Exemple parfait, s’il en était encore besoin, que la majorité des
politiques ne peuvent plus penser hors du monde créé par les grands
groupes de médias, le parlement européen s’est récemment fait l’allié de
la campagne contre la démocratie participative du Venezuela en
demandant « la libération immédiate de tous les prisonniers politiques »
(sic).
Dans notre article « Venezuela, pierre de folie »
(1), nous avons expliqué que Leopoldo López, un des « prisonniers
politiques » que les principaux groupes de la Chambre européenne
appellent à libérer, est le bras droit au Venezuela de l’ex-président
colombien Alvaro Uribe (un des principaux criminels de guerre et contre
l’humanité en Amérique Latine, dont on attend toujours la traduction en
justice). Mr. Lopez, leader de l’Aube Dorée vénézuélienne, a été
condamné par la justice à 13 ans de prison pour sa responsabilité dans
les délits d’incendie volontaire, d’instigation publique à la violence,
dommages aux biens publics et association de malfaiteurs, lors d’une
campagne visant à renverser le président Maduro.
Il n’y a aucun
prisonnier politique au Venezuela mais certains terroristes d’extrême
droite, entraînés par les paramilitaires colombiens, auteurs
d’assassinats ou d’attentats, ont été arrêtés et jugés, comme cela se
passe dans n’importe quel Etat de Droit. Ce sont eux que les médias
transforment en « prisonniers politiques ».
De plus, l’instance européenne
dit que le gouvernement vénézuélien doit respecter « les mécanismes
légaux reconnus dans la Constitution pour révoquer le président Maduro
avant la fin de 2016 », feignant d’ignorer que le Conseil National
Electoral (CNE) vérifie actuellement les signatures présentées dans ce but par la droite (nous l’expliquons dans le même article).
Le CNE est l’organisme recteur d’une vingtaine de processus électoraux
organisés depuis le début de la révolution bolivarienne. Tous ont été
validés par les organisations internationales pour leur légitimité et
pour leur transparence (dont l’UE, l’OEA, l’UNASUR, etc..).
Enfin,
« les députés européens appellent instamment le président Nicolás
Maduro et son Gouvernement à appliquer de façon urgente des réformes
économiques en collaboration avec l’Assemblée Nationale – contrôlée par
l’opposition de droite – pour surmonter la crise, en particulier la
pénurie d’aliments et de médicaments ». C’est comme si on avait sommé
Salvador Allende de résoudre la guerre économique (basse production
d’aliments et détournement de produits) sans expliquer sa mise en oeuvre
par la droite locale, le secteur privé de l’importation et de la
distribution et les Etats-Unis de Richard Nixon. Enfin le P.E. parle de
« crise humanitaire », argument-clef pour justifier l’intervention d’une
grande puissance…
Bref, face au contrôle du discours et de la
pensée du politique par les médias, la réponse du député européen
Jean-Luc Mélenchon (France) est un exemple de courage et d’honnêteté qui
mérite une très large diffusion. ICI
Venezuela Infos
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