 21e siècle est quasi
impossible à réaliser. On ne peut pas s’avachir et profiter du temps si
le cerveau est barbouillé par les tâches futures à accomplir. Le
cerveau, emballé, tresse des crampes dans tout le corps. C’est un
tresseur de crampes dans un monde qui le mitraille des milliers de fois
par jour. On lui envoie des mouches et mouchards format publicité. On
le garde éveillé jusqu’à ce qu’il meure. Monsieur-Dame Homme n’arrive
plus à dormir. Il passe la soirée devant la télé pour se détendre alors
qu’on lui récite le chapelet de toutes les catastrophes planétaires pour
l’informer. C’est une manière de hacker le cerveau. Il essaie
de régler tout ça en allant dormir. Il ne rêve plus, il cherche une
solution à tous les problèmes du globe. Il se lève à 2 heures de la
nuit, s’en va sur Facebook et averti tout le monde. Mission accomplie.
Le petit clic Facebook, c’est la gélule électronique pour se débarrasser
des problèmes « globaux ». Vous dormez sur le globe terrestre et les
secousses de celui-ci vous offrent un oreiller rempli de plumes agitées
comme si les oiseaux étaient encore à l’intérieur. Brrr ! Du Hitchcock
numérique.
La révolution par l’immobilisme
À part éteindre tout ce qui nous allume,
il y a d’autres solutions. Si tous les humains de la Terre cessaient de
travailler en même temps selon leur fuseau horaire, les investisseur
créateurs de pauvreté paniqueraient. En commençant par une heure chaque
jour, ajoutant une autre à chaque jour. La mouche que vous êtes dans le
grand délire du monde du travail ferait en sorte que vous seriez enfin
vu au fond de votre pissoir.
J’ai souvenir d’une nouvelle de SF dans
lequel le temps avait tellement ralenti qu’il fallait au moins une heure
pour que les gens de la rue avancent d’un pas. Le temps avait paru
s’immobiliser alors qu’il n’était qu’au ralenti. Si chacun jouait le jeu
du ralenti au travail en ne bougeant plus pendant deux heures, les yeux
dans le vide, le monde changerait. Krishnamurti préconisait le
silence comme révolution, mais dans un contexte moderne de
mondialisation, l’immobiliste du corps et de l’esprit endiguerait le
fléau du marché mondialiste de l’esclave acolore et sans pays.
Faire comme si les immensément riches n’existaient pas, ni les kapos qui leur servent de patron-poltron.
Dans le film Le jour où la Terre s’arrêta
(1951), un robot a banni toutes les armes de sa planète. C’est lui qui
contrôle l’armement. Étant donné que chacun est devenu un robot remplacé
par les robots dans le monde du travail, chacun - alliés aux autres -
peut maintenant participer au jeu de stopper ce tourniquet qui mène à
la déchéance et au raté de la réussite dudit bonheur promis par la
robotisation facilitant le travail de l’homme alors, qu’en fait, elle
robotise l’homme qui est maintenant devenu le fabricant de robots qui
vont le remplacer.
Le cerveau, c’est devenu le lit clouté du
citoyen. Ça le grise de penser… On ne peut pas paresser du corps si le
cerveau. Il faut l’éteindre. Et pour un petit coup de pouce : éteignez
les lumières, ce petit Big Brother qui trompe votre cycle de sommeil
que vous avez enfoui dans votre cerveau depuis des millénaires. Le
soleil, lui, se couche. Il a été implanté depuis les débuts de
l’humanité à tout ce qui vit. Il y a vraiment de belles émissions dans
la lueur d’une chandelle ! Ça n’a rien de romantique, c’est inscrit dans
les gènes. Pendant des dizaines de milliers d’années, notre homme de
Wall-Street avait la lune comme chandelle. Tout le monde avait la même
chandelle. C’était le possible communisme créé par « dieu ».
La Vidure
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